« On parle de rayonnements non ionisants parce que ces radiations ne détruisent pas les cellules de notre corps. Mais si l’on est exposé pendant très longtemps à ces rayonnements, ils peuvent chauffer la peau et créer des dommages à long terme ». Ces propos de Michel Dossou, enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) et membre du Comité d’organisation de la conférence internationale de l’Académie nationale des Sciences, Lettres et Arts du Bénin (Anslab) sur les rayonnements non ionisants, témoignent du risque que courent les populations, même quand il s’agit des radiations non ionisantes. Ainsi, être exposé pendant de longues années aux ondes des pylônes Gsm et appareils à ondes électromagnétiques, n’est pas sans conséquence sur la santé.
C’est donc pour débattre du cas du Bénin en la matière que l’atelier international de réflexion organisé par l’Anslab a porté sur le thème « Nouveaux défis face à l’exposition de la population aux rayonnements non ionisants de 0 Hz à 300 GHz ». A en croire les organisateurs, ces nouveaux défis sont liés entre autres, à l’arrivée des 3 et 4G et bientôt de la 5G, et la multiplication des antennes sur des sites et des toits de maison. Ce qui suscite beaucoup de craintes au sein des populations qui pensent que ces antennes peuvent leur créer des problèmes de santé. Mais au Bénin, l’Etat a pris les mesures idoines pour préserver la santé des populations.
« Actuellement, les textes pris en République du Bénin protègent bien la population parce que les seuils autorisés sont très stricts et permettent de s’assurer que la population est protégée. Il faut simplement qu’on s’assure que les seuils exigés sont respectés », a souligné Michel Dossou. En d’autres termes, à partir du moment où les émissions respectent les normes réglementaires, les antennes Gsm et autres appareils à ondes électromagnétiques ne sont pas néfastes.
Le challenge aujourd’hui, selon les experts français ayant formé les participants à la conférence, c’est de rassurer les populations craintives.
« Le défi, c’est de montrer à ces populations que les antennes Gsm sont là mais que des dispositions sont prises par les Etats pour faire des mesures et vérifier à chaque fois que leurs émissions sont en adéquation avec les recommandations qui évitent les problèmes de santé», a fait savoir Laurent Catinot, directeur Afrique de Wide Int.
Au cours des deux jours d’atelier, les participants ont suivi des conférences-débats. 25 personnes provenant du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont pris part à l’atelier-pratique conduit par l’ingénieur Jonathan Martin, expert français de Wide Int.
« On peut retenir qu’il y a déjà une prise de conscience plus élevée au niveau des participants en ce qui concerne les rayonnements non ionisants, leur impact sur la santé, les normes en vigueur, les réalités ici au Bénin. Les 25 personnes formées viennent renforcer le dispositif qui permet de protéger les populations et de les sensibiliser. Il y a donc des compétences avérées en la matière au Bénin », s’est réjoui professeur Ahmed Dooguy Kora, vice-président du Comité d’organisation de la conférence. Il rappelle que l’objectif de la conférence est de mettre tous les acteurs de ce domaine ensemble pour une synergie qui permet au Bénin et à la sous-région d’avoir des voix autorisées qui parlent au lieu d’adopter ce qui se fait ailleurs ■