Lutte contre la malnutrition dans le Mono et le Couffo: Des compléments alimentaires et médicaments remis

Les deux zones sanitaires du Mono ainsi que des organisations de la Société civile engagées dans la récupération nutritionnelle au sein des six communes du département ont été les structures invitées à réceptionner, en premier lieu, le don gouvernemental. Le centre de référence de la pyramide sanitaire, le Chd Mono-Couffo a été aussi impacté.
Réunies à la préfecture de Lokossa par Fabrice Aguèmon, coordonnateur régional Mono-Couffo du Conseil de l’alimentation et de la nutrition, les structures concernées ont reçu au total 650 kg de farine bébé nutri avec soja en plus de 100 kg de farine bébé sans soja et 16 800
sachets de biscuits. Outre les compléments alimentaires, elles ont réceptionné un lot de médicaments constitué de 4 368 000 comprimés de fer+ acide folique dosés de 0,35 mg et de 200 000 comprimés d'albendazole.
D’un montant global avoisinant 2 millions francs Cfa essentiellement mobilisés par le gouvernement béninois et la Banque mondiale, le geste a été salué au nom des bénéficiaires directs. Lesquels sont des enfants de 0 à 12 ans, des adolescents et adolescentes de 12 à 15 ans, des femmes en âge de procréer, des femmes enceintes et des femmes allaitantes. Notamment, ceux de ces cibles souffrant de l’anémie. Arnaud Agon, secrétaire général du département du Mono, a supervisé l’opération de distribution des lots.
D’un département à l’autre, les cibles à impacter sont identiques. Mais pour le compte du Couffo, dernière étape de la tournée de remise des dons mobilisés par le Can, les lots sont un peu plus relevés. Au total, ce département a bénéficié de 750 kg de farine bébé nutri enrichi au soja et de 230 kg de farine bébé nutri sans soja, soit environ une tonne de farine infantile en plus de 24 000
sachets de biscuits. Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement a également offert aux six communes du Couffo des lots de médicaments. Il s’agit de 5 040 000 comprimés de fer+acide folique dosé 0,35 kg et 187 500 comprimés d’albendazole. Le don réceptionné sur l’esplanade intérieure de l’orphelinat de l’Aph Gohomey est au profit des pensionnaires du centre et des zones sanitaires. Des organisations de la Société civile n’ont pas été oubliées.

17 décès

En vue d’atteindre les objectifs poursuivis, le préfet Christophe Mègbedji a exhorté les structures intermédiaires à faire preuve de professionnalisme et d’une gestion transparente. Arnaud Agon, le Sgd/Mono, avait précédemment fait le même exercice à l’étape du département où 17 décès d’enfants dus à la malnutrition ont été enregistrés en 2022. Les statistiques de l’année relatives à la situation de malnutrition, selon Etienne Hounkonnou, directeur départemental en charge de la Santé, indiquent que 1 787 cas de malnutrition aiguë sévère ont été dépistés dont 1 076 dans la zone sanitaire Comé, Bopa, Grand-Popo et Houéyogbé. S’agissant de la forme modérée, poursuit-il, ce sont 5 113 cas qui se sont avérés dont 2 242 dans la zone Lokossa-Athiémé.
Mais au-delà du Mono et du Couffo, la malnutrition est une préoccupation d’ordre national qui figure en bonne place dans le Programme d’action du gouvernement, retient le préfet Christophe Mègbedji. Il révèle que sur 10 enfants de 6 à 59 mois, sept souffrent de l’anémie au Bénin. Le mal, poursuit-il, touche également 58 %
des femmes de 15 à 49 ans. Et au préfet de se réjouir des diligences du gouvernement pour renverser la tendance, corriger l’état nutritionnel du pays avec la supplémentation en fer, approche défendue par l’Organisation mondiale de la santé, le gouvernement béninois a décidé d’y associer des comprimés d’albendazole, approche appréciée, tour à tour, comme une innovation pertinente par les directions départementales du Mono et du Couffo. Les vers intestinaux, justifie Dr Etienne Hounkonnou, sont des vecteurs d’anémie aux conséquences graves telles que des manifestations de retard psychomoteur, de crétinisme et le décès prématuré.
Fabrice Aguèmon fait savoir que les compléments alimentaires se produisent désormais sur place au Bénin. En mettant fin à la pratique des importations, le gouvernement, se félicite-t-il, travaille à mettre en place une chaîne des acteurs de production qui se structure avec l’appui des partenaires techniques et financiers n