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Lutte contre la pollution plastique: Des chercheurs exposent des alternatives

Environnement
Prof. Mansourou Moudachirou (à gauche), président de  commission et Prof. Michel Boko (à droite) secrétaire  perpétuel de l’Ansalb à l’ouverture du Vendredi de l’académie Prof. Mansourou Moudachirou (à gauche), président de commission et Prof. Michel Boko (à droite) secrétaire perpétuel de l’Ansalb à l’ouverture du Vendredi de l’académie

Plusieurs alternatives aux plastiques non biodégradables ont été présentées lors du Vendredi de l’académie, Vendredi 30 juin 2023 au champ de foire de Cotonou. Les chercheurs espèrent plus de financement pour davantage d’innovations. 

Par   Fulbert Adjimehossou, le 04 juil. 2023 à 02h55 Durée 3 min.
#pollution plastique
 Dans les universités du Bénin, les laboratoires sont féconds en matière d’innovations contre la pollution plastique. L’une d’entre elles est un emballage plastique actif biodégradable développé à partir de fibres végétales locales et d’huiles essentielles pour la conservation du Waragashi (fromage). Lors du Vendredi de l’académie, organisé par l’Académie nationale des Sciences, Arts, et Lettres du Bénin (Ansalb), Dr Mathias Hounsou a dévoilé les contours de cette innovation. «Le bioplastique actif utilisé pour conserver le Waragashi a augmenté de 66,7 % la durée de vie du produit. L’étude montre la possibilité de production de bio-emballages actifs à base d’agro-matériaux locaux pour une réduction des pertes des produits périssables », souligne le chercheur.  En effet, l’édition de juin 2023 du Vendredi de l’académie porte sur le thème: «Développement des emballages biodégradables à partir des matériaux locaux ». Ce fut une occasion pour les chercheurs d’échanger avec les acteurs sur les résultats des travaux de recherche sur le développement des emballages biodégradables à partir des matériaux locaux et les stratégies pour leur mise à l’échelle. « Nous nous proposons d’examiner les solutions novatrices mises en place çà et là chez nous pour réduire autant que possible la pollution par les déchets plastiques dont les effets à court, moyen et long termes sur l’environnement et la santé humaine et animale sont préoccupants», a martelé Professeur Mansourou Moudachirou, président de la Commission permanente Agriculture, Elevage et Pêche, Foresterie et Arboriculture de l’Ansalb. 

Un potentiel très peu exploité 

La toute première communication a permis d’avoir une idée du potentiel en matière d’emballages feuilles et de leurs effets sur la qualité des aliments. «Au terme de nos travaux, nous avions identifié une cinquantaine d’espèces végétales appartenant à 27 familles parmi lesquelles Musa sapientum (bananier), Tectona grandis (Teck), Thalia geniculata (Afléman), Manihot esculenta (Manioc), Gmelona arborea et Isoberlinia doka sont reconnues comme étant les espèces les plus préférées par les transformatrices et les consommateurs», a fait savoir Dr Romaric Ouétchéhou qui a soutenu sa thèse en janvier 2023 sur le sujet. Les examens effectués ont permis de comprendre que le type d’emballage-feuille a un effet significatif sur le taux de croissance des microorganismes ainsi que les paramètres physico-chimiques.«Les caractéristiques organoleptiques des échantillons de Musa sapientum sont altérées après 92 heures de conservation alors que cette durée est de 58 heures pour Tectona grandis et de 55 heures pour Thalia geniculata’» fait-il savoir. Il y a de perspectives pour la conception d’emballages modernes biodégradables à partir d’une diversité d’espèces de feuilles végétales. Les participants au Vendredi de l’académie ont aussi eu droit à la présentation d’une communication sur « la formulation, la mise en œuvre et la caractérisation d’agro-matériaux locaux pour la fabrication d’emballages alimentaires biodégradables». Une autre a porté sur l’efficacité économique des chaînes de valeurs des emballages alimentaires biodégradables végétaux. Il ne manque que le financement pour plus d’innovations et leur développement à l’échelle industrielle: les moyens financiers.