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Lutte contre le travail des enfants: Un défi qui appelle à plus de responsabilité

Société

Le Bénin est en guerre contre le travail des enfants. Ce fléau encore courant dans les localités surtout vulnérables appelle à plus de responsabilité. Il constitue un défi permanent que parents et acteurs politiques doivent relever pour la jouissance des droits des enfants.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 19 avr. 2023 à 08h53 Durée 3 min.

En initiant la campagne tolérance zéro au travail des enfants, le gouvernement béninois agit pour la protection des droits de ces êtres vulnérables. C’est dire combien le défi est grand dans le cadre de la lutte contre le fléau tant dénoncé par divers organismes de protection des droits des enfants. C’est également une question de grande responsabilité non seulement des parents, mais aussi des acteurs politiques à divers niveaux. Cette croisade contre le travail des enfants est un appel aux différentes composantes de la société pour faire de cette lutte une réussite.
Selon Mireille Lègba Adankon, directrice générale du Travail, le travail des enfants constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme. Il est défini comme un travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et leur dignité et qui nuit à leur développement physique et mental.
La persistance des pratiques néfastes empêche les enfants de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux tels qu'ils sont inscrits dans la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, a précisé Abdoulaye Affo, secrétaire général de la préfecture de l’Atacora. À l’occasion de la Journée de l’enfant africain édition 2022, il a martelé que les préjudices causés par les pratiques néfastes ont un impact négatif sur la dignité, l’intégrité, le développement physique, psychosocial et moral, la participation et la santé des enfants.
L’Organisation des Nations unies pour l’enfance indique qu’il y a environ 1,2 million d'enfants âgés de 5 à 17 ans qui travaillent au Bénin, soit près de 25 % de la population totale d'enfants. Cette pratique courante au Bénin se déroule dans les zones rurales où la pauvreté est répandue. Ils sont employés dans l'agriculture, la pêche, l'exploitation minière, l'artisanat, les services domestiques et la vente ambulante. L’institution constate que beaucoup d’enfants travaillent dans des conditions dangereuses et insalubres, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé et leur bien-être.
Le comble dans cette exploitation, c’est que les enfants sont privés de leur droit à l'éducation, car ils n'ont pas le temps ou les ressources pour aller à l'école. Selon l'Unicef, seuls 59 % des enfants en âge de fréquenter l'école primaire sont scolarisés au Bénin. Ils ont tendance à abandonner l'école plus tôt que leurs pairs non travailleurs, ce qui peut compromettre leur avenir et leur capacité à sortir de la pauvreté. Le cas des filles, qui sont plus susceptibles que les garçons de travailler dans des conditions dangereuses et qui sont également victimes de discrimination et de violence est préoccupant. Les filles travaillent souvent dans les services domestiques, où elles peuvent être exploitées et maltraitées par leurs employeurs.
Des actions concertées sont requises pour mieux protéger les enfants. A cet effet, le Bénin dispose déjà des lois pour protéger les enfants. Il a aussi mis en place des mécanismes pour l’application de ces lois même si des défis subsistent en matière de surveillance et de sensibilisation des citoyens. Il convient de mieux fournir les services de protection, de sensibilisation et d’éducation pour bannir ce fléau au Bénin.