La Nation Bénin...
Avec le projet de loi sur l’alimentation scolaire en République du Bénin adopté en Conseil des ministres, ce mercredi 26 avril, le cadre légal de fonctionnement des cantines scolaires sera renforcé, permettant ainsi la pérennisation de cette initiative du gouvernement.
La dynamique de renforcement des cantines scolaires enclenchée par le gouvernement fait son petit bonhomme de chemin. Elle prend une nouvelle allure avec l’adoption en Conseil des ministres, ce mercredi 26 avril, du projet de loi sur l’alimentation scolaire en République du Bénin.
En clair, c’est le début de la phase de pérennisation des cantines scolaires après les investissements du gouvernement et l’augmentation progressive du nombre d’enfants impactés. Ce projet de loi organise le cadre de gouvernance et de gestion du programme en définissant les rôles et responsabilités des acteurs, les infrastructures et le dispositif de sécurisation des vivres, la gestion des repas ; le mode de financement, le suivi-évaluation, la transparence et la redevabilité.
En fait, la vocation de ce programme est de contribuer à la démocratisation de l’éducation en favorisant l’égalité des chances, le maintien des enfants à l’école, ainsi que l’amélioration des taux d’inscription et la lutte contre les carences nutritionnelles chez les apprenants. Dans la pratique, il est question de donner un repas chaud par jour de classe aux écoliers des zones cibles. A l’origine, le Programme national d’alimentation scolaire intégré concerne surtout le milieu rural ainsi que les zones confrontées à des difficultés d’accès à l’école. C’est l’un des signaux forts des actions sociales structurelles du gouvernement avec des résultats probants au point que plusieurs pays s’en inspirent. C’est ce qui a amené l’Exécutif béninois à revoir à la hausse la cagnotte de ce programme. Ainsi, le budget consacré aux cantines scolaires est passé de 1,5 milliard en 2016 à 48,7 milliards en 2022; le nombre d’enfants nourris passant de 380 622 en 2017 à 1 135 350 en 2022, soit un taux de couverture de 75 % en 2022 contre 30 % en 2016. « Nous avons des retours très satisfaisants. C’est ce qui explique la détermination du gouvernement à amplifier la mise en œuvre de ce programme », explique Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, qui ajoute que l’investissement montre l’impact du projet sur les enfants et leur rétention à l’école, les communautés, etc. Selon le porte-parole du gouvernement, « c’est aussi en fonction de ces retours et des effets induits que la démarche du gouvernement consiste à le rendre définitivement structurel à travers une loi votée à l’Assemblée nationale, de sorte que gouvernement après gouvernement, président de la République après président de la République, les enfants du Bénin dans les écoles aient le minimum qu’il faut en termes d’accompagnement social ». Ce programme a donc montré qu’il peut contribuer à améliorer les taux de scolarisation, de rétention et d’assiduité des apprenants. C’est pour cette raison que le gouvernement veut faire voter une loi sur l’alimentation scolaire en République du Bénin pour lui conférer un cadre juridique solide. Cette initiative vise à pérenniser les acquis de ce programme ambitieux et cela passe par la mise en place d’un cadre juridique, institutionnel et règlementaire approprié. Ce sur quoi, le gouvernement béninois et son partenaire, le Programme alimentaire mondial, se sont mis d’accord.
Des impacts intéressants
Depuis l’avènement du régime de la Rupture, le programme des cantines scolaires connaît un regain. En Conseil des ministres, mercredi 19 janvier 2022, le gouvernement avait instruit le ministre de l’Economie et des Finances de mettre à disposition, dans le cadre du partenariat avec le Programme alimentaire mondial, les ressources nécessaires qui s’élèvent à la somme de
153 850 098 105 F Cfa sur les cinq prochaines années scolaires pour l’extension du Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi).
Sur ce montant, 15 623 210 000 F Cfa ont servi à assurer l’extension du programme au cours de l’année scolaire écoulée. Ensuite, 31 241 510 000 F Cfa seront investis pour l’année scolaire en cours puis 29 010 000 000 F Cfa pour chacune des trois années suivantes.
Cette détermination du gouvernement fait déjà écho auprès des Partenaires techniques et financiers aussi bien au Bénin qu’à l’extérieur. Lors d’une visite à Cotonou en février 2022, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (Pam) a décerné un satisfecit au chef de l’Etat, Patrice Talon, et à tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ce programme. « Il n’y a pas meilleur investissement que celui dans la scolarisation des enfants », a déclaré David Muldrow Beasley.
A plusieurs reprises, des ministres et autres acteurs concernés par les cantines scolaires ont présenté leur utilité pour l’économie nationale en dehors des impacts directs qui peuvent être observés au niveau du taux de scolarisation.
En réalité, les cantines scolaires constituent un véritable moteur de croissance économique. D’abord, elles favorisent l’augmentation de la production agricole puisque les produits sont acquis essentiellement sur le marché local. Ensuite, plusieurs emplois directs et indirects sont aussi créés pour servir les plats aux enfants dans les écoles. Selon les instructions du gouvernement, les denrées alimentaires entrant dans l’alimentation scolaire proviennent prioritairement et à hauteur de 75 % au moins, de la production locale et sont certifiées par les services compétents.
En outre, il est exigé que le panier alimentaire soit élaboré en tenant compte des denrées alimentaires de base, des besoins nutritionnels et des habitudes alimentaires locales. Il doit respecter un équilibre et une diversité nutritionnelle ; la taille des portions alimentaires doit être adaptée au type du repas et à la tranche d’âge.