Transport en commun à Cotonou: Une bombe à retardement pour le climat

Des engins fumants, dégageant de fortes odeurs de dioxyde de carbone, à la carrosserie cabossée, au châssis affaissé et aux vrombissements assourdissants : voilà l'image que certains transporteurs renvoient au voyageur qui débarque à Cotonou et qui veut rallier deux points de la capitale économique de la République du
Bénin. « Parfois, vous voyez en circulation des engins amortis ou dont les propriétaires n’assurent pas la maintenance. Ça fume et moi je ne supporte pas l’odeur», condamne René Tangni, secrétaire général du Parking de taxi-moto du Centre national hospitalier universitaire (Cnhu-Hkm).
L’importation de véhicules neufs et électriques au Bénin est exonérée de taxes. Mais, à Cotonou et dans la majorité des villes du pays, le transport en commun présente un visage thermique et vieux. Paradoxe ! Et le véhicule-roi du secteur du transport public est sans nul doute les deux roues, les ‘Zém’, le diminutif affectif de ‘Zémidjan’; une expression locale pour désigner ces taxis-motos qui se déplacent presque partout dans la capitale. Clients de longue date des taxis-villes, les citadins béninois découvrent le ‘Zém’ à son introduction dans le pays au milieu des années 1970, d’abord à Porto-Novo, avant qu’il ne se propage à Cotonou et dans le reste du Bénin.
Se rendre au marché, à l’hôpital, pénétrer au cœur des quartiers difficiles d’accès, aux voies tortueuses et non carrossables, rallier le lieu de travail à partir du domicile sans attendre pendant de longues minutes dans des queues interminables, ‘embarquer’ et ‘débarquer’ facilement… bref, la rapidité, la disponibilité et la flexibilité du taxi-moto, ajoutées à son coût accessible, lui confèrent un avantage indéniable et un succès éclatant auprès des Béninois.

Une empreinte carbone de taille