La Nation Bénin...
Le
président français, Emmanuel Macron vient de franchir un pas supplémentaire
dans le travail de mémoire et de décomplexification des relations
Afrique-France, qu’il a amorcé sans discontinuer. Ceci s’inscrit en droite
ligne de son discours prononcé le 28 novembre 2017 à l’université de
Ouagadougou, au Burkina Faso, où Emmanuel Macron a décliné les axes de la
relation qu’il souhaite voir la France entretenir avec “un continent où se joue
une partie de notre avenir commun”, disait-il alors. A cette occasion, il a
fait notamment état de son inclination à la restitution des œuvres africaines
aux pays africains, prenant clairement position pour que le patrimoine africain
soit désormais exposé en Afrique...Dont acte 26 œuvres restituées au Bénin.
Avec
la lettre qu’il vient d’adresser à son homologue camerounais et rendue publique
ce mardi 12 août, c’est un euphémisme de dire qu’il est allé plus loin que tous
ses prédécesseurs qui, dans ce registre, se sont cantonnés aux mots. Emmanuel
Macron passant de la parole aux actes, vient de reconnaître, en effet, le rôle
et la responsabilité de la France dans la guerre au Cameroun durant la période
coloniale.
A
propos du Cameroun comme de l’Algérie, Macron cultive la vertu d’appeler un
chat un chat. Sans tergiverser. Un exercice dans lequel il excelle malgré les
critiques acerbes de ses oppositions, de l’extrême gauche à l’extrême droite,
qui n’entendent pas les choses de la même manière que l’actuel locataire du
palais de l’Élysée.
Mais
pour autant, n’allez pas croire que ce dernier est recompensé pour ses efforts,
si l’on doit les confronter au mercure des relations (exécrables) que la France
entretient actuellement avec l’Algérie par exemple, ou au bashing dont elle
fait l’objet en Afrique d’une façon générale... Rendez-vous manqué du
croisement de bonnes volontés des deux côtés de la Méditerranée, nécessaire
pour asseoir les bases d’un renouveau des relations Afrique-France ? Ce serait
une bêtise de ne pas saisir l’occasion de cette perche tendue par Macron, avec
beaucoup de volontarisme, pour en finir avec les scories de l’histoire
coloniale■
Editorial de Paul Amoussou