Editorial de Paul de AMOUSSOU: Triomphe !

Au registre de ses incroyables talents, Patrice Talon ne fait pas que lancer ces tendances ou esquisser des pas de danse qui font les bonnes recettes de sa belle cote actuelle sur les réseaux sociaux. Est également célébré, son franc-parler, qualité ravivée par ses récents échanges avec un échantillon représentatif de la jeunesse béninoise.

De quoi faire le buzz, les choux gras des Béninois de l’intérieur comme de la diaspora, qui s’en donnent à cœur joie, ainsi que d’autres fans sur le continent africain où certains voudraient bien emprunter aux Béninois leur président en fin de règne, afin de bénéficier de ses qualités de bâtisseur et de réformateur avisés, les qualités les plus appréciées chez Patrice Talon. Encore plus à l’extérieur qu’à l’intérieur du Bénin, un peu pour ne pas démentir l’adage selon lequel on ne saurait être prophète chez soi.

Et si l’on reste sur le baromètre des réseaux sociaux pour apprécier la popularité de Patrice Talon, et au regard de sa vitalité pour ne pas dire viralité, la vidéo de son plaidoyer et à la fois un requisitoire à propos de l’intégration régionale, y contribue beaucoup, grâce à sa version anglaise. Ajoutés à cela le flegme et le fair-play avec lesquels il fait savoir qu’il allait passer la main bientôt.

Dans un contexte africain marqué par les contorsions les plus ingénieuses pour demeurer au pouvoir, il va sans dire que le chef de l’Etat béninois marque par sa différence à perpétuer l’alternance au sommet de l’Etat. Chose d’autant plus visible que Patrice Talon conserve son sourire en le faisant savoir, sans qu’aucun gestuel, encore moins de manœuvres, ne viennent chez lui démentir cette résolution. Rien de tel pour mettre les réseaux sociaux en poche? Il se sont assurément enflammés. De quoi contenter l’intéressé, peu enclin à la célébration de sa personne. Lui qui, en mai 2016, dans une interview accordée, au Monde Afrique indiquait : “Ça va vous choquer, mais ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même. Je pense à moi tout le temps. Je sais que le ciel m’a donné quelque chose, j’ai un certain génie, je voudrais désormais que ce génie ne soit pas juste le mien, mais qu’il serve mon pays. Je rêve qu’au bout de ce mandat de cinq ans, je sois porté en triomphe par les Béninois. On m’a connu comme roi du coton. Aujourd’hui, je veux devenir celui qui a réussi à transformer son pays, politiquement, administrativement, économiquement”. Pari tenu, semble-t-il■