Aire culturelle baatonu et boo: La réflexion pour une célébration unique de la Gaani en cours

Dans le cadre de leurs concertations devenues une tradition, les têtes couronnées et hauts dignitaires de l’aire culturelle baatonu et boo du Bénin et du Nigeria se sont retrouvés, samedi 18 mai dernier, à la cour impériale de Nikki. Leur rencontre placée sous la présidence du Sinaboko Séro Torou Touko Sari a été sanctionnée par un communiqué final.

La réforme proposée par rapport à l’organisation de la célébration de la Gaani, telle une question fondamentale, est une nouvelle fois revenue sur le tapis. Selon Sa Majesté Arari Sounon, Karigui du conseil impérial, elle consisterait à ce que cette célébration soit unique et à Nikki. « Mais, de toutes les façons, s’agissant des nouvelles modalités d’organisation des festivités de la Gaani dans leurs royaumes respectifs, les réflexions doivent se poursuivre au niveau de ses différents frères que ce soit à Kika, Bouay, Kouandé, Zougou Pantrossi, Sandiro, etc », a-t-il indiqué.

En effet, le souhait est que la Gaani soit inscrite à l’Unesco. Les démarches sont déjà en cours. Il s’agit d’en faire un label qui draine les touristes. Mais que sa célébration soit démultipliée, comme c’est le cas actuellement, elle n’aura plus la valeur escomptée pour être considérée par l’organisation internationale. Dans ces conditions, au niveau des autres localités où elle se célèbre également, une autre dénomination lui sera proposée.  

Par ailleurs, situant le cadre de la concertation, Sa Majesté Arari Sounon, Karigui du conseil impérial, a rappelé que l’empereur avait d’abord à rendre compte de ce qu’il a fait depuis leur dernière rencontre du 29 mai 2023, jusqu’à ce jour. Le Sinaboko a donc fait le point des différentes tournées qu’il a effectuées, à travers la visite des royaumes, puis de ses déplacements en dehors de son palais. Il a également mené des activités dans le cadre de la résolution des conflits au niveau des chefferies traditionnelles.

En effet, à son intronisation, l’empereur de Nikki avait promis d’être aux côtés de ses populations afin de renforcer la cohésion sociale et le développement à la base, dans l’aire culturelle baatonu, boo, aussi bien du Bénin que du Nigeria. C’est fidèle à ses engagements qu’il a repris avec les tournées traditionnelles avant la Gaani. Pour le moment, il a réussi à ne se rendre que dans 56 localités.

Gratitude envers le chef de l’Etat

Une autre préoccupation exprimée au cours de ces concertations concerne la nécessité de donner des prénoms authentiques aux nouveau-nés. Ce qui est considéré comme un élément vital de la préservation de l’héritage culturel des Baatonu et Boo. Les têtes couronnées, rapporte Sa Majesté Arari Sounon, Karigui du conseil impérial, ont décidé que dorénavant, un prénom traditionnel baatonu, boo ou peulh soit donné à tout enfant qui naît et dont les parents sont de cette aire culturelle. « Nous nous engageons à sensibiliser nos sujets sur l’importance du nom traditionnel et à les encourager à les donner aux nouveau-nés baatonu et boo. Nous décidons d’établir au niveau de nos localités, la liste de ces noms traditionnels usuels », a rassuré le dignitaire à la cour impériale de Nikki, Bani Léon Bigou.

« Sa Majesté impériale exprime au chef de l’Etat la gratitude des peuples baatonu et boo, ainsi que ses plus sincères remerciements, pour avoir accepté de le recevoir, mercredi 17 avril dernier à Cotonou, malgré les contraintes de son agenda », a indiqué le Sinadounwirou, premier ministre à la cour impériale de Nikki. Il l’a remercié pour ses réalisations au niveau de Nikki et dans le Barutem. Comme grands chantiers ouverts par le régime de la « Rupture », il y a la voie N’Dali-Nikki-Tchikandou, le projet de construction de la route Nikki-Kalalé, le bitumage des routes Guessou sud-Sinendé, Natitingou-Kouandé, Djougou-Ouassa Péhunco-Banikoara-Kérémou, puis la construction du nouveau palais impérial de Nikki et la rénovation de l’ancien. A cela s’ajoute l’initiative du projet de loi visant à consacrer la réforme de la chefferie traditionnelle au Bénin.