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Lancement de « Jusqu’aux enfers… »: Chams Modeste Hédji sort sa première pièce de théâtre

Culture
Lancement de « Jusqu’aux enfers… » Lancement de « Jusqu’aux enfers… »

 Le lancement du livre «Jusqu’aux enfers » suivi de sa première représentation scénique a eu lieu, samedi 13 avril dernier à l’institut Jean-Paul II à Cotonou. Subdivisée en quatre actes, cette œuvre du séminariste Chams Modeste Hédji, sa première dans l’univers littéraire béninois, met en scène l'Africain partagé entre les enjeux de la vie, les exigences de la foi et les sollicitations de sa culture.

Par   Christian HOUNONGBE, le 19 avr. 2024 à 15h11 Durée 4 min.
#Lancement de « Jusqu’aux enfers… »

L’univers littéraire béninois s’est enrichi, le week-end dernier, du premier ouvrage du séminariste Chams Modeste Hédji. Il s’agit de la pièce théâtrale « Jusqu’aux enfers… » dont la représentation scénique a tenu en haleine le public, samedi 13 avril dernier à Cotonou. Subdivisée en 4 actes et 13 scènes, cette œuvre préfacée par le professeur Romain Hounzandji et publiée aux éditions Savanes du Continent met en scène l'Africain partagé entre les enjeux de la vie, les exigences de la foi et les sollicitations de sa culture. Hanté par les questions de savoir comment le christianisme et la culture africaine peuvent faire bon ménage, jusqu'à quel seuil peut aller l’Africain acquis à l'acculturation et partagé entre la foi et l'exaltation de sa culture, l’écrivain a tenté d’aborder cette réalité en prêtant le souffle et la muse à des personnages agiles. Impuissant face à ces questionnements, le séminariste Chams Modeste Hédji a décidé d’inventer un monde et de créer un personnage pour se consoler. « Je me suis rendu compte que ce personnage a pu s’incarner au carrefour de la confrontation entre culture et foi, entre africanité et modernité, entre particularisme et mondialisation », dans un monde où l’Africain est devenu un être entre deux mensonges : « un présent que nous feignons de vivre et un passé que nous feignons de ne plus vivre », fait-il remarquer.  Pour Chams Modeste Hédji, sortis diminués de la traite négrière, de l’esclavage et de la colonisation qui étaient les modalités de rencontres de l’Afrique avec l’Occident, les Africains doivent se redéfinir loin de tout sentimentalisme.  « Nous en sommes sortis acculturés, déculturés et extravertis », s’offusque-t-il jusqu’à paraphraser Frantz Fanon qui assimilait les Africains à des êtres de peau noire mais à masque blanc.

« C’est là le drame ! », s’exclame-t-il. Car, perdu entre les réalités actuelles et son passé, l’Africain ne sait plus quel contenu donné à lui-même. « Comment nous pouvons être nous-mêmes en étant acculturés ? », s’interroge l’écrivain regrettant que les Africains soient descendus jusqu’aux enfers sans être en enfer. Face au vent de panafricanisme qui souffle, l’écrivain invite les Africains à définir autrement leur combat. « Nous ne nous reconnaissons plus. Mais malgré l’opacité des ténèbres, je rêve avec le personnage principal de la pièce d’une Afrique qui ose être elle-même », conclut-il avec espoir.