La Nation Bénin...
L’achat d’une niveleuse au profit de la mairie de
Porto-Novo a fait monter le mercure au sein du conseil municipal de la ville
réuni, jeudi 14 août dernier, en quatrième session extraordinaire au titre de
l’année 2025. Le dossier a été par la suite adopté mais les frondeurs ont
claqué la porte des travaux avant le vote.
Les travaux de la quatrième session extraordinaire au
titre de l’année 2025 du conseil municipal de Porto-Novo se sont déroulés,
jeudi 14 août dernier, dans une ambiance électrique autour du premier point
ayant trait à l’étude et la validation de la communication relative à
l’affectation du résultat issu de la gestion budgétaire 2024 de la mairie de
Porto-Novo. Tout est parti de la proposition de prendre une partie du crédit
affecté pour boucler le projet d’achat d’une niveleuse de 300 millions F Cfa
pour le reprofilage des voies de la ville. Cet investissement a été étalé sur
les exercices budgétaires 2023 et 2024 à raison de 150 millions F Cfa par
année. Cette proposition d’affecter 150 millions F Cfa du résultat issu de la
gestion budgétaire 2024 n’a pas été du goût de certains conseillers, au nombre
de trois dont un est du parti Bloc républicain (Br) et deux de la même
formation politique que le maire de Porto-Novo, Charlemagne
Yankoty, à savoir l’Union progressiste le Renouveau
(Up-R). Ces trois élus sur les 33 que compte le Conseil municipal de Porto-Novo
composé des conseillers Up-R et Br, tous de la majorité présidentielle, ont
estimé, lors des débats, que le projet d’achat de niveleuse est non pertinent.
L’acquisition de cette niveleuse serait inutile dans une ville où la grande
majorité des rues est prévue pour être bientôt asphaltée. Ils accusent le maire
de vouloir sacrifier au profit de cet investissement les intérêts des
travailleurs de l’administration municipale à l'égard de qui la mairie aurait
encore des dettes sociales énormes.
Face à cette accusation, la réaction de l’édile de Porto-Novo ne s’est pas fait attendre. Charlemagne Yankoty a expliqué aux frondeurs que sa mandature est la seule à avoir réglé une grande partie des dettes du personnel de la mairie. Il a rappelé qu’en trois ans d’exercice budgétaire, la mairie a déjà réglé 170 millions F Cfa sur une dette initiale de 200 millions représentant des arriérés salariaux hérités des mandatures précédentes. Mieux, il y a le vote récent par le conseil municipal d’un collectif budgétaire incluant 40 millions F Cfa pour répondre aux nouvelles revendications salariales des agents de la mairie. Tout ceci témoigne de l’effort de son conseil municipal pour le bien-être du personnel de la mairie.
Tac au tac
Le maire Charlemagne Yankoty a par ailleurs démontré que
l’achat de la niveleuse est plus qu’un besoin nécessaire et urgent. Le problème
d’entretien des voiries communales est particulièrement crucial surtout en
période pluvieuse. 80 % des voies de Porto-Novo restent à être aménagées, a
asséné l’édile de la ville capitale du Bénin pour convaincre ses collègues de
la nécessité pour la mairie de se doter de cet équipement. Ce qui permettra à la mairie de reprofiler
les rues de la ville et de ne plus avoir à recourir aux locations journalières
de niveleuse qui reviennent cher à la mairie. Pour le maire, la controverse
autour de la niveleuse repose sur des motivations politiciennes. « Certains
conseillers veulent détourner l’attention de la population pour se faire passer
pour des défenseurs des travailleurs », a déploré Charlemagne Yankoty. Le point
a été adopté à l’unanimité des conseillers municipaux présents, à l’exception
des trois frondeurs qui ont claqué la porte des travaux avant le vote. Cerise
sur le gâteau, le maire a obtenu l’adoption sans débat du second point à
l’ordre du jour et portant sur la programmation budgétaire pluriannuelle.
Charlemagne Yankoty, maire de Porto-Novo