La Nation Bénin...
Le
gouvernement enclenche une nouvelle phase d’urbanisation sur la bande côtière
entre « Les résidences Marie Stella » et Adounko. Dans ce périmètre en pleine
mutation, une commission vient d’être installée pour organiser dans la
transparence, l’attribution des parcelles commerciales.
La
zone côtière située non loin de Fidjrossè-Plage et de Togbin n’a pas fini de se
métamorphoser. Longtemps considéré comme un espace marginal, vulnérable à
l’érosion côtière et à l’occupation anarchique, le littoral béninois bénéficie
aujourd’hui d’une attention particulière du gouvernement. Après les travaux de
protection contre l’avancée de la mer et l’aménagement de certaines plages, un
nouveau jalon est posé dans la valorisation de cette bande, entre les
«Résidences Marie Stella» et le site d’Adounko. Dans cette zone côtière, un
nouveau quartier à vocation économique est en train de voir le jour. Doté
d’infrastructures modernes, il vise à accueillir commerces, services, hôtels,
espaces de loisirs et de détente. L’enjeu est de faire de ce corridor maritime
un levier de développement urbain et touristique, attractif pour les investisseurs
nationaux et internationaux.
Pour
éviter les erreurs du passé et garantir une gestion rigoureuse de l’espace
foncier, le gouvernement a mis sur pied une commission chargée de l’attribution
des parcelles commerciales dans cette zone en développement. Cette instance est
composée de six membres et présidée par Achille Houssou, directeur général de
la Société immobilière et d’aménagement urbain (SImAU SA), une structure
publique fortement impliquée dans les projets d’urbanisme modernes du pays. La
mission de cette commission est multiple et encadrée par un arrêté
interministériel. Il s’agit d’abord de préparer et publier les avis à
manifestation d’intérêt pour l’obtention de parcelles commerciales. Ensuite, la
commission devra recevoir et analyser les dossiers de candidatures, évaluer la
pertinence des projets soumis, et désigner des attributaires provisoires, sur
la base de critères objectifs. Ces attributaires seront ensuite invités à
déposer une caution remboursable, après quoi ils devront soumettre des projets
détaillés. La commission examinera ces projets avant de retenir une liste
définitive des bénéficiaires, en précisant les parcelles qui leur sont
affectées. Cette liste devra être validée par le gouvernement, puis publiée
officiellement, avant sa transmission au ministère de l’Économie et des
Finances pour la formalisation des contrats d’occupation.
Exigences
La
commission dispose d’un délai de cinq mois, à compter de la signature de
l’arrêté, pour mener à bien ses travaux et transmettre la liste finale des
bénéficiaires. Ce délai peut être prorogé une seule fois, pour une période
équivalente, si cela s’avère nécessaire. Les séances de travail doivent se
tenir au moins une fois par semaine, avec la possibilité de faire appel,
ponctuellement, à des personnes ressources ou à des agents d’appui, pour
renforcer l’expertise ou accélérer les opérations. Ce mode de fonctionnement
vise à assurer un processus d’attribution transparent, rigoureux et conforme
aux exigences d’un développement urbain durable. L’idée est d’écarter toute
improvisation ou spéculation foncière, en garantissant une sélection sur la
base de projets sérieux, viables et compatibles avec la vision d’ensemble du
quartier en construction. L’initiative traduit une volonté politique forte d’organiser
le développement du littoral, en le transformant en espace structuré,
fonctionnel et générateur de richesses. À travers cette opération, le
gouvernement entend stimuler les investissements privés, créer de nouveaux
pôles d’activité, et désengorger Cotonou en développant une urbanisation
équilibrée vers l’ouest.
Pour les opérateurs économiques, artisans, promoteurs immobiliers, commerçants ou porteurs de projets dans le secteur du tourisme et des services, cette attribution de parcelles représente une opportunité stratégique. À terme, le nouveau quartier côtier pourrait devenir un hub économique et touristique, avec des retombées positives en matière d’emploi, d’attractivité et de recettes fiscales. Ce chantier s’inscrit dans une vision plus globale de modernisation, portée notamment par la dynamique du Programme d’action du gouvernement (Pag). La bande côtière ouest de Cotonou pourrait bien être la prochaine vitrine du Bénin moderne en gestation, après plusieurs autres infrastructures telles que la place de l’amazone, la Zone industrielle de Glo-Djigbé, le boulevard de la Marina.