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Balance des paiements de l'année 2022: Le Bénin affiche un excédent d’environ 10 milliards F Cfa

Economie
Le siège de la Bceao à Cotonou Le siège de la Bceao à Cotonou

Le solde global de la balance des paiements du Bénin affiche un excédent de 9 653,2 millions à la suite des 597 462,3 millions enregistrés en 2021. C’est ce qu’il convient de noter de l’analyse des résultats de la balance des paiements de l'année 2022 et de la position extérieure globale à fin décembre 2022 du Bénin, à l’occasion de la Journée de diffusion des comptes extérieurs du pays au titre de l’année concernée, organisée par visioconférence, jeudi 22 février dernier, par la direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 28 févr. 2024 à 01h58 Durée 4 min.
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Les travaux de la Journée de diffusion des comptes extérieurs du pays au titre de l’année 2022, consacrés à l'analyse des résultats de la balance des paiements de l'année 2022 et de la position extérieure globale à fin décembre 2022 du Bénin ont été ouverts par le directeur national de la Bceao, Emmanuel Assilamehoo et le directeur de cabinet du ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Hermann Orou Takou.

Des échanges, on retiendra que le solde global de la balance des paiements du Bénin affiche un excédent de 9 653,2 millions à la suite des 597 462,3 millions enregistrés en 2021. L'excédent noté en 2022 traduit un surplus de couverture du déficit des transactions courantes par les ressources du compte de capital et les entrées nettes de flux financiers. En ce qui concerne la diminution de l'excédent, elle s'explique par le choix de l'Administration publique de ne pas émettre d'eurobonds sur le marché international en 2022, en conformité avec sa stratégie d'endettement.

Les échanges extérieurs du Bénin, relève-t-on, se sont déroulés dans un contexte international marqué par de fortes pressions inflationnistes, résultant des perturbations sur les marchés énergétiques et alimentaires induites par le conflit russo-ukranien, et le resserrement des conditions financières mondiales. Ces chocs multiples ont pesé sur la dynamique de la croissance mondiale qui a ralenti, passant à 3,5 % après une réalisation de 6,3 % en 2021, constate-t-on.

Au niveau des transactions courantes, le déficit s'est établi à 6,1 % en 2022 contre 4,2 % en 2021, en relation principalement avec une progression des importations de biens à un rythme plus élevé (+22,5 %) que celui des exportations de biens (+14,7 %), combinée à une hausse des importations nettes de services (+8,8 %) et des paiements nets de revenus primaires (+6,8 %), notamment les revenus d'investissement (+11,7 %). La hausse des importations a notamment été enregistrée au niveau des composantes Biens intermédiaires (+62,5 %) et Produits énergétiques (59,4 %). Les biens intermédiaires sont destinés à couvrir les besoins des industries, dont celles de la zone industrielle de Glo-Djigbé.

Le déficit du compte du revenu primaire s'est creusé de 7 183,6 millions pour se situer à 112 173,8 millions en 2022 en liaison avec les revenus nets versés aux investisseurs directs étrangers (-113 054,9 millions) et les intérêts payés au titre de la dette publique extérieure(-88 474,6 millions). Quant au compte de revenu secondaire, il maintient un profil excédentaire, en relation avec les envois de fonds des Béninois résidant à l’étranger et les transferts reçus aussi bien par les administrations publiques que par les organismes privés dans le cadre de la coopération internationale. Son excédent s'est établi à 98.961,4 millions contre 125 549,1 millions en 2021, en relation avec le repli des appuis budgétaires reçus par les administrations publiques quelque peu atténué par l'amélioration des envois de fonds des travailleurs.

Le compte de capital est ressorti excédentaire de 112 567,3 millions au cours de l'année sous revue contre 143 841,2 millions en 2021, en liaison avec une baisse des dons projets reçus par les administrations publiques.

Corriger le déficit

S'agissant de la Position Extérieure Globale (Peg), elle dégage un passif financier net de 3 461 890,0 millions au 31 décembre 2022 contre 2 863 405,3 millions au 31 décembre 2021. Le stock des actifs s'est établi à 5 102 287,7 millions au 31 décembre 2022 contre 4 717 069,5 millions une année plus tôt. Les actifs sont détenus sous forme d'investissements de portefeuille (57,9 %), notamment les titres publics acquis sur le marché régional de la dette publique, d'avoirs de réserve (16,0 %) et de prêts (9,8 %). Ces actifs sont concentrés dans la zone Uemoa (65,8 %).

Quant aux passifs, ils sont constitués d'emprunts extérieurs (41,8 %), d'investissements directs (26,4 %) et d'investissements de portefeuille (20,7 %). Ils sont contractés auprès des autres pays (57,7 %), des pays de l'Uemoa (28,2 %) et de la Zone euro (14,1 %). Les variations nettes induites par les autres changements d'actifs et de passifs se sont élevées à -37.465,2 millions, imputables essentiellement aux variations du taux de change.

En vue de corriger le déficit structurel du compte courant de la balance des paiements et de renforcer les entrées de ressources au niveau du compte financier, les recommandations ci-après ont été formulées au terme des travaux de la Journée de diffusion des comptes extérieurs du pays au titre de l’année 2022. A l'endroit du gouvernement, les participants, au nombre desquels des cadres de l'administration publique, des organisations internationales, du secteur privé, des banques, des universités et centres de recherche ainsi que les membres du Comité national de la Balance des Paiements, ont appelé à intensifier la mise en œuvre du programme d'industrialisation du Bénin, en particulier dans les domaines de l'agroalimentaire et du textile en vue de la transformation des produits de base autrefois exportés à l'état brut et l'élargissement de la base des exportations ; à poursuivre les réformes visant l'amélioration de l'environnement des affaires, notamment en créant les conditions pour une mise en œuvre des nouveaux projets portés par les investisseurs privés nationaux et étrangers ; et la mise en place des politiques visant à promouvoir les industries culturelles et touristiques, à travers le renforcement de l'attractivité des sites touristiques et l'amélioration de la qualité des œuvres artistiques et culturelles.

A l'endroit du secteur privé, il est souhaité que les acteurs se positionnent sur les opportunités offertes par le gouvernement, en investissant notamment dans la zone industrielle spéciale de Glo-Djigbé ; puis en encaissant et rapatriant les recettes d'exportation conformément aux dispositions du Règlement des relations financières extérieures.