La Nation Bénin...
Si les entreprises béninoises ont noté un
environnement des affaires globalement «peu favorable » en 2023, les
perspectives pour 2024 s’annoncent plutôt bonnes, selon une enquête de
l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services.
L’année 2024 augure de bonnes perspectives pour
les entreprises béninoises. C’est du moins ce que pensent 57 % d’entre elles
ayant participé à une enquête d’opinion de l’Observatoire du commerce, de
l’industrie et des services (Ocis, janvier 2024). Cela devrait se traduire
aussi bien dans la production et les chiffres d’affaires que dans la
trésorerie, les marges commerciales, l’investissement et le recrutement du
personnel.
L’espérance est beaucoup plus nourrie dans le
secteur des services (61 %) que dans les secteurs de l’artisanat (59 %), de
l’agriculture (59 %), de l’industrie (50 %) et du commerce (49 %), d’après les
résultats de l’étude présentés lors de la rentrée économique, vendredi 19
janvier dernier à Cotonou, par Hyppolyte D. Koukou, coordonnateur de l’Ocis. Au
total, 1000 entreprises se sont prêtées à l’exercice sur toute l’étendue du
territoire national, informe-t-il.
L’optimisme est plus remarquable dans les
régions économiques de Natitingou (67 %), d’Abomey (65 %) et de
Cotonou/Littoral (63 %) que dans les régions de Cotonou/Atlantique, de Lokossa
et de Parakou où 55 % des entreprises sont confiantes quant aux bonnes
perspectives.
Quelque 37 % des entreprises estiment même que
l’activité sera « très bonne », tandis que 6 % restent pessimistes au regard
des difficultés rencontrées au cours de l’année écoulée. En effet, 57 % des
entreprises ayant participé à l’enquête ont estimé que l’environnement des
affaires en 2023 a été « peu favorable» comparé à 2022, notamment dans les
secteurs de l’artisanat (73 %), de l’industrie (68 %), des services (53 %), du
commerce (53 %), de l’agriculture (52 %).
Situation peu reluisante
Environ 15 % des enquêtés ont répondu que l’environnement des affaires a été carrément défavorable à leur activité en 2023. Seulement 28 % des enquêtés estiment qu’il a été favorable.
Le chiffre d’affaires a été stable ou en baisse
pour 61 % des entreprises contre 39 % pour celles qui ont connu une hausse des
recettes par rapport à 2022, rapporte M. Koukou. Le niveau de production a été
stable ou en baisse pour 63 % des entreprises, contre 37 % pour les entreprises
ayant noté une hausse de production, poursuit-il. Selon l’étude, 71 % des
promoteurs ont déclaré que le niveau de stock de produits finis dans leur
entreprise a été stable ou en baisse en 2023 par rapport à 2022. Le niveau de
commandes a été stable ou en baisse pour 56 % des entreprises contre 44 % pour
celles ayant connu une hausse.
Au total, 65 % des entreprises ont indiqué que
l’effectif total dans leur entreprise a été stable ou en baisse en 2023 comparé
à 2022, alors que 35 % ont présenté une hausse du personnel.
Entraves à surmonter
Au nombre des difficultés, les chefs
d’entreprises ont pointé du doigt trois principaux obstacles à savoir
l’insuffisance de fonds propres (53 %), les difficultés d’accès au financement
bancaire (47 %) et le manque d’opportunités (45 %). A cela s’ajoutent d’autres
facteurs limitants de l’activité économique tels que les nouvelles
réglementations/mesures de l’Etat (28 %) et la rentabilité insuffisante (28 %).
En particulier, l’insuffisance de fonds propres
reste un obstacle beaucoup plus marqué dans le secteur de l’industrie (56 %),
l’artisanat (55 %), l’agriculture (53 %), le commerce (51 %) et le secteur des
services (50 %).
Au nombre des événements majeurs ayant affecté
l’activité économique l’année dernière, 52 % des chefs d’entreprises indiquent
l’inflation ; 16 % ont signalé les répercussions du coup d’Etat intervenu en
juillet au Niger ; 10 % éprouvent toujours des difficultés à se relever suite à
la crise sanitaire et économique de Covid-19 et 7 % estiment que leur activité
est impactée par la guerre russo-ukrainienne. Dans l’ensemble, 16 % des
dirigeants ont répondu que leur activité a été impactée par d’autres facteurs tels
que le terrorisme et les aléas climatiques.
Selon l’étude, l’impact de l’inflation est
beaucoup plus ressenti dans les secteurs de l’industrie et de l’artisanat (68
%) que dans les secteurs de l’agriculture (56 %), du commerce (43 %) et des
services (39 %).
Hyppolyte D. Koukou, coordonnateur de l’Ocis, présentant les résultats de l’étude qui montre que l’année 2023 aura été globalement une année difficile pour les entreprises au Bénin