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Croissance mondiale en ralentissement: L’Afrique de l’Ouest entre résilience économique et défis persistants

Economie
La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait passer de  3,4 % en 2024 à 3,7 % en 2025, puis à 4 % en 2026 La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait passer de 3,4 % en 2024 à 3,7 % en 2025, puis à 4 % en 2026

Le dernier rapport des Nations Unies sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale (mi-2025) fait état d’un constat alarmant : la croissance mondiale est fragilisée par les tensions commerciales et une instabilité politique persistante. En dépit de cette dégradation de la conjoncture mondiale, l’Afrique de l’Ouest, portée par l’Uemoa et des économies comme le Bénin, affiche une résilience remarquable.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 20 mai 2025 à 06h46 Durée 3 min.
#Nations Unies

L’économie mondiale traverse une période d’incertitude marquée par des tensions commerciales accrues et une instabilité politique croissante. Pourtant, l’Afrique de l’Ouest, et en particulier l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), affiche une résilience économique frappante. La région continue de montrer des signes de dynamisme économique en dépit de ce contexte mondial défavorable. La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait passer de 3,4 % en 2024 à 3,7 % en 2025, puis à 4 % en 2026. Cette progression est attribuée à une consommation privée robuste et à une augmentation des investissements publics dans les infrastructures. Au sein de l’Uemoa, la croissance économique reste vigoureuse, avec une prévision de 6,3 % pour 2025. Cette performance est soutenue par une inflation maîtrisée, qui devrait passer de 3,5 % en 2024 à 2,7 % en 2025, puis à 2,5 % en 2026. La région bénéficie également d’une amélioration du solde du compte courant, prévu à -4,3 % du Pib en 2025, contre -6,1 % en 2024, reflétant une meilleure gestion des déséquilibres extérieurs.

En effet, le rapport « Situation et perspectives de l’économie mondiale (mi-2025) » des Nations Unies souligne une croissance mondiale en ralentissement, et met en lumière la performance relativement robuste de certaines régions, dont l’Afrique de l’Ouest. Selon le rapport des Nations Unies, l’économie mondiale est confrontée à une série de défis, notamment des conflits commerciaux persistants et une incertitude politique accrue. Ces facteurs ont conduit à une révision à la baisse des perspectives de croissance mondiale, avec une prévision de 3,3 % pour 2025, contre 3,2 % en 2024. L’inflation mondiale, bien qu’en diminution, reste une préoccupation majeure, affectant le pouvoir d’achat et la stabilité économique de nombreux pays.

Le Bénin se distingue par une croissance économique robuste, avec un taux de croissance estimé à 7,5 % en 2024. Cette performance est attribuée à la diversification de l’économie, notamment dans les secteurs secondaire et tertiaire, et à une politique budgétaire prudente visant à maintenir le déficit budgétaire dans la limite du seuil de 3 % du Pib. Le pays a également réussi à attirer des investissements étrangers, comme en témoigne l’émission réussie d’un eurobond de 750 millions de dollars en février 2024, reflétant la confiance des investisseurs internationaux dans l’économie béninoise.

Nécessité de poursuivre les réformes

Malgré ces perspectives positives, la région doit faire face à des défis tels que les tensions géopolitiques, les effets du changement climatique et la nécessité de renforcer la gouvernance économique. Les Nations Unies soulignent l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour assurer une croissance inclusive et durable. L’industrialisation, la diversification économique et l’intégration régionale sont des axes prioritaires pour renforcer la résilience de l’Afrique de l’Ouest face aux chocs externes. 

C’est dire qu’en dépit d’un environnement mondial marqué par l’incertitude, l’Afrique de l’Ouest et le Bénin montrent une capacité remarquable à maintenir une trajectoire de croissance positive. La poursuite des réformes économiques, la diversification des économies et une gestion macroéconomique prudente seront essentielles pour consolider ces acquis et relever les défis à venir. La région doit également renforcer sa coopération régionale et son intégration économique pour maximiser les synergies et promouvoir une croissance durable et inclusive.