La Nation Bénin...
Depuis
35 ans, le Groupe de la Banque mondiale mesure la pauvreté mondiale afin de
suivre les progrès accomplis dans l'éradication de l'extrême pauvreté,
considérée comme la forme la plus aiguë de privation des besoins humains
fondamentaux. Le seuil international de pauvreté, défini en 1990 à 1 dollar par
jour, vient une nouvelle fois d’être relevé. Il est désormais fixé à 3 dollars
par personne et par jour.
Vivre
avec moins de trois dollars par jour : c’est désormais la ligne rouge tracée
par la Banque mondiale pour définir l’extrême pauvreté dans le monde. En juin
2025, l’institution a relevé ce seuil symbolique, signe que le coût de la survie
a augmenté, même dans les pays les plus pauvres de la planète. C’est dire que
la mise à jour de ce seuil résulte de l’évolution des prix dans le monde d’une
part, et de la volonté de la Banque mondiale de refléter le plus fidèlement
possible le coût réel de la satisfaction des besoins fondamentaux, d’autre
part. Ce nouveau seuil de pauvreté, entré en vigueur en juin 2025, s’appuie sur
les dernières données de Parité de pouvoir d’achat (Ppa) collectées en 2021 par
le Programme de comparaison internationale (Pci), et publiées en mai 2024.
Il
faut noter que la première version de ce seuil avait été fixée à 1 dollar par
jour, sur la base des Ppa de 1985. Il correspondait à la moyenne des seuils de
pauvreté nationaux des pays les plus pauvres du monde. Depuis, le seuil a connu
plusieurs révisions pour tenir compte de l'inflation et des nouvelles données
économiques: en 2001, 2008, 2015, 2022, et à présent en 2025. Le seuil de 2,15
dollars, adopté en 2022, était basé sur les Ppa de 2017. Quant au seuil de 3
dollars de juin 2025, il repose sur les Parités de pouvoir d’achat de 2021.
Cette augmentation s’explique non seulement par la hausse du coût de la vie,
mais également par les améliorations méthodologiques introduites dans les
enquêtes sur la consommation des ménages, ainsi que par une meilleure
évaluation des seuils nationaux de pauvreté.
Des seuils adaptés au revenu
La
Banque mondiale distingue désormais trois catégories de seuils pour mieux
refléter les différentes réalités économiques dans le monde à savoir : 3,00
dollars par jour pour les pays à faible revenu (contre 2,15 $ auparavant) ;
4,20 dollars pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure
(contre 3,65 $ auparavant) et 8,40 dollars pour les pays à revenu intermédiaire
de la tranche supérieure (contre 6,85 $ auparavant). Ces valeurs correspondent
à la médiane des seuils de pauvreté nationaux exprimés en Ppa pour chacun des
groupes de pays. Elles permettent de mesurer plus finement la pauvreté au sein
des pays qui ne sont pas dans la même catégorie de revenus que les pays les
plus pauvres. Mais, bien que révisé à la hausse, le seuil de 3 dollars par jour
reste très bas. Il continue de mesurer la pauvreté absolue selon les standards
des pays les plus pauvres du monde. Il représente ainsi un minimum vital, en
deçà duquel les besoins fondamentaux : nourriture, logement, santé, éducation,
ne peuvent être satisfaits. Pour fixer ce seuil, les experts de la Banque
mondiale ont converti les seuils nationaux de 23 pays à faible revenu en dollars
internationaux à l’aide des Ppa de 2021. La médiane obtenue de 3,04 dollars
correspond au seuil de pauvreté national du Burkina Faso en 2022. Cette valeur
a été arrondie à 3,00 dollars, conformément à la pratique de l’institution.
L’écart de prospérité, nouvel indicateur
En
2024, la Banque mondiale a également introduit un nouvel outil de mesure : l’«
écart de prospérité». Cet indicateur vise à évaluer le fossé qui sépare les
niveaux de vie minimaux des pays à revenu faible et intermédiaire de ceux
observés dans les pays à revenu élevé. Il permet de visualiser plus clairement
l’inégalité mondiale en matière de bien-être et d’accès aux ressources de base.
Il faut rappeler que les Parités de pouvoir d’achat (Ppa) jouent un rôle central dans la mise à jour des seuils de pauvreté. Elles permettent de convertir les revenus et les seuils nationaux en une unité monétaire commune, en tenant compte des différences de prix entre les pays. Sans les Ppa, il serait impossible de comparer les niveaux de vie à l’échelle internationale de manière fiable. Depuis la première définition du seuil international de pauvreté en 1990, la Banque mondiale suit une méthode constante : examiner les seuils nationaux des pays les plus pauvres, les convertir en dollars internationaux à l’aide des Ppa, et déterminer une médiane.