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Mise en vigueur du Tarif extérieur commun dans l’espace CEDEAO:Les défis et opportunités expliqués aux opérateurs économiques

Economie
Par   zounars, le 13 févr. 2015 à 06h40

Depuis le 1er janvier dernier, le Tarif extérieur commun (TEC/CEDEAO) est entré en vigueur dans les 16 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Pour amener les opérateurs économiques à mieux appréhender les opportunités et défis qu’offre ce nouvel outil de développement, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB) a initié hier jeudi 12 février un atelier d’information et de sensibilisation.

C’est le traité révisé de la CEDEAO qui a prévu en ces articles 33 et 37 la mise en vigueur du Tarif extérieur commun (TEC/CEDEAO). En 2006, à l’occasion de la 29è session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, il a été décidé de la mise en application du TEC/CEDEAO sur la base du modèle de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). C’est finalement le 25 octobre 2013 à Dakar que les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté le décret portant mise en vigueur du TEC/CEDEAO à compter du 1er janvier 2015. L’objectif visé est la création d’un marché commun réel pour tous les pays membres de la CEDEAO. Ceci passe par la nécessité de faire de l’union douanière une zone de libre échange.

Mais le TEC est avant tout un outil qui assure la consolidation de l’intégration régionale. Son développement permettra de faciliter l’accès aux produits de base, promouvoir le développement industriel, contribuer à la mise en œuvre de la politique relative à l’éducation des consommateurs, garantir les recettes douanières et accroître la production locale.
Trois communications ont été présentées aux opérateurs économiques. La première a porté sur le TEC/CEDEAO vu comme un instrument du commerce extérieur. Elle a été présentée par l’inspecteur des Douanes Honoré Padonou. On en retient que le TEC protège les produits qui sont ou peuvent être fabriqués dans les pays de la sous région ouest-africaine. Il a évoqué l’exemple de la viande, des œufs, de l’eau qui seront frappés de 35% de frais de douane à l’importation.

Les véhicules s’ils viennent tout montés seront frappés de 20% de frais de douane alors que s’ils viennent en pièces pour être montés dans les pays membres de la CEDEAO, seront frappés de seulement 5% de frais de douane. «Ces mesures sont prises pour encourager l’implantation des usines de montage de véhicules. Ce qui va nécessiter une main-d’œuvre locale et le payement des taxes», a-t-il expliqué.
La deuxième communication, présentée par le directeur général du développement industriel Elie Santos, a abordé le TEC/CEDEAO vu comme un moyen de développement. Il a insisté sur les conditions à remplir par les Etats pour permettre à cet outil d’atteindre ses objectifs. Il faudra améliorer, selon lui, le climat des affaires, assurer le développement des infrastructures de base, assurer la disponibilité en qualité et en quantité des matières premières d’origine agricole, adopter et mettre en œuvre une politique industrielle, promouvoir la consommation des produits locaux et sensibiliser les entreprises à faire agréer leurs produits industriels au Schéma de libéralisation des échanges (SLE/CEDEAO).
La troisième et dernière communication porte sur l’implication du secteur privé et défis à relever.

Présentée par l’opérateur économique Razack Yessoufou, elle a fait le point des secteurs prioritaires qui figurent sur la 35è bande. Pour le communicateur, il ne sert à rien d’avoir le TEC s’il n’est pas soutenu par un marché commun. Il a abordé la question de l’énergie qui est une question vitale car « sans énergie, il n’y a pas d’industrie », a-t-il laissé entendre.