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Performances macroéconomiques: Le Bénin maintient le cap d’une croissance soutenue

Economie
Perspectives des principaux indicateurs  macroéconomiques en Afrique Perspectives des principaux indicateurs macroéconomiques en Afrique

Le dernier rapport de la Banque africaine de développement (Bad) sur les performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique, publié le 14 février, dresse un bilan diversifié des économies du continent. En Afrique de l’Ouest, le Bénin se distingue par une croissance soutenue et maîtrisée, rivalisant avec des économies phares comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 20 févr. 2025 à 09h39 Durée 3 min.
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Le Bénin s’impose comme l’un des champions de la croissance en Afrique de l’Ouest, avec une économie dynamique et résiliente. Porté par des réformes ambitieuses et une gestion rigoureuse, le pays affiche des indicateurs macroéconomiques solides, rivalisant avec les locomotives régionales, précise le rapport «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique» de janvier 2025 de la Banque africaine de développement (Bad). 
Selon ce document, la croissance moyenne du Produit intérieur brut (Pib) réel en Afrique est estimée à 3,2 % en 2024, avec une accélération prévue à 4,1 % en 2025 et 4,4 % en 2026. Cette progression, bien qu’encourageante, reste inférieure au seuil de 7 % nécessaire pour une réduction significative de la pauvreté. Dans ce contexte, l’Afrique de l’Ouest affiche des performances contrastées, avec une croissance régionale moyenne de 4,1 % en 2024, qui devrait s’établir à 4,6 % en 2025-2026. Parmi les pays moteurs de cette dynamique, le Bénin se démarque avec un taux de croissance projeté de 6,6 % en 2025, le plaçant parmi les économies les plus performantes de la sous-région aux côtés du Sénégal (8,6 %) et de la Côte d’Ivoire (6,3 %). 
Outre sa forte croissance, le Bénin affiche une inflation maîtrisée à  1,9 % avec le Sénégal, devant la Côte d’Ivoire qui est à  2,9 %. Un niveau inférieur à la moyenne régionale et bien en deçà des 12,3 % du Ghana ou des 20,5 % du Nigeria. Cette stabilité des prix est un atout majeur pour le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de l’économie nationale. Sur le plan budgétaire, le déficit du Bénin est limité à  -2,8 %, une performance notable, comparé aux pays comme le Sénégal (-7,8 %) ou la Côte d’Ivoire (-3,0 %). 
En matière de balance des paiements, le déficit du compte courant béninois reste modéré à -4,9 %, traduisant un équilibre relatif entre les exportations et les importations. Le dynamisme économique du Bénin qui n’est plus à démontrer, repose sur plusieurs leviers, dont une politique de diversification des investissements, l’amélioration du climat des affaires et un accent mis sur les infrastructures et l’industrialisation. Comparé à ses voisins, le Bénin se positionne donc comme un exemple de stabilité et de résilience. 

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Des perspectives prometteuses

La Banque africaine de développement recommande aux banques centrales africaines de maintenir une politique monétaire restrictive tout en mettant en place des filets de sécurité sociale pour soutenir les populations les plus vulnérables et atténuer les effets négatifs sur leur niveau de vie. 
Parallèlement, la constitution de réserves de change est essentielle pour renforcer la résilience des économies africaines face aux chocs mondiaux et à la dépréciation des monnaies nationales. Pour y parvenir, La Bad trouve que les gouvernements doivent s’attaquer aux déséquilibres macroéconomiques et mettre en œuvre des réformes structurelles visant à améliorer le climat d’investissement et à attirer les capitaux étrangers. 
Afin d’éviter le surendettement et les risques de défaut de paiement, la Banque préconise une restructuration préventive de la dette, notamment pour les pays les plus vulnérables, confrontés à des remboursements élevés et à des pressions sur leurs liquidités. Dans le même temps, ceux dont les fondamentaux économiques s’améliorent peuvent envisager un refinancement stratégique de leur dette pour maintenir leur stabilité financière. 
L’investissement dans les infrastructures productives intégrées doit être une priorité pour accélérer la transformation économique du continent. Les pays africains doivent également encourager l’émergence de champions nationaux capables de stimuler la diversification économique et de renforcer les liens entre grandes entreprises et petites structures locales. Dans un contexte de financement international de plus en plus contraignant, notamment pour la transition verte, la Banque souligne la nécessité d’un soutien accumulé de la communauté internationale, incluant les banques de développement multilatérales et régionales. Face aux défis liés à la dette et à la faible mobilisation des ressources domestiques, il est impératif de renforcer la gouvernance économique et d’améliorer la transparence de la gestion budgétaire. 
Pour garantir la viabilité de la dette, celle-ci doit être utilisée de manière productive et liée aux investissements générateurs de croissance. 
Enfin, le rapport de la Bad met l’accent sur la mobilisation des recettes fiscales qui doit être une priorité pour réduire la dépendance aux financements extérieurs, tout en veillant à limiter l’impact des ajustements budgétaires sur les populations■