Perspectives économiques 2022-2026 au Bénin : La hausse de la croissance sujette aux incertitudes
Economie
Par
Claude Urbain PLAGBETO, le 17 mai 2022
à
10h14
L’activité économique poursuivrait sa tendance haussière sur la période 2022-2026 au Bénin. Mais, les perspectives restent entourées d’incertitudes liées à la pandémie de Covid-19, au climat, à la demande et aux charges publiques.
L’activité économique au Bénin se renforcerait en 2022, avec une croissance de 6,8 %, après 7,0 % en 2021, selon la Note de cadrage macroéconomique 2022-2026 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Le document publié ce lundi par le département des Politiques économiques et de la Fiscalité intérieure (Dpe) de la Commission de l’Union projette que la croissance serait soutenue par tous les secteurs d’activité, grâce notamment à la poursuite des grands travaux d’investissement public et à une tenue satisfaisante de la campagne agricole.
L’activité économique progresserait de 7,7 % en 2023, 6,9 % en 2024, 7,3 % en 2025 et 6,2 % en 2026, selon les nouvelles projections du Dpe. L’inflation continuerait d’être maîtrisée, avec un taux moyen de 1,5 % projeté sur cette période.
Au niveau des finances publiques, les recettes totales du Bénin devraient progresser de 8,6 % en 2022 (après la hausse de 7,4 % enregistrée en 2021), pour s’établir à 14,1 % du produit intérieur brut (Pib), grâce à un recouvrement plus important des recettes fiscales, atténué par la baisse projetée des dons. Sur les quatre années à venir, il est attendu une mobilisation plus accrue des recettes publiques avec des recettes fiscales qui passeront de 11,0 % du Pib en 2021 à 11,3% du Pib en 2022, puis à 13,0% en 2025 et 14,1 % en 2026.
Le solde global de la balance des paiements continuerait de rester excédentaire sur la période sous revue, passant de 334,0 milliards F Cfa en 2022 à 73,8 milliards en 2026. En ce qui concerne la masse monétaire, elle progresserait en moyenne de 8,0 % (soit 30,2 % du Pib), soutenue par l’augmentation des créances sur les autres secteurs (21,5 % du Pib) accordées pour soutenir l’activité économique.
Maîtriser les charges
Des incertitudes planent sur l’activité économique de manière globale. Les risques qui entourent les prévisions sont relatifs aux effets éventuels d’un nouveau développement de la pandémie de Covid-19 sur l’économie, aux conditions climatiques défavorables et à une faiblesse de la demande mondiale de coton, pouvant compromettre les projections de la branche Agriculture. La non maîtrise des charges, notamment celles relatives aux intérêts sur la dette publique au regard de leur progression (+25,8 %) observée en 2021 (soit 20,5 % des recettes fiscales) pourrait tirer vers le bas les indicateurs de performance économique.
Le Dpe invite alors les autorités béninoises à prendre les dispositions en vue de la poursuite de la mise en œuvre des plans de riposte sanitaire, économique et sociale à la crise sanitaire de la Covid-19, des programmes de soutien à la production agricole. Il insiste également sur la maîtrise des charges et l’amélioration du niveau de recouvrement des recettes budgétaires, à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, la modernisation de l’administration fiscale et douanière, la lutte contre la fraude et la corruption.
Ainsi, sur la période 2022-2026, une maîtrise des charges permettrait de diminuer les dépenses totales de 1,0 % en 2022, avec le fléchissement des subventions (-5,1 %) et des dépenses d’investissement (-2,1 %). Elles devraient augmenter en moyenne de 8,7 % sur le reste de la période. En conséquence, le déficit budgétaire diminuerait progressivement, ressortant à 4,6 % du Pib en 2022, 3,9 % en 2023, 3,0 % en 2024, 2,8 % en 2025 et 2,7 % en 2026. Quant à la dette publique, elle s’afficherait à 49,8 % du Pib en 2022, puis à 49,2 % en 2023, 48,2 % en 2024, 47,4 % en 2025 et 46,6% en 2026.