La Nation Bénin...
Les projections sur deux ans à venir des performances économiques et sociales du Bénin et de l’Afrique sont désormais connues. Le Rapport qui en a fait cas a été produit conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), puis rendu public vendredi 24 juillet au cours d’un atelier, à Cotonou.
Pour 2015 et 2016, la croissance économique du Bénin est projetée à 5,6% et 6% respectivement, dans un contexte marqué par la volonté du gouvernement béninois d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la mise en œuvre du Programme d’investissements structurants. Ce sont là des projections qui sont faites par le Rapport intitulé «Perspectives économiques en Afrique 2015 : réduire les disparités régionales au Bénin» qui a été lancé vendredi dernier. Présenté par Daniel Ndoye, économiste résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Bénin et l’économiste national du PNUD Janvier Alofa, ce rapport révèle que la réalisation de ces performances projetées du Bénin dépendra de l’accélération des réformes visant à améliorer le climat des affaires et la chaine de la dépense publique. Il s’agit notamment du système de passation des marchés publics, ainsi que la mise en place d’un mode de gestion de la filière coton.
Selon la présentation faite par Janvier Alofa, l’évolution politique et sociale sera aussi déterminante, compte tenu des échéances électorales de 2015 et 2016. En outre, avec l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun (TEC) en janvier 2015, qui pourrait se solder par une baisse de l’activité de réexportation vers le Nigeria voisin, il est essentiel selon le rapport que les autorités anticipent sur cette baisse et accélèrent leurs actions de promotion des cultures vivrières et de l’agro-industrie.
Définir une politique d'inclusion
Pour la réduction des disparités au Bénin, le Rapport recommande la définition d’une politique d’inclusion spatiale axée sur la promotion de pôles d’activités régionaux, l’emploi dans les zones rurales, une meilleure gestion du rythme d’urbanisation et la maîtrise de la croissance démographique.
Selon les prévisions faites par le Rapport, les économies africaines enregistreront une croissance de 4,5% en 2015 et pourraient même atteindre les 5% en 2016, convergeant ainsi avec les taux observés dans les pays de l’Asie. Cependant, avertit l’économiste résident de la BAD, Daniel Ndoye, le tassement des cours du pétrole et des matières premières, les incertitudes à l’échelle mondiale les conséquences de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et l’instabilité de la vie politique intérieure pourraient retarder le retour prévu de croissance d’avant la crise financière de 2008. «La transformation des économies nécessite, d’explorer des secteurs plus productifs, en encourageant les activités manufacturières, en développant les services, en élaborant des stratégies pour la croissance verte ou en modernisant le secteur agricole», a souligné Daniel Ndoye.
Avant les présentations, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies Rosine Sori Coulibaly, représentant résident du PNUD qui a présidé l’ouverture de la cérémonie de lancement du Rapport, a dit que l’édition de cette année a mis un accent particulier sur la problématique du développement territorial et l’inclusion spatiale. Le Rapport sur «Perspectives économiques en Afrique» a-t-elle rappelé est produit chaque année, conjointement par la BAD, l’OCDE et le PNUD et s’adresse principalement aux décideurs pour les aider à prendre des décisions éclairées, ainsi qu’aux investisseurs, journalistes, universitaires et étudiants.