Prix à la consommation, climat des affaires, création d’entreprises: Des dynamiques économiques soutenues

Entre décembre 2024 et mars 2025, l’indice général des prix à la consommation a enregistré une hausse de 2,3 %, confirmant une poussée inflationniste modérée, en ligne avec les dynamiques saisonnières et sectorielles. La principale pression inflationniste provient de la division "Produits alimentaires et boissons non alcoolisées", dont les prix ont bondi de 7,3 % sur la période. Cette hausse s’explique en grande partie par l’augmentation des produits frais (+10,5 %), affectés par des contraintes logistiques, les aléas climatiques et une demande soutenue. Les boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants (+2,4 %), vêtements et chaussures (+2,0 %), soins de santé (+1,8 %) et surtout transports (+3,1 %) ont également contribué à la hausse générale. Cette dernière division reflète notamment la hausse des prix des carburants et des coûts logistiques. Toutefois, l’inflation trimestrielle aurait pu être plus marquée sans les replis observés dans plusieurs autres postes de consommation. Les prix du logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles ont reculé de 3,6 %, un signal encourageant en matière de coût de vie. Les baisses observées dans les secteurs information et communication (-2,5 %), loisirs, culture et sport (-2,6 %) ainsi que restaurants et services d’hébergement (-2,3 %) ont également contribué à atténuer la pression sur l’indice global. L’analyse par secteur économique confirme cette dynamique. Les produits du secteur tertiaire (services) affichent une baisse de 1,4 %, alors que les secteurs primaire (+9,5 %) et secondaire (+4,0 %) ont connu une forte appréciation des prix, portée par la hausse de la demande et des coûts de production.

En dépit de ce contexte inflationniste, l’indicateur du climat des affaires demeure relativement stable. En février 2025, il s’établit à 101,2, en légère baisse par rapport à janvier (101,5), mais reste supérieur à la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui est de 100,8. Ce niveau traduit un maintien de la confiance des chefs d’entreprise béninoises, dans un environnement économique encore incertain dans la sous-région. Cette résilience repose notamment sur la poursuite des réformes en faveur de la compétitivité, la facilitation des démarches administratives et la stabilité institutionnelle du pays.

Dynamique entrepreneuriale

Le premier trimestre 2025 confirme la tendance haussière observée dans la création d’entreprises. 15 166 nouvelles entreprises ont été immatriculées au Bénin entre janvier et mars 2025, contre 14 271 au dernier trimestre 2024, soit une progression de 6,3 %. Cette dynamique reste largement portée par les entreprises individuelles, qui représentent 89 % des immatriculations. Les sociétés, quant à elles, comptent pour 11 % des créations. Cette structure témoigne du poids des micro-entrepreneurs et de l’économie informelle en transition vers le formel.

L’un des faits marquants de ce trimestre est la progression continue de l’entrepreneuriat féminin. Le nombre d’entreprises créées et dirigées par des femmes est passé de 5 504 à 5 714 en trois mois, soit une hausse de 4 %. Les femmes représentent désormais 38 % des créateurs d’entreprises au Bénin. Parallèlement, les jeunes de 21 à 45 ans demeurent les plus dynamiques dans l’univers entrepreneurial, représentant 40 % des immatriculations. Cette proportion est relativement stable depuis plusieurs trimestres, signe d’une consolidation de l’engagement des jeunes dans l’initiative privée. L’analyse territoriale révèle que les départements de l’Atlantique (33 % des immatriculations), du Littoral (22 %) et de l’Ouémé (16 %) dominent largement en matière de création d’entreprises. Ce triptyque, composé des plus grands centres urbains et économiques du pays (Cotonou, Abomey-Calavi, Porto-Novo), concentre à lui seul plus de 70 % des nouvelles immatriculations.

Les données du premier trimestre 2025 publiées par l’Ocis, révèlent une économie béninoise dynamique mais contrastée, marquée par des tensions sectorielles sur les prix, mais une forte résilience du secteur privé. L’enjeu pour les prochains mois sera de maîtriser les pressions inflationnistes, notamment alimentaires, tout en soutenant davantage les jeunes et les femmes entrepreneurs, afin d’élargir les bases de la croissance inclusive.