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Projet de budget 2025: Un souffle nouveau pour le secteur agricole

Economie
Le secteur agricole en voie de connaître une embellie Le secteur agricole en voie de connaître une embellie

Le projet de budget 2025 accorde une attention particulière à l’agriculture, l’élevage et la pêche, avec des investissements ciblés pour améliorer la productivité, moderniser les infrastructures et soutenir les producteurs. Il traduit les aspirations de la société civile et des acteurs sectoriels.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 27 nov. 2024 à 06h53 Durée 3 min.
#Projet de budget 2025

Si le projet de budget 2025 est voté en l’état, près de 147 milliards F Cfa contre 117,3 milliards en 2024 seront consacrés au développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, l’année prochaine. L’augmentation substantielle de 25 % des crédits défendue par le ministre Gaston Dossouhoui devant l’Assemblée nationale traduit une volonté affirmée de répondre aux aspirations des organisations de la société civile (Osc) et des acteurs du secteur. Ces efforts se concentrent notamment sur le soutien aux petits producteurs, le développement des infrastructures, la résilience face aux changements climatiques et la sécurité alimentaire.

L’accès aux intrants de qualité occupe une place de choix dans ce budget. Une enveloppe de 2 milliards F Cfa a été dédiée à la distribution de semences certifiées de maïs, riz, légumes et manioc. Ces semences seront accessibles à des prix subventionnés, avec une prise en charge de 60 % pour le maïs et le riz, et de 100 % pour les boutures de manioc et les semences maraîchères, précise la Note d’information sur la prise en compte des aspirations, préoccupations et requêtes prioritaires de la société civile au titre du projet de loi de finances, gestion 2025 (Dgb, octobre 2024). Cette mesure vise à doubler la couverture nationale en semences certifiées, en passant de moins de 20 % à au moins 40 %.

Pour soutenir cette dynamique, l’Etat a créé la Société béninoise de développement des semences et plants (Sodésep), qui sera pleinement opérationnelle en 2025. En outre, des semences adaptées aux changements climatiques seront distribuées pour accroître la résilience des producteurs face aux aléas climatiques, particulièrement dans les zones vulnérables. Ces projets complètent les efforts en faveur de la nutrition, notamment à travers le Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) qui combine agriculture locale et nutrition pour améliorer la sécurité alimentaire tout en maintenant les enfants à l’école.

Focus sur les infrastructures

Les infrastructures agricoles sont également au cœur du budget. Le Projet d’aménagement hydro-agricole et d’adaptation aux changements climatiques dans la Basse Vallée du Mono (Pahac-Bvm) reçoit une enveloppe de 1,5 milliard F Cfa pour 2025. Ce projet vise à accroître les surfaces irriguées et à renforcer la gestion de l’eau dans la région, un enjeu crucial pour lutter contre les effets du changement climatique. Un autre projet, le Projet d’appui au développement du maraîchage (Padmar), dispose d’un financement de 3,7 milliards F Cfa pour encourager la culture de légumes dans les zones vulnérables.

De son côté, le Projet de développement des infrastructures agricoles et de désenclavement dans la Basse et Moyenne Vallée de l’Ouémé bénéficiera d’un budget de 3,25 milliards F Cfa pour soutenir les travaux d’aménagement et améliorer l’accès aux marchés grâce à des routes et des installations de stockage, favorisant ainsi le désenclavement des zones agricoles.

Dans le secteur de l’élevage, des investissements significatifs visent à moderniser les filières et à améliorer les conditions de vie des éleveurs. Le Projet de développement des filières lait et viande (Prodefilav-Pel) inclut des infrastructures pour la transformation et la distribution des produits. Par ailleurs, des campements pastoraux pilotes, comme celui en cours à Gogounou, sont conçus pour fournir des logements, des centres de santé et des écoles aux communautés pastorales. Ces initiatives visent à améliorer les conditions de vie des éleveurs et de leurs familles, tout en renforçant l’intégration de l’élevage dans l’économie locale.

Sécurité alimentaire et autres mesures

Pour renforcer la sécurité alimentaire, le Projet d’urgence de renforcement de la résilience des acteurs du secteur agricole (Pur -Zédaga), doté d’un budget de 3,37 milliards F Cfa, soutiendra la culture de contre-saison tout en facilitant l’accès à des intrants subventionnés.

Le domaine de la pêche n’est pas en reste. Le Projet de vulgarisation de l’aquaculture continentale (Provac) bénéficie d’un financement destiné à renforcer la production locale de poisson, à travers la formation des pisciculteurs, l’équipement et un soutien financier. Cette initiative vise à réduire la dépendance du pays aux importations de produits halieutiques.

Le Fonds national de développement agricole (Fnda) prévoit des financements spécifiques pour les jeunes et les femmes. Au moins 30 % des bénéficiaires de ses programmes seront des femmes, tandis qu’une vingtaine de jeunes diplômés en agriculture bénéficieront d’un accompagnement technique et financier pour développer leurs projets. Le Fonds prévoit de leur fournir un appui technique en partenariat avec des prestataires spécialisés, ainsi qu’un accès facilité au crédit.

En outre, le projet de budget 2025 intègre des mesures fiscales favorables, notamment l’exonération des droits de douane et de la Tva sur les semences, engrais et autres intrants agricoles. Ces dispositions visent à réduire les coûts de production et à rendre les intrants plus accessibles aux agriculteurs.

Par ailleurs, les Osc et les acteurs ont souhaité que le gouvernement revoie les prix et les modalités de commercialisation des produits agricoles industriels comme le soja. Le rapport de prise en compte de leurs aspirations dans le budget mentionne que le gouvernement a pris une décision en Conseil des ministres concernant la libre commercialisation de ces produits. Cette initiative fait partie des efforts globaux du gouvernement pour améliorer les conditions de marché et de vente des produits agricoles industriels, dans un souci de faciliter l’accès au marché pour les producteurs et de stimuler la production locale.

En répondant aux aspirations des acteurs de terrain, le projet de budget 2025 ouvre la voie à une agriculture moderne et résiliente, capable de relever les défis climatiques et de garantir la sécurité alimentaire du Bénin.