La Nation Bénin...
Le
Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) s’engage à consacrer 2
milliards de dollars sur dix ans à des solutions de cuisson propre en Afrique.
Akinwumi Adesina, président de l’institution financière panafricaine, a déclaré
que l’institution consacrerait désormais 20 % de l’ensemble de ses financements
de projets énergétiques à la promotion d’alternatives sûres à la cuisson au
charbon, au bois et à la biomasse, lors du sommet historique sur la cuisson
propre en Afrique qui s’est tenu la semaine dernière à Paris.
L’engagement
de la Banque à hauteur de 200 millions de dollars par an représente une
contribution importante aux quatre milliards de dollars par an nécessaires pour
permettre aux familles africaines d’avoir accès à une cuisson propre d’ici
2030. Ainsi, aucune femme en Afrique ne devrait encore avoir à cuisiner avec du
bois de chauffage, du charbon de bois ou de la biomasse.
«?L’accès
à une cuisson propre, c’est plus qu’une question de cuisine, c’est une question
de dignité… C’est bien plus que l’allumage des cuisinières, c’est une question
existentielle. C’est une question d’équité, de justice et d’égalité pour les
femmes?», estime M. Adesina. Il souligne que c’est une étape majeure pour
sauver chaque année la vie de quelque 600?000 personnes, principalement des
femmes et des enfants.
Le
manque d’accès à une cuisson propre touche plus de deux milliards de personnes
dans le monde, dont plus de la moitié en Afrique, qui cuisinent généralement
sur des feux à ciel ouvert et des fourneaux rudimentaires. En fait, 1,2
milliard de personnes n’ont pas accès à des dispositifs de cuisson propre en
Afrique, ce qui est effarant, signale le président de la Bad. Si rien n’est
fait, «?Sur dix ans, six millions de personnes, principalement des femmes,
mourront prématurément ; c’est inacceptable?», martèle-t-il. L’inhalation des
fumées et des vapeurs toxiques nocives, à travers l’utilisation du charbon de
bois, du bois, des déchets agricoles et des excréments d’animaux comme
combustibles, constitue la deuxième cause de décès prématuré en Afrique.
D’après
un communiqué rendu public par la Bad au terme de la rencontre, le sommet a
débouché sur des promesses de dons de 2,2 milliards de dollars de la part des
secteurs public et privé pour fournir des alternatives propres aux populations
d’Afrique. «?La France s’engage à investir 100 millions d’euros sur cinq ans
dans des solutions de cuisson propre et mobilisera encore davantage grâce au
Pacte de Paris pour les peuples et la planète et à la Finance en commun?», a
laissé entendre le président français Emannuel Macron.
C.
U. P.