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Zlecaf / Libéralisation des échanges commerciaux en Afrique: Un grand marché à la portée des Pme !

Economie
Si la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) implique des sacrifices fiscaux pour l’Etat, elle constitue une opportunité stratégique pour diversifier l’économie béninoise,  renforcer ses chaînes de valeur et stimuler ses exportations Si la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) implique des sacrifices fiscaux pour l’Etat, elle constitue une opportunité stratégique pour diversifier l’économie béninoise, renforcer ses chaînes de valeur et stimuler ses exportations

La Zlecaf prévoit un vaste marché d’environ 1,4 milliard de consommateurs, avec suppression des droits de douane sur 97 % des lignes tarifaires sur 5 à 13 ans, harmonisation des règles d’origine et facilitation des paiements. La Commission économique pour l’Afrique (Cea) rappelle que « l’objectif ultime de la Zlecaf est de stimuler le commerce et l’investissement interafricain, galvaniser l’industrialisation et créer des emplois pour une jeunesse africaine en pleine expansion ».

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 17 sept. 2025 à 09h05 Durée 3 min.
#Zlecaf #Pme

La mise en œuvre intégrale de la Zlecaf pourrait créer un marché de 3 400 millards de dollars, selon le Rapport 2024 sur le développement économique en Afrique de l’Onu commerce et développement (Cnuced). Cela explique pourquoi la Zlecaf est d’abord une opportunité de rattrapage,  et de diversification des exportations, afin de réduire la dépendance à certains produits et marchés.

Pour les petites et moyennes entreprises (Pme), elle devrait ouvrir la voie à la diversification des débouchés, l’intégration dans les chaînes de valeur régionales agro-alimentaire, textile, cosmétiques, numérique) et l’élargissement du marché des biens et services. Les opérateurs économiques locaux doivent donc se préparer au risque d’être inondés par les exportations des puissances économiques.

Pour libérer le potentiel africain, il importe que les Etats membres développent d’abord des partenariats pour accroître les échanges intra-africains.

Obstacles lourds à surmonter

« La Zlecaf peut présenter des désavantages pour les industries naissantes […] obligées de produire beaucoup pour ne pas être un marché d’écoulement », avertit l’Ocis. La faible productivité et les limites d’accès au financement et le déficit infrastructurel dans les domaines des transports (routes, voies aériennes), de l’énergie et de la logistique, exposent les entreprises locales.

En fait, l’Afrique accuse un déficit annuel d’infrastructures de 68 à 108 milliards de dollars Us, alors que les besoins sont évalués à 130-170 milliards de dollars Us (Bad/Cea). Seuls 34 % des Africains ont accès à l’électricité et 40 % vivent à plus de 5 km d’une route praticable. Le Bénin, malgré ses avancées, reste confronté à ces réalités.

De plus, un rapport du Centre du commerce international (Itc, 2024) révèle que 49,5 % des entreprises béninoises n’ont jamais entendu parler de la Zlecaf. Pourtant, 97 % d’entre elles estiment que l’accord aura un impact positif sur leurs activités. Cette contradiction traduit un déficit d’information, signe d’un grand fossé entre perception et préparation de préparation.

Au niveau continental, l’étude «Paftrac Africa Ceo Trade Survey Report 2024 », signale que 91,2 % des chefs d’entreprise africains ne reçoivent aucun soutien pour exploiter la Zlecaf. Au nombre de leurs besoins prioritaires, ils identifient : l’information (66 %), l’accès au crédit (56 %), le renforcement des compétences (49 %).