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2e colloque scientifique international: Le Ladodylcal promeut les langues maternelles

Education
Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 22 févr. 2023 à 07h58
Le Laboratoire de dynamique des langues et cultures à Calavi (Ladodylcal) a commémoré la journée internationale des langues maternelles, et lancé, à l’occasion, son deuxième colloque international, ce 21 février à l’Université d’Abomey-Calavi. « L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer l'éducation ». Tel est le thème de l’édition 2023, de la journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque 21 février par l’Unesco. Le Laboratoire de dynamique des langues et cultures à Calavi (Ladodylcal) a marqué cette commémoration, par l’organisation du 2e colloque scientifique international consacré à la thématique de la défense des langues maternelles. Créé depuis 2007 et institutionnalisé en 2009, le Ladodylcal a une riche expérience scientifique, selon son directeur, le professeur Julien GbaguIdi, et cette rentrée scientifique permet, à l’en croire, d’encadrer davantage les jeunes chercheurs afin de relever les défis de développement de l’université et de la nation. Au cœur des travaux scientifiques de ces assises, le professeur Julien Gbaguidi place, la défense des langues maternelles. Plus qu’un outil de communication, indique Dr Charles Ligan, président du comité d’organisation, chaque langue est une dimension fondamentale de l’être humain. « En structurant notre pensée, en articulant nos relations sociales et en construisant notre rapport à la réalité, la langue véhicule, enregistre et conserve tous les actes humains qu’elle est capable de laisser décoder en cas de besoin », a-t-il ajouté. Au dire du Dr Ligan, la langue constitue les archives vivantes du vécu des hommes et de toutes les mutations qui s’opèrent sur l’axe du temps et dans l’espace. Et en tant qu’acteurs de premier plan de l’utilisation des langues maternelles, les chercheurs savent, selon lui, qu’elles constituent le point de rencontre de nombreuses problématiques aussi sensibles que controversées. « Si dans nos communautés, l’usage de nos langues maternelles fait l’objet de honte pour certains, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de l’expression de l’identité et de la fierté d’être pour d’autres. Offrir à l’enfant l’opportunité de conceptualiser le monde et de prendre connaissance de son être et de son environnement à partir de sa langue est un mécanisme assez puissant qui détermine l’avenir de l’être dans la société », a souligné Dr Ligan. Il dénonce le snobisme linguistique qui retarde certains compatriotes africains qui décident volontairement de freiner l’élan de leurs enfants en supposant un hypothétique désordre dans leur mécanisme cognitif. Le thème « L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer l'éducation » interpelle donc la conscience de chacun, en particulier des dirigeants, qui doivent écouter la voix de la science, pour engager des actions responsables et cohérentes qui promettent un avenir meilleur aux peuples africains. A juste titre, le Laboratoire de dynamique des langues et cultures à Calavi (Ladodylcal) a pour but de soutenir le rayonnement de la linguistique et des sciences du langage dans une perspective de développement durable. Une vision approuvée par le Professeur Patrick Yélindo Houessou, vice-recteur chargé des Affaires académiques, représentant le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi à l’ouverture des travaux de ce colloque scientifique ■