La Nation Bénin...
L’Association
Ekôlab a organisé un atelier d'éducation aux médias et à l'information à
l’intention des apprenants du Collège d'enseignement général (Ceg) Océan, du 22
au 25 avril, à Cotonou.
Pendant
quatre jours, une vingtaine d'élèves, issus des classes de la Quatrième en
Première, du Collège d'enseignement général (Ceg) Océan ont été initiés aux
bonnes pratiques de vérification de l'information et sensibilisés aux dangers
liés aux fake news. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet MéSoCiR
(Des médias pour une société civile renforcée), financé par l'Union européenne
et mis en œuvre par l’Association Ekôlab en collaboration avec plusieurs
organisations, notamment la Fondation Hirondelle et la Fédération des radios
communautaires. A travers des sessions théoriques et pratiques, les jeunes
participants ont appris à aiguiser leur regard critique face aux contenus auxquels
ils sont exposés quotidiennement sur internet et les réseaux sociaux. «Nous
avons appris entre autres choses comment détecter les fake news et comment
écrire un article», témoigne Mariellard Sonon, élève en classe de Première D.
Elle ajoute : « Hier, j’ai découvert une fausse information sur Internet et
j’ai pu l'identifier grâce à cette formation. »
Joseph
Houngbédji, élève en classe de Seconde AB, quant à lui, partage son expérience:
«Cette formation nous a vraiment éclairés. Désormais, face à une information,
je prends le temps de procéder à des vérifications pour être sûr avant de la
partager.» Selon Rachida Houssou, directrice exécutive d’Ekôlab, cet atelier
répond à un besoin urgent d’outiller la jeunesse contre les risques de
manipulation de l’information. «Ce projet s’étend sur 3 ans et couvre neuf
départements du Bénin. Nous avons commencé il y a plus d’un mois et avons déjà
formé des élèves dans trois établissements différents. Notre ambition est de
toucher 400 enfants d’ici la fin du projet», explique-t-elle.
Les
ateliers sont organisés en petits groupes, composés de 20 à 30 élèves, afin de
favoriser l’interaction et la participation active de chacun. « Moins il y a de
participants, mieux le message passe. Cela permet aux enfants de poser des
questions et de mieux assimiler les notions clés», précise la directrice
exécutive d’Ekôlab. Durant les séances, les élèves ont été invités à se
confronter à de fausses informations pour apprendre à les repérer. A partir
d'exemples pratiques, ils devaient juger si une information était vraie ou
fausse et justifier leur choix. Les formateurs ont également expliqué comment
fonctionnent les médias, le processus de production de l'information, et les
stratégies employées par ceux qui diffusent de la désinformation. Les élèves
ont été sensibilisés à l'importance de la vérification des faits à travers des
sources fiables, en sollicitant par exemple l'avis de leurs professeurs, de
leurs parents ou d'adultes compétents. « Nous leur avons montré des astuces
simples pour vérifier les informations. Même sans accès à toutes les ressources
dont disposent les journalistes, ils peuvent apprendre à adopter une attitude
prudente et responsable », souligne Rachida Houssou.
Ekôlab entend poursuivre ses actions dans d'autres établissements scolaires du Bénin, y compris dans des zones reculées. Après Cotonou, l’équipe prévoit de se rendre notamment à Parakou, Kandi et dans l'Atacora, avec la même volonté de promouvoir une culture de vigilance face à la désinformation. Il faut noter que la sensibilisation des jeunes à l’éducation aux médias reste encore peu développée au Bénin. A travers ce projet, l’Association Ekôlab se positionne comme un précurseur dans la promotion de l'esprit critique chez les élèves. Bien que l'objectif premier ne soit pas d'orienter les jeunes vers les métiers du journalisme, l'atelier leur offre néanmoins une meilleure compréhension des mécanismes de l'information et de ses dérives potentielles. Face à l'engouement rencontré, certains établissements sollicitent déjà le retour de l’équipe d’Ekôlab pour renforcer cette éducation indispensable. Toutefois, les contraintes liées au programme scolaire limitent la durée des interventions. «Nous essayons de planter des graines. Nous espérons que ce que nous semons aujourd'hui donnera naissance demain à une génération de citoyens plus avertis face à l'information», conclut Rachida Houssou.