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CEP 2015 : Démarrage des épreuves sans incident majeur dans le Borgou-Alibori

Education
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 03 juin 2015 à 06h04

31.079 candidats répartis dans 91 centres sont au charbon depuis hier mardi 2 juin dans l’Alibori et le Borgou pour l’obtention du premier diplôme scolaire : le Certificat d’études primaires. L’examen national a démarré sans accroc majeur dans les deux départements.

Le top des compositions pour l’examen du CEP session de juin 2014 a été officiellement donné hier à 8h25 mn au centre de l’EPP Boko dans la circonscription scolaire de N’dali, pour le compte du Borgou-Alibori. Accompagné du directeur adjoint de cabinet du ministre des Enseignements maternel et primaire, Pocoun Damè Kombiénou, du directeur départemental des Enseignements maternel et primaire du Borgou-Alibori, Fidèle Barè Worou, et autres acteurs du système éducatif des deux départements, le préfet Salamatou Kora Ponou a procédé au lancement de la première épreuve : celle de la Lecture portant sur les méfaits de la sécheresse, dans ce centre qui abrite 175 candidats dont 80 filles. Sereins mais crispés pour certains, ils étaient 162 à répondre présents à l’appel au démarrage des épreuves dans l’ensemble des cinq salles de composition du centre. Au total, la circonscription scolaire de N’dali compte 2261 candidats, selon le chef de la circonscription Mireille Afouda.

Le préfet Salamatou Kora Ponou a rassuré les candidats que les épreuves seront à leur portée. Elle les a exhortés à ne pas paniquer devant les épreuves, à s’efforcer de comprendre les sujets en lisant tranquillement les épreuves à plusieurs reprises et surtout à éviter la tricherie.
Le directeur adjoint de cabinet du ministre des Enseignements maternel et primaire, Pocoun Damè Kombiénou, a également abondé dans le même sens pour souligner qu’« Il n’y a rien de difficile ici ». Le représentant du ministre s’est adressé particulièrement aux surveillants en insistant sur le fait qu’ils ne doivent aider les candidats de quelque manière que ce soit. « Nos enfants ont beaucoup appris. Ne travaillez pas à leur place ! Le ministre demande à ce que vous laissiez les enfants travailler eux-mêmes », a-t-il lancé aux examinateurs. «Ce que nous ne souhaitons pas, justifie-t-il, souvent il arrive à l’issue de l’examen que des enfants ont 19 de moyenne sur 20 et un mois après, on organise l’examen d’entrée au Prytanée militaire, ils ont très difficilement 05 de moyenne... ».
Des consignes sont données aux chefs centre et autres surveillants afin d’éviter toute aide aux candidats, a assuré le directeur départemental Fidèle Barè Worou. L’utilisation du téléphone portable dans les centres est interdite aux surveillants.
A l’issue des épreuves de Lecture (Compréhension de l’écrit), d’Expression écrite, d’Education sociale pour la première journée de composition, la plupart des candidats rencontrés à N’dali et Parakou hier ont estimé qu’ils ont bien travaillé et que les épreuves sont abordables.

Borgou-Alibori : Une régression du nombre de candidats

Au total, 31.079 candidats dont 21.606 dans le Borgou et 9.473 pour l’Alibori et répartis dans 91 centres, planchent depuis hier pour le premier diplôme scolaire : le certificat d’études primaires (CEP). Par rapport à l’année dernière où 31.845 étaient inscrits, l’on enregistre une régression du nombre de candidats, en l’occurrence dans l’Alibori. Une baisse qui s’explique, à en croire Alassane Moussa Abdoulaye, chef service des examens et concours de la DDEMP Borgou-Alibori, par la déperdition scolaire et le phénomène d’écoles à discontinuité éducative qui ne recrutent les enfants que tous les deux ans et n’arrivent pas à les présenter à l’examen tous les ans.
Selon les chiffres de la direction départementale des Enseignements maternel et primaire (DDEMP-Borgou-Alibori), on compte cette année 11.118 garçons inscrits et 10.448 filles dans le Borgou contre 4.920 garçons et 4.553 filles dans l’Alibori, soit 16.038 garçons et 15.041 filles dans les deux départements. Comme l’année dernière, 65 centres d’examen sont ouverts dans le Borgou et 26 dans l’Alibori pour 917 salles de composition au total. Les candidats à besoins spécifiques sont au nombre de 16, soit quatre du Centre des aveugles et 12 du Centre des sourds-muets de Parakou.
Les surveillants sont au nombre de 3451 au total, dont 2198 pour l’écrit et 1253 pour l’Education physique et sportive (EPS).
C.U.P

Des non scolarisés ou déscolarisés précoces à l’examen

Au nombre des candidats du Borgou-Alibori au CEP, il y a 454 enfants non scolarisés ou déscolarisés précoces de l’école formelle qui ont bénéficié de l’école dite de «seconde chance». Il s’agit de la première promotion des bénéficiaires du Programme d’appui à l’éducation et à la formation des enfants exclus du système éducatif (PAEFE) soutenu par la Coopération suisse. Au bout d’un cursus réduit de quatre ans en éducation inclusive, ces enfants qui ont entre 9 à 15 ans, passent le certificat d’études primaires comme les écoliers qui ont fait les six années réglementaires d’études élémentaires.
Provenant des centres « barka » de 39 villages de sept communes du Borgou : Bembèrèkè, Kalalé, Nikki, N’dali, Sinendé, Pèrèrè, Tchaourou, ces enfants ont suivi un programme particulier basé sur une approche pédagogique bilingue qui leur a permis d’apprendre dans la langue nationale parlée dans leur milieu et en français, indique le coordonnateur du programme, Aboubakari Moussa Koffè. Aussi, ces enfants disposent-ils d’aptitudes et de connaissances sur des métiers porteurs : maraîchage, tresse, jardinage, tissage, décoration des calebasses, et pourront poursuivre les études ou s’inscrire dans les centres et ateliers d’apprentissage pour s’en sortir avec un Certificat de qualification au métier (CQM) ou un Certificat de qualification professionnelle (CQP) qui leur permettra de gagner leur vie, ajoute-t-il.

C.U.P.