Projet d’appui à la formation professionnelle: 315 artisans mieux aguerris

Véritable creuset de savoir-faire et d’identité culturelle, l’artisanat béninois incarne la résilience, la créativité et le génie populaire d’un pays en pleine mutation. Longtemps relégué à l’informel, ce secteur vital, fort de milliers de mains expertes, s’impose aujourd’hui comme un levier stratégique du développement économique, porté par des politiques publiques ambitieuses et des partenariats dynamiques. C’est dans cette ambition de structuration et de modernisation que s’inscrit le Projet d’appui à la formation professionnelle et au développement de l’apprentissage dans les métiers de l’artisanat au Bénin.

La cérémonie de remise des attestations, ce 13 mai à Cotonou, a marqué un tournant pour les 315 artisans dont 210 maîtres d’apprentissage et 105 jeunes titulaires du Certificat de qualification aux métiers (Cqm), ayant achevé leur formation dans sept des huit métiers ciblés. Il s’agit notamment de la couture, la maçonnerie, la mécanique automobile, la menuiserie aluminium et bois, la plomberie et la soudure à l’arc. La formation des spécialistes en pompes à injection suivra dans les prochaines semaines.

Il s’agit, selon Isabelle Lokonon do Santos, cheffe du projet, d’un programme d’une durée de deux ans et d’un coût global de 1,1826 milliard de francs Cfa porté par la Chambre des métiers et de l’artisanat du Bénin (Cma), avec le soutien de l’ambassade de France au Bénin et l’appui du gouvernement. Le projet est structuré en trois composantes dont le renforcement de l’action de la Chambre des métiers et de l’artisanat, l’accompagnement de la stratégie nationale d’enseignement technique et de formation professionnelle et la gestion autour des activités. «L’artisanat béninois est un pilier fondamental de notre économie, riche de savoir-faire mais nécessitant un appui structuré... Aujourd’hui, nous célébrons ensemble les résultats tangibles de cet engagement », indique Isabelle Lokonon do Santos. Elle salue une approche fondée sur la demande réelle des artisans, ayant permis d’identifier les centres les mieux adaptés à travers le pays et de répondre aux besoins spécifiques des bénéficiaires.

Partenariat salué

Soufiyanou Imorou, président de la Chambre des métiers de l’artisanat du Bénin, s’est félicité de cette étape majeure. « Aujourd’hui, nous célébrons le succès, la persévérance et le talent de nos chers artisans qui reçoivent les attestations », indique-t-il. Il y voit une réponse concrète à la vision du chef de l’État et aux efforts du ministère des Petites et moyennes Entreprises pour moderniser le secteur. Il a également salué la qualité du partenariat avec l’ambassade de France, qui a permis de renforcer l’équipement des centres et d’outiller les artisans.

« Nous savons l’engagement du Bénin dans le domaine de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Ce projet contribue au développement du capital humain comme levier économique et social du Bénin», a fait savoir Philippe Latapie, conseiller à l’ambassade de France au Bénin, qui a rappelé, à l’occasion, le rôle de la coopération bilatérale dans le domaine de la formation technique. Il a réaffirmé l’engagement de la France à soutenir un artisanat béninois innovant, compétitif et capable de répondre aux enjeux du marché local et international.

Koladé Okoudjou, directeur de cabinet du ministre des Petites et moyennes Entreprises et de la Promotion de l’Emploi, a souligné l’importance stratégique de ce projet dans la transformation de l’économie béninoise. « Cette remise de certificat s’intègre dans une dynamique globale de réformes visant à moderniser l’écosystème de l’enseignement technique », a-t-il rappelé. Il a exhorté les artisans formés à être des ambassadeurs de l’excellence. Prenant la parole au nom des récipiendaires, Isabelle Houzanmè a exprimé la gratitude des artisans. « Vos gestes nous ont touchés et nous rappellent la place stratégique que notre secteur occupe dans la vision du Bénin révélé », a-t-elle avoué. Entre reconnaissance, fierté et détermination, les artisans repartent désormais mieux outillés pour relever les défis de leur profession et contribuer activement à la croissance économique nationale.