La Nation Bénin...
A
Athiémé, dans le département du Mono, des centaines de conducteurs de taxi-moto
communément appelés « zémidjan » sont entrés dans la campagne visant
l’augmentation du taux de scolarisation et de maintien des filles à l’école.
Cette activité a démarré, vendredi 22 septembre dernier, à la gare routière de
Zounhouè où les zémidjan ont reçu des blousons portant des messages de sensibilisation,
des mains des représentants du projet pour l’Autonomisation des femmes et le
dividende démographique au Sahel (Swedd-Bénin).
A l’instar des quatre autres communes sélectionnées pour la phase pilote de la présente campagne de sensibilisation, les blousons distribués aux conducteurs de taxi-moto d’Athiémé portent quatre différents messages. Lesquels visent à promouvoir, selon Brice Tomavo, représentant le coordonnateur du projet Swedd Bénin, quatre comportements. « Nous demandons, dit-il, que les parents scolarisent et maintiennent les filles à l’école jusqu'au moins à la fin du second cycle. Ça veut dire que les filles ont le droit d'aller à l'école jusqu'à décrocher au moins leur baccalauréat ». Il poursuit que « le deuxième comportement à promouvoir, c'est l'accès des filles adolescentes et femmes à la formation, à l'emploi, aux opportunités économiques, aux instances de prise de décision. Non seulement celles qui sont allées à l'école doivent y rester et finir, mais celles qui ont décroché ou n'ont pas eu la chance d'aller à l'école doivent apprendre un métier et s'installer. Dans ce cas, le projet Swedd Bénin accompagne également à l’image des kits de couture qui ont été distribués sur toute l'étendue du territoire national à des enfants que nous avions suivies en apprentissage ». Le troisième comportement, continue Brice Tomavo, porte sur l'accès des adolescentes et des femmes aux services de santé, de reproduction, de l'hygiène menstruelle. Dans ce cas, les femmes sont sensibilisées à acquérir des compétences de vie. Egalement, elles doivent avoir accès aux contraceptifs de tous genres pour pouvoir prévenir les grossesses. Enfin, le quatrième comportement que nous travaillons à promouvoir, retient-il, c’est d'aider les filles adolescentes et les femmes à lutter, à connaître les voies et moyens pour lutter contre les violences basées sur le genre. Pour porter les messages devant induire les comportements énoncés, dans les hameaux, villages, ruelles de ville, dans les maisons, marchés et partout ailleurs, la distribution des blousons qui a eu lieu, vendredi dernier, marque le début d’un partenariat entre le projet Swedd Bénin et les 1 000 conducteurs de taxi-moto bénéficiaires. « Vous êtes devenus désormais partenaires du projet Swedd Bénin à travers la liste que vous avez bien voulu mettre à notre disposition », a confirmé Brice Tomavo qui promet pour la suite : « Nous allons créer des forums WhatsApp et d'autres, créer aussi d'autres occasions de sensibilisation ».
Protection des droits des enfants
Le
secrétaire général du Mono, Arnaud Sègla Agon a donné le top des activités de
la campagne de sensibilisation à la gare routière du marché de Zounhouè.
Occasion pour lui d’exhorter les bénéficiaires des blousons à s’impliquer
véritablement dans le changement des comportements, pratiques qui font obstacle
à la scolarisation des filles ou à leur maintien longtemps dans le processus de
formation. Aussi, estime-t-il qu’au-delà des zémidjan, personne ne doit se soustraire
à cette mission, car reconnaît-il, le tableau de protection des droits des
enfants et des filles n’est pas reluisant. Convaincu que le projet Swedd Bénin
vient renforcer ce qui se fait au niveau local en matière de sensibilisation
pour le respect des droits des enfants, en particulier la scolarisation des
filles, Saturnin Kokou Dansou, maire d’Athiémé, a aussi exhorté, en langue
locale, ses administrés. Spécifiquement, il a invité les conducteurs de
taxi-moto à utiliser cette facilité qu’ils ont à échanger avec leurs clients
pour partager les messages à eux confiés. Christian Goulomè, directeur
départemental des Affaires sociales et de la Microfinance, souligne que les
zémidjan constituent la cible qui intéresse le projet Swedd Bénin parce qu’ils font
mieux que transporter des personnes et des marchandises. « Vous
transportez aussi l’information qui est très sensible », dit-il en
poursuivant que « Désormais un conducteur de taxi-moto d’Athiémé ne va
plus passer inaperçu. On va remarquer le logo de Swedd Bénin, je dirai le sceau
du gouvernement représenté par le projet et, en plus de cela, il passe avec un
message ». Par ailleurs, Christian Goulomè a tiré la sonnette d'alarme sur
les papas qui enceintent leurs propres filles.