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Résilience aux changements climatiques: Des initiatives au profit des forêts classées à Bassila

Environnement
L'exploitation anarchique du bois réduit considérablement la  superficie des peuplements forestiers L'exploitation anarchique du bois réduit considérablement la superficie des peuplements forestiers

La commune de Bassila bénéficie d’un projet qui réduit la pression humaine sur ses forêts. Une initiative du Fonds d’adaptation aux changements climatiques mise en œuvre par le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec) et qui couvre la période 2024 à 2028.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 20 janv. 2025 à 09h16 Durée 2 min.
#changements climatiques

La commune de Bassila dans le département de la Donga bénéficie d’une initiative qui réduit la pression sur ses forêts classées. Le projet de renforcement de la résilience au changement climatique des populations riveraines des forêts classées de Bassila et Pénessoulou dans la région centre du Bénin lancé, vendredi 27 décembre 2024, sera exécuté sur quatre ans. Il a pour objectif de renforcer la résilience des bénéficiaires dont les moyens de subsistance continuent de se détériorer significativement à cause des changements climatiques. Et cela, en dépit du recours aux méthodes endogènes d'adaptation existantes. Il contribuera à renforcer les capacités des petits agriculteurs les plus vulnérables en matière de bonnes pratiques d'adaptation aux changements climatiques, développer des chaines de valeur ajoutée dans les secteurs porteurs afin de diversifier les sources de revenus des communautés les plus vulnérables et renforcer le cadre de gouvernance et de gestion locale pour l'adaptation aux changements climatiques.

Bassila, considérée comme la troisième commune la plus vaste du Bénin, a plus de la moitié de sa superficie  occupée par des forêts classées. L'exploitation anarchique du bois réduit considérablement la superficie des peuplements forestiers, détaille le maire Filikibirou Zachari Tassou. À cet effet, poursuit-il, les populations riveraines ont tendance à prélever davantage de ressources des forêts. Sa commune est honorée d’accueillir ce projet qui lui permettra de préserver, dans le contexte actuel des changements climatiques, l'équilibre fragile entre la satisfaction durable des besoins essentiels des populations et les services rendus par l'écosystème. Le maire de Bassila espère comme impacts au terme du projet, l’adoption par les petits agriculteurs d’une agriculture intelligente face au climat (Aic), des systèmes de production améliorés (Sap), des techniques de conservation de l'eau et des sols, des techniques de gestion durable des terres (Gdt) et des techniques innovantes de gestion des déficits hydriques dans l’agriculture pluviale.

Il évoque aussi la diversification des revenus des petits producteurs et la création de nouveaux emplois à travers le fonctionnement régulier des plateformes de chaînes de valeur ajoutée (Cva) pour le maïs, le soja, le karité, la noix de cajou et le miel. Il n’occulte pas le renforcement de la résilience climatique des communautés riveraines des forêts classées de Bassila et de Pénessoulou à travers la diversification des sources de revenus des petits agriculteurs les plus vulnérables aux changements climatiques. 

Restauration des forêts

Les forêts à Bassila sont sous pression. L’état des lieux, selon les autorités communales, montre une pression anthropique sur les ressources forestières, la dégradation des moyens de subsistance des communautés riveraines des forêts, qui bénéficient des services écosystémiques rendus par ces forêts (plantes médicinales, cueillette des fruits, collecte de bois mort pour l'énergie…). Face à ce constat, les populations sont invitées à suivre et appliquer les mesures sur l’adaptation aux changements climatiques, mettre en œuvre les acquis reçus lors des formations, sensibiliser les pairs à l’importance et au respect des mesures sur l’adaptation aux changements climatiques. Plusieurs activités sont envisagées dans la perspective de leur restauration et pour assurer la résilience des populations.

Entre autres, la formation des agriculteurs aux techniques de conservation de l’eau, des sols et de restauration des terres. Ils seront aussi entretenus sur les itinéraires techniques et les pratiques du système de production amélioré (Sap) et suivis pour leur adoption. Le renforcement des capacités matérielles des producteurs à travers la remise de divers équipements (petits outils, équipements de protection individuelle, sacs de compostage, pulvérisateurs, etc.), l’amélioration de la capacité de stockage de l'eau à travers la construction de deux retenues d'eau, la réalisation des aménagements maraîchers à proximité des retenues d'eau pour les superficies affectées au maraîchage, la formation des agriculteurs aux bonnes pratiques de gestion intégrée des ressources en eau (Gire) et à la stratégie de gestion des conflits d'utilisation de l'eau font partie des activités.

Filikibirou Zachari Tassou cite aussi la mise en place d'un mécanisme de valorisation des semences et plants adaptés au changement climatique (maïs, manioc, soja et maraîchage), l’organisation de l’approvisionnement en semences et plants au profit des producteurs, la structuration et l'engagement des groupements de producteurs en chaînes de valeur ajoutée (Cva) de maïs, soja, manioc et maraîchage à travers la création d'une plateforme rassemblant les différents groupements. « Le renforcement des capacités des groupes apicoles sur les techniques apicoles locales utilisées par les apiculteurs riverains des forêts classées de Bassila et Pénessoulou, la structuration des groupements de producteurs en Cva, le renforcement des capacités matérielles des groupements de femmes pour la collecte et la transformation du beurre de karité à travers l'acquisition de tricycles et d'unités semi-industrielles de production de beurre de karité et la formation des acteurs communaux sur l’adaptation des secteurs agricole et forestier aux changements climatiques sont prévus », a informé le maire de Bassila.