La Nation Bénin...
La
commune de Bassila bénéficie d’un projet qui réduit la pression humaine sur ses
forêts. Une initiative du Fonds d’adaptation aux changements climatiques mise
en œuvre par le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec) et qui
couvre la période 2024 à 2028.
La
commune de Bassila dans le département de la Donga bénéficie d’une initiative
qui réduit la pression sur ses forêts classées. Le projet de renforcement de la
résilience au changement climatique des populations riveraines des forêts
classées de Bassila et Pénessoulou dans la région centre du Bénin lancé,
vendredi 27 décembre 2024, sera exécuté sur quatre ans. Il a pour objectif de
renforcer la résilience des bénéficiaires dont les moyens de subsistance
continuent de se détériorer significativement à cause des changements
climatiques. Et cela, en dépit du recours aux méthodes endogènes d'adaptation
existantes. Il contribuera à renforcer les capacités des petits agriculteurs
les plus vulnérables en matière de bonnes pratiques d'adaptation aux
changements climatiques, développer des chaines de valeur ajoutée dans les
secteurs porteurs afin de diversifier les sources de revenus des communautés
les plus vulnérables et renforcer le cadre de gouvernance et de gestion locale
pour l'adaptation aux changements climatiques.
Bassila,
considérée comme la troisième commune la plus vaste du Bénin, a plus de la
moitié de sa superficie occupée par des
forêts classées. L'exploitation anarchique du bois réduit considérablement la
superficie des peuplements forestiers, détaille le maire Filikibirou Zachari
Tassou. À cet effet, poursuit-il, les populations riveraines ont tendance à
prélever davantage de ressources des forêts. Sa commune est honorée
d’accueillir ce projet qui lui permettra de préserver, dans le contexte actuel
des changements climatiques, l'équilibre fragile entre la satisfaction durable
des besoins essentiels des populations et les services rendus par l'écosystème.
Le maire de Bassila espère comme impacts au terme du projet, l’adoption par les
petits agriculteurs d’une agriculture intelligente face au climat (Aic), des
systèmes de production améliorés (Sap), des techniques de conservation de l'eau
et des sols, des techniques de gestion durable des terres (Gdt) et des
techniques innovantes de gestion des déficits hydriques dans l’agriculture
pluviale.
Il
évoque aussi la diversification des revenus des petits producteurs et la
création de nouveaux emplois à travers le fonctionnement régulier des
plateformes de chaînes de valeur ajoutée (Cva) pour le maïs, le soja, le
karité, la noix de cajou et le miel. Il n’occulte pas le renforcement de la
résilience climatique des communautés riveraines des forêts classées de Bassila
et de Pénessoulou à travers la diversification des sources de revenus des
petits agriculteurs les plus vulnérables aux changements climatiques.
Restauration des forêts
Les
forêts à Bassila sont sous pression. L’état des lieux, selon les autorités
communales, montre une pression anthropique sur les ressources forestières, la
dégradation des moyens de subsistance des communautés riveraines des forêts,
qui bénéficient des services écosystémiques rendus par ces forêts (plantes
médicinales, cueillette des fruits, collecte de bois mort pour l'énergie…).
Face à ce constat, les populations sont invitées à suivre et appliquer les
mesures sur l’adaptation aux changements climatiques, mettre en œuvre les
acquis reçus lors des formations, sensibiliser les pairs à l’importance et au
respect des mesures sur l’adaptation aux changements climatiques. Plusieurs
activités sont envisagées dans la perspective de leur restauration et pour
assurer la résilience des populations.
Entre
autres, la formation des agriculteurs aux techniques de conservation de l’eau,
des sols et de restauration des terres. Ils seront aussi entretenus sur les
itinéraires techniques et les pratiques du système de production amélioré (Sap)
et suivis pour leur adoption. Le renforcement des capacités matérielles des
producteurs à travers la remise de divers équipements (petits outils,
équipements de protection individuelle, sacs de compostage, pulvérisateurs,
etc.), l’amélioration de la capacité de stockage de l'eau à travers la
construction de deux retenues d'eau, la réalisation des aménagements maraîchers
à proximité des retenues d'eau pour les superficies affectées au maraîchage, la
formation des agriculteurs aux bonnes pratiques de gestion intégrée des
ressources en eau (Gire) et à la stratégie de gestion des conflits
d'utilisation de l'eau font partie des activités.
Filikibirou Zachari Tassou cite aussi la mise en place d'un mécanisme de valorisation des semences et plants adaptés au changement climatique (maïs, manioc, soja et maraîchage), l’organisation de l’approvisionnement en semences et plants au profit des producteurs, la structuration et l'engagement des groupements de producteurs en chaînes de valeur ajoutée (Cva) de maïs, soja, manioc et maraîchage à travers la création d'une plateforme rassemblant les différents groupements. « Le renforcement des capacités des groupes apicoles sur les techniques apicoles locales utilisées par les apiculteurs riverains des forêts classées de Bassila et Pénessoulou, la structuration des groupements de producteurs en Cva, le renforcement des capacités matérielles des groupements de femmes pour la collecte et la transformation du beurre de karité à travers l'acquisition de tricycles et d'unités semi-industrielles de production de beurre de karité et la formation des acteurs communaux sur l’adaptation des secteurs agricole et forestier aux changements climatiques sont prévus », a informé le maire de Bassila.