La Nation Bénin...
Au terme de sa 8e session ministérielle tenue le 4
juillet dernier, à Cotonou, le Comité régional de pilotage du projet
d'Autonomisation des femmes et Dividende démographique en Afrique subsaharienne
(Swedd+) s'est félicité des avancées de l’initiative et a salué l'esprit
d'innovation et de résilience des pays membres. La rencontre s’est soldée par
plusieurs décisions et recommandations.
C’est sur une note de satisfaction et d’engagement renouvelé que s’est achevée, vendredi dernier, la huitième session ordinaire du Comité régional de pilotage du projet d'Autonomisation des femmes et Dividende démographique en Afrique subsaharienne (Swedd devenu Swedd+). Cette session ministérielle s’est tenue à la suite de celle des experts les 2 et 3 juillet derniers.
Au cours de leurs travaux, les ministres des pays membres
de l’initiative régionale ont examiné et approuvé le bilan de l'année écoulée,
les priorités de l’année en cours au niveau des Unités (pays) de coordination
du projet et des partenaires techniques.
Les pays ont été confrontés à pas mal de défis dans le
pilotage de l’initiative. Malgré cela, des résultats satisfaisants ont été
engrangés. Le Comité régional s'est félicité des performances réalisées
nonobstant ces défis liés, entre autres, à la crise sécuritaire et humanitaire,
et a salué l'esprit d'innovation et de résilience des pays membres.
Au terme de cette nouvelle session, plusieurs
recommandations ont été formulées par le Comité régional de pilotage (Crp). Par
exemple, pour une meilleure capitalisation des acquis des Swedd 1 et Swedd 2,
l’instance souhaite garder les pays qui n'ont pas de financement actif de
Swedd+ pour un meilleur réseautage. Le Comité a aussi formulé la proposition
d’une réunion élargie des pays africains mettant en œuvre des projets
holistiques d'autonomisation des jeunes filles et femmes à l’instar du Swedd+.
Notons que face aux vulnérabilités partagées par les
populations ciblées dans les zones frontalières, le Comité régional de pilotage
a invité les pays à intensifier les initiatives transfrontalières afin de
décupler l'impact du projet. Le Crp a aussi plaidé en faveur de la
consolidation et de l'élargissement de cette initiative à haute portée
stratégique à d’autres pays de l’Afrique centrale.
La Banque mondiale est le principal bailleur de ce
projet. Non seulement elle a pris part aux travaux, mais aussi le Crp lui a
réitéré sa reconnaissance pour son engagement à accompagner les pays
techniquement et financièrement dans l’élan régional d'autonomisation des
femmes et de dividende démographique.
Au titre des décisions, les membres du Comité régional de
pilotage ont élu le Bénin au poste de président dudit Comité pour un mandat
d'un an. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la
Microfinance, autorité de tutelle du Swedd+, prend ainsi les rênes du Crp des
mains de son prédécesseur et homologue du Burkina Faso. Le Bénin occupait
jusque-là la vice-présidence du Crp. Ce poste échoit désormais au Sénégal, qui
abritera probablement la neuvième session ordinaire.
Etre à l’écoute de tous
L’élection du Bénin à la tête du Comité régional de
pilotage du Swedd+ n’est pas le fruit du hasard. Elle s’est imposée au regard
de l’expérience avérée du pays en matière de protection, de promotion et
d’autonomisation des femmes. Sans oublier les résultats très encourageants du
Swedd dans le pays.
« Je mesure pleinement le poids de cette responsabilité
et je l'assume avec la conviction profonde que notre combat pour
l'autonomisation des femmes et des filles mérite rigueur, constance et ambition
collective », a déclaré Véronique Tognifodé à la clôture de la session. Loin
d'être une simple transition, cette nouvelle phase de l’engagement régional
devra, selon la ministre, consolider les acquis du projet Swedd tout en
innovant à la hauteur des ambitions portées par le Swedd+, mais encore plus
largement, c'est-à-dire toutes les initiatives qui visent à autonomiser les
filles et les femmes.
Véronique Tognifodé rappelle quelques succès du Bénin en termes de protection, de promotion et d’autonomisation des filles et des femmes, de même que la vision du pays, avant d’annoncer que son mandat sera placé sous deux sceaux. « Celui de la continuité et celui d'un leadership solidaire où chaque pays membre aura la place qui lui revient dans la gouvernance régionale», a-t-elle souligné. Véronique Tognifodé dit rester à l’écoute des uns et des autres, mais voudrait également compter sur la mobilisation de toutes et de tous pour faire du Swedd+, un véritable accélérateur de transformation sociale au service des filles et des femmes en Afrique.
Plus tôt, en début de journée, la session a été
officiellement ouverte par Mariam Chabi Talata, vice-présidente de la
République.
Cette dernière a souligné que depuis son lancement en
2015, le Projet Swedd a démontré sa pertinence à travers des résultats concrets
à savoir le maintien croissant des filles à l’école, la réduction des mariages
précoces, la diminution des grossesses en milieu scolaire et des avortements,
le renforcement des capacités des sage-femmes, la réduction de la mortalité
maternelle, l’émergence de modèles masculins engagés pour l’égalité de genre,
etc.
Des actions qui ont montré son impact immense dans la vie de nombreuses
filles et femmes dans les six premiers pays bénéficiaires. Il n’y a aucun doute
selon elle, que le projet Sweed a redessiné la trajectoire de nombreuses vies
féminines et redonné l’espoir là où l’horizon s’annonçait sombre.
En dix ans, le Swedd a touché, confie Nestor Coffi,
représentant résident de la Banque mondiale pour le Bénin, la vie de plus de
2,7 millions de jeunes femmes et filles, grâce à des interventions
transformatrices qui leur ont permis de rester à l’école, de bénéficier de
formations professionnelles, d’accéder à des opportunités d’emploi et à de
meilleurs services de santé.
« Swedd+ n’est pas qu’un projet — c’est un engagement collectif. Il ne suffit pas de travailler avec les femmes et les jeunes filles pour obtenir des changements durables qui transformeront leurs vies. Nous devons impliquer le reste de la société dans nos efforts », note-t-il.
En Afrique subsaharienne, le Swedd s’impose...