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Africa Endeavor 2025: La cybersécurité s’impose comme enjeu stratégique pour les armées

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Le symposium Africa Endeavor 2025 ancre l’interopérabilité et la cyberdéfense  au cœur de l’action commune Le symposium Africa Endeavor 2025 ancre l’interopérabilité et la cyberdéfense au cœur de l’action commune

Le Bénin a accueilli la 18 édition du Symposium Africa Endeavor du 7 au 11 juillet à Cotonou. Pendant cinq jours, officiers et experts venus de 28 pays africains ont échangé sur les défis de l’interopérabilité et de la cybersécurité, deux piliers essentiels pour renforcer la résilience numérique des armées face aux menaces mondiales.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 14 juil. 2025 à 07h14 Durée 3 min.
#Africa Endeavor 2025

Initié en 2006 en Afrique du Sud, Africa Endeavor est désormais un rendez-vous majeur pour la coopération en matière de commandement, de contrôle et de communication entre armées africaines. L'édition 2025, organisée par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) en partenariat avec les Forces armées béninoises, aura permis de mobiliser les experts et autres sachants autour de la cybersécurité. En clôturant les travaux, le Général de brigade Abdul-Baki Sanni Bachabi, directeur de cabinet du ministre de la Défense, a salué l’engagement des participants et la qualité des échanges. « Le symposium qui s'achève n'est pas une simple rencontre de circonstance. Il constitue une étape décisive dans la construction d'une conscience collective sur l'urgence de sécuriser nos espaces numériques face à des menaces globales », a-t-il affirmé. Pour le directeur de cabinet, le cyberespace est désormais un domaine de souveraineté, de confrontation et de dissuasion stratégique. À ses yeux, la frontière numérique, bien qu’intangible, est devenue une ligne de front exposée à des intrusions et paralysies systémiques qui nécessitent une réponse collective. Cette dynamique régionale s’appuie sur la conviction partagée que l’interopérabilité, la formation continue et la coopération sont les clés pour contrer des menaces cyber de plus en plus sophistiquées. En témoigne la participation active de 28 pays et d’organisations partenaires internationales.

Le Brigadier général Shawn Holtz, directeur adjoint de la stratégie et des programmes à Africom, a insisté sur l’importance de la confiance entre pays partenaires pour favoriser le partage d’informations sensibles. « Sans confiance, il sera plus difficile de collaborer », a-t-il martelé. Pour lui, la cybersécurité n’est pas qu’une affaire militaire. « C’est un problème global qui touche aussi bien les gouvernements que les citoyens et les entreprises », a-t-il clarifié.

Défis complexes, solutions simples

Le niveau de sophistication des cyberattaques ne cesse de croître, avec des menaces de plus en plus complexes : injection de codes malveillants, piratage de réseaux entiers, ou encore paralysie systémique de systèmes critiques. D’où l’importance de miser sur la prévention, la formation continue et le partage d’expériences réussies… ou non. Le symposium a permis de rappeler que certaines mesures basiques restent les premiers remparts : authentification à double facteur, respect des protocoles d’usage, vigilance face aux menaces qui transitent parfois par des supports banals comme les clés Usb. « Entre le simple et le complexe, nous devons travailler ensemble », a résumé le général Shawn Holtz, insistant sur la nécessité de combiner solutions de terrain et coopération stratégique. La collaboration reste en effet le maître-mot afin de partager les expériences, identifier les tactiques et procédures efficaces, ajuster ce qui ne fonctionne pas d’un pays à l’autre. Car sur le terrain numérique, chaque faille peut être exploitée pour déstabiliser un système militaire ou civil tout entier. Ces enseignements trouvent un écho particulier dans le contexte béninois.

Une Afrique mieux armée

Pour le Bénin qui a accueilli cette édition, Africa Endeavor 2025 s’inscrit pleinement dans une dynamique nationale de renforcement des capacités numériques et de construction d’une cyberdéfense plus robuste. Au-delà des échanges, le symposium aura permis de poser les bases de nouvelles initiatives de coopération concrètes et durables. En près de deux décennies, le programme a déjà formé plus de 2 000 spécialistes africains issus de 40 pays. Une génération de techniciens et d’officiers désormais capables de protéger cette frontière numérique devenue un véritable théâtre d’opérations. Cette vision partagée rappelle qu’au-delà des constats techniques, Africa Endeavor incarne avant tout une aventure humaine, un espace de confiance mutuelle et de solidarité stratégique. L’édition 2025 l’a encore démontré. Ce symposium reste un cadre unique pour rapprocher des acteurs de tous horizons autour d’un objectif commun : renforcer la résilience numérique et la sécurité collective sur le continent. Plus que jamais, Africa Endeavor entend poursuivre sa mission de bâtir une Afrique mieux armée pour relever les défis sécuritaires du XXI siècle