La Nation Bénin...

Carte postale / Trésor royal restitué : Focus sur le bochio du roi Glèlè

Actualités
Par   Ariel GBAGUIDI, le 01 mars 2022 à 11h13
Glèlè devient roi du Danxômè à la mort de son père Guézo. Son règne a duré 31 ans, soit de 1858 à 1889. Il a comme symbole, le lion. Allusion faite au courage et à la puissance du lion dans la brousse. Le bochio de cet ancien souverain de Danxômè est donc une statue anthropozoomorphe: mi homme et mi-animal. Cette sculpture en bois qui mesure environ 1,80 m de hauteur et pèse à peu près 57 kg, fait partie des 26 trésors royaux restitués par la France, et actuellement exposés au palais de la Marina. « La tête de ce bochio est celle du lion avec la gueule bien ouverte. Vous verrez également la queue et la crinière du lion à travers la sculpture… », décrit Calixte C. B. Biah, conservateur du musée d’histoire de Ouidah et l’un des acteurs clés du rapatriement des 26 trésors royaux à Cotonou et de leur exposition au palais de la Marina. L’on retrouve aussi deux teintures sur la statue et un matériel en cuir. Les spécialistes indiquent qu’il est fort probable que la statue ait été sculptée au cours du règne de Glèlè. A Danxômè, la fonction du bochio est restée la même. Il est utilisé dans le cadre de l’envoûtement ou de l’exorcisme. Sa taille fait dire aux chercheurs qu’il s’agit d’un objet cultuel de guerre. Il entre alors dans le cadre des préparatifs spirituels de la guerre, et il n’est pas exclu que la statue soit transportée sur les champs de bataille. Cette œuvre incarne la volonté guerrière du roi Glèlè et surtout sa rage à en découdre avec l’ennemi, détaille Calixte C. B. Biah. «Quand on regarde la position et l’aspect esthétique de cette statue, on se demande si ce n’est pas le même artiste (ou la même famille d’artistes) ayant réalisé le bochio de Guézo qui a également sculpté celui de Glèlè, parce que dans le Danxômè, les fonctions (métiers) sont héréditaires. Lorsque vous êtes sculpteur, c’est toute votre famille qui hérite de vous et qui perdure cette fonction », poursuit le conservateur du musée d’histoire de Ouidah. Au palais de la Marina, ce bochio fait partie des œuvres qui suscitent beaucoup de curiosité chez les visiteurs.