La Nation Bénin...
La 18ᵉ édition du Symposium
Africa Endeavor a été lancée ce lundi 7 juillet à Cotonou. Organisé par le
Commandement des États-Unis pour l’Afrique en partenariat avec les Forces armées
béninoises et 28 nations africaines, cet événement stratégique met la
cybersécurité et l’interopérabilité au cœur de la coopération militaire.
Cotonou est depuis ce lundi, l’épicentre de la réflexion stratégique sur la cybersécurité et la défense numérique en Afrique. Pour la première fois, le Bénin accueille le Symposium Africa Endeavor, une initiative conjointe des Forces armées béninoises, du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) et de nombreux partenaires régionaux et internationaux. L’objectif est de renforcer l’interopérabilité et la protection des systèmes de commandement, de contrôle, de communication et d’information des armées africaines. Créé en 2006 en Afrique du Sud, Africa Endeavor a formé à ce jour plus de 2000 spécialistes issus de plus de 40 pays africains et d’organisations partenaires comme l’Union africaine, l’Union européenne ou l’Otan. Pour Fortunet Alain Nouatin, ministre de la Défense nationale, cette édition marque un tournant face à un contexte sécuritaire profondément transformé. «Nous vivons une mutation de l’environnement sécuritaire. Là où la menace était autrefois visible et conventionnelle, elle est aujourd’hui invisible, instantanée et globale. Le cyberespace est devenu un nouveau théâtre d’opérations », a-t-il rappelé. Dans un monde interconnecté, les cyberattaques, les conflits hybrides ou encore la désinformation deviennent des armes de prédilection pour affaiblir les États. Une réalité que partagent tous les participants réunis à Cotonou. Pour le ministre Fortunet Alain Nouatin, la cybersécurité dépasse désormais la simple question technique. Elle touche à la souveraineté nationale, à la crédibilité militaire et à la résilience économique. « La cybersécurité est devenue un pilier de notre autonomie stratégique. Elle exige des approches partagées, proactives et intégrées », a-t-il insisté, appelant à repositionner le cyberspace au cœur des doctrines de défense africaines. La réponse, selon lui, passe par une coopération accrue entre États et armées, mais aussi entre les visions politiques et les impératifs opérationnels. «La sécurité numérique ne se gagnera ni dans la solitude ni dans le cloisonnement, mais dans la confiance mutuelle et l’anticipation partagée », a-t-il souligné.
Partenariat
Brian Shukan, ambassadeur des États-Unis au Bénin, a
salué l’esprit de solidarité qui anime Africa Endeavor depuis près de deux
décennies. Pour lui, face aux cybermenaces qui n’épargnent aucune frontière,
l’unité et la coopération sont vitales. « Plus de 20 nations sont ici, unies
pour protéger les espaces numériques vitaux pour notre sécurité et notre
prospérité communes. Aucun pays, pas même le nôtre, ne peut relever seul ces
défis. Une sécurité réelle nécessite des partenariats durables et une confiance
partagée », a déclaré le diplomate. Africa Endeavor est l’illustration de cet
engagement. En formant les forces armées africaines à mieux sécuriser leurs
réseaux et infrastructures critiques, l’initiative contribue aussi à stabiliser
les sociétés civiles, en limitant les failles exploitées par les extrémistes ou
les cybercriminels.
Pour le Brigadier Général Shawn Holtz, directeur adjoint de la Stratégie et des Programmes à Africom, ce symposium doit servir à poser des jalons concrets. Il a rappelé que l’enjeu ne se limite pas à discuter mais à mettre en place des solutions durables. «En 2026, chaque partenaire devra avoir des objectifs clairs pour ses systèmes de communication sécurisés. En 2028, les politiques de cybersécurité devront être pleinement opérationnelles et en 2031, la formation durable de spécialistes sera élargie pour anticiper de nouvelles menaces», a-t-il annoncé. Au-delà des aspects purement militaires, Africa Endeavor 2025 pose les bases d’une culture commune de la cybersécurité en Afrique. Cette approche pragmatique met l’accent sur l’anticipation, le partage des informations sensibles, l’harmonisation des normes et l’adoption des technologies de pointe. Un impératif à l’heure où le cyberespace est devenu la nouvelle frontière à défendre, à protéger et à réguler. Pour le Bénin, hôte de cette édition, c’est une occasion unique de faire valoir sa détermination à rester à l’avant-garde de la cybersécurité en Afrique de l’Ouest.
Africa Endeavor, symbole d’une coopération renforcée entre nations africaines et partenaires internationaux