La Nation Bénin...

Départ de trois pays de la Cedeao: Les chefs d’Etat prennent acte

Actualités
Olushegun Adjadi BAKARI, Ministre des Affaires étrangères Olushegun Adjadi BAKARI, Ministre des Affaires étrangères

Au cours de la 66e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, la question du départ du Niger, du Mali et du Burkina Faso a été le sujet principal de discussions. Au terme de la rencontre, l’institution prend acte de la décision des trois pays mais se donne six mois pour préparer leur sortie.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 17 déc. 2024 à 06h35 Durée 2 min.
#Etats de la Cedeao

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont décidé, depuis six mois, de quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Ce choix des trois pays ne recevra pas la désapprobation de la conférence des chefs d’Etat de l’institution sous-régionale. Lors de la 66e session ordinaire de cette instance, les chefs d'Etat ont pris acte de la volonté de ces pays et se donnent six mois pour préparer au mieux ces départs surtout en ce qui concerne leur impact sur les populations. « Les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris acte du souhait de ces Etats de quitter la Cedeao et ont décidé que nous entrions dans une période de de six mois pendant laquelle ce départ sera bien organisé », a indiqué Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères, lors d’une sortie médiatique, lundi 16 décembre. Il a également insisté sur l’importance que ce départ se fasse sans grands dégâts sur les populations. « Nous allons nous atteler à ce que ce départ impacte le moins possible les populations », a-t-il ajouté en faisant comprendre que les peuples existaient avant que l’institution ne naisse et qu’il n’est pas logique qu’ils en soient victimes. « Pour les pays de la Cedeao et particulièrement le Bénin, la question de la préservation des intérêts des populations est capitale », a martelé le ministre des Affaires étrangères.

Par ailleurs, la période transitoire vise aussi à permettre une évaluation approfondie de la situation des employés de la Cedeao dans ces pays. De plus, il va falloir aussi organiser le transfert des sièges et bureaux de l'organisation situés sur leurs territoires.

La Conférence des chefs d'État a mandaté le Conseil des ministres pour convoquer une session extraordinaire au deuxième trimestre de 2025 afin d'examiner et adopter les modalités de départ, ainsi qu'un plan d'urgence concernant les relations politiques et économiques avec ces trois nations.

Malgré toutes ces précautions institutionnelles et fonctionnelles, la Cedeao ne ferme pas la porte à un retour à la paix entre elle et les trois pays démissionnaires. Selon le ministre des Affaires étrangères, “les chefs d’Etat restent ouverts à un éventuel changement de la position de ces pays”. La preuve, plusieurs médiations dont celle conduite par les chefs d’Etat togolais et sénégalais avaient déjà été initiées.

Mais dans tous les cas, l’adhésion d’un pays à une organisation sous-régionale est un choix de souveraineté nationale. En cela, Olushegun Adjadi Bakari estime qu’il ne revient pas au Bénin de donner son avis sur la décision des trois pays.