La Nation Bénin...
Au
cours de la 66e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de
la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, la question du
départ du Niger, du Mali et du Burkina Faso a été le sujet principal de
discussions. Au terme de la rencontre, l’institution prend acte de la décision
des trois pays mais se donne six mois pour préparer leur sortie.
Le
Niger, le Burkina Faso et le Mali ont décidé, depuis six mois, de quitter la
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Ce choix des
trois pays ne recevra pas la désapprobation de la conférence des chefs d’Etat
de l’institution sous-régionale. Lors de la 66e session ordinaire de cette
instance, les chefs d'Etat ont pris acte de la volonté de ces pays et se
donnent six mois pour préparer au mieux ces départs surtout en ce qui concerne
leur impact sur les populations. « Les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris
acte du souhait de ces Etats de quitter la Cedeao et ont décidé que nous
entrions dans une période de de six mois pendant laquelle ce départ sera bien
organisé », a indiqué Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires
étrangères, lors d’une sortie médiatique, lundi 16 décembre. Il a également
insisté sur l’importance que ce départ se fasse sans grands dégâts sur les
populations. « Nous allons nous atteler à ce que ce départ impacte le moins
possible les populations », a-t-il ajouté en faisant comprendre que les peuples
existaient avant que l’institution ne naisse et qu’il n’est pas logique qu’ils
en soient victimes. « Pour les pays de la Cedeao et particulièrement le Bénin,
la question de la préservation des intérêts des populations est capitale », a
martelé le ministre des Affaires étrangères.
Par
ailleurs, la période transitoire vise aussi à permettre une évaluation
approfondie de la situation des employés de la Cedeao dans ces pays. De plus,
il va falloir aussi organiser le transfert des sièges et bureaux de l'organisation
situés sur leurs territoires.
La
Conférence des chefs d'État a mandaté le Conseil des ministres pour convoquer
une session extraordinaire au deuxième trimestre de 2025 afin d'examiner et
adopter les modalités de départ, ainsi qu'un plan d'urgence concernant les
relations politiques et économiques avec ces trois nations.
Malgré
toutes ces précautions institutionnelles et fonctionnelles, la Cedeao ne ferme
pas la porte à un retour à la paix entre elle et les trois pays
démissionnaires. Selon le ministre des Affaires étrangères, “les chefs d’Etat
restent ouverts à un éventuel changement de la position de ces pays”. La
preuve, plusieurs médiations dont celle conduite par les chefs d’Etat togolais
et sénégalais avaient déjà été initiées.
Mais dans tous les cas, l’adhésion d’un pays à une organisation sous-régionale est un choix de souveraineté nationale. En cela, Olushegun Adjadi Bakari estime qu’il ne revient pas au Bénin de donner son avis sur la décision des trois pays.