Législatives 2023 : Tous pour une liste électorale inclusive
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Par
Fulbert Adjimehossou, le 01 mars 2022
à
10h46
L’Agence nationale d'identification des personnes (Anip) tient à l’élaboration d’une liste électorale informatisée inclusive (Lei). Aux partis politiques, hier lundi 28 février, elle a donné des garanties sur le processus en cours.
Ce n’est pas encore la liste électorale informatisée qui est projetée, mais la méthodologie de son élaboration. Néanmoins, les partis politiques présents hier à la séance d’échanges dans les locaux du ministère de la Fonction publique n’ont pas voulu perdre de vue le moindre détail. Toutes les questions étaient les bienvenues lors de la rencontre avec le gestionnaire mandataire de l’Anip et le président du Conseil électoral Sacca Lafia. La soif de comprendre est perceptible sur tous les regards. Chaque mécanisme avancé était l’objet de prise de notes dans des calepins. « On se posait beaucoup de questions par rapport à la Lei », commence Nouréini Atchadé du parti Les démocrates qui dresse une série de préoccupations : « Comment les opérations d’affichages vont se faire ? Les agents vont être déployés à quel niveau ?... ».
D’autres interventions suivent, avec leur lot de questionnents, de contributions, mais aussi d’assurance. Même le député Augustin Ahouanvoébla, ancien président du Conseil d'orientation et de supervision pour l'actualisation de la Lépi, ne s’est pas empêché d’apporter sa touche et d’attirer l'attention sur quelques points. Il en est de même de l’honorable Orden Alladatin, président de la Commission des lois du parlement. « Où voulons-nous voter ?», questionna-t-il en début de sa contribution. Ces interventions et l’atmosphère qui a régné au cours de la séance donnent raison à l’Anip qui a voulu à cette occasion informer les partis politiques des grandes étapes de la feuille de route de confection de la Lei, présenter les résultats des premiers travaux et de répondre aux préoccupations des acteurs politiques.
En quête d’inclusion
En réalité, la démarche exposée répond à un besoin. Celui d’établir la Lei à partir du Registre national des personnes physiques (Rnpp) qui ne précise pas le centre de vote de choix du citoyen tout en conservant à tout citoyen déjà électeur, de par sa présence dans le Fichier électoral national (Fen) éteint, cette qualité. Dr Cyrille Gougbédji et son équipe ont donc décidé de croiser deux sources de données, c'est-à-dire le Rnpp et le Fen. Les travaux révèlent que 2,889 millions d’électeurs sont connus des deux sources de données. Une deuxième masse de personnes estimée à plus de 3,5 millions reste à consolider. « Le constat fait est que ceux qui étaient au Fen et qui se sont retrouvées au Rnpp disposent de toutes les informations requises pour être sur la liste électorale. Tandis que d’autres qui sont au Rnpp n’ont pas toutes les informations », a expliqué Dr Cyrille Gougbédji.
Les estimations sont basées sur une projection au 26 mars 2023. Cependant, la date des élections étant connue, elles seront reprises pour être conformes au 8 janvier 2023. Mais le gestionnaire mandataire de l’Anip tient au droit à l’égalité. « Beaucoup ont quitté des localités pour Cotonou pour faire le Ravip avant même que l’Anip ne déploie ses dispositifs dans les communes. Ceux-là avaient comme souci à l’époque de bénéficier d’actes sécurisés et non pour être électeurs. Ce résidu, qui nous préoccupe, doit être mis au même pied d’égalité», a-t-il insisté.
Les listes bientôt affichées pour 30 jours
Ainsi, dans environ trois semaines, il sera procédé à l’édition et à l’affichage des listes de personnes, dans les arrondissements et les centres de vote afin d’amener les citoyens à faire le complément d’informations au besoin. « Ce n’est pas un affichage de 10 jours, mais de trente jours », rassure Dr Cyrille Gougbédji. Parallèlement à ce dispositif, en vue d’une inclusion électorale, il est prévu un mécanisme de prise en compte de ceux qui ne se sont pas encore recensés au Ravip.
« Pendant cette période, officiellement, les stands du Ravip seront ouverts sur toute l’étendue du territoire national dans tous les arrondissements pour permettre de prendre ceux-là en compte », ajoute-t-il. Les données seront par la suite traitées pour que la Lei provisoire soit disponible dans le délai requis pour de nouveaux affichages, avant la publication pour le compte des législatives de 2023.
À chacune des préoccupations soulevées par les formations politiques, l’Anip a apporté des clarifications et des assurances, surtout en ce qui concerne les cas de décès, d’authenticité des électeurs, et de choix de centre de vote. En retour, l’Anip attend beaucoup des partis politiques.
« Nous avons besoin du soutien des partis politiques. Parce que étant chargés de l’animation de la vie politique, les partis sont plus outillés à mobiliser les électeurs pour une réussite de la campagne d’affichage. Nous attendons de vous des propositions afin que dans les terroirs, nous puissions obtenir l’engouement nécessaire », a insisté le gestionnaire mandataire de l’Anip. C’est aussi le vœu de Sacca Lafia, président du Conseil électoral qui, lui de son côté met les bouchées doubles pour l’organisation sans failles des élections.