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Sécurité maritime et action de l’Etat en mer: Un partenariat scellé pour former les personnels militaires

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Le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo et le Colonel Lazare Abé Aké signant la convention de partenariat Le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo et le Colonel Lazare Abé Aké signant la convention de partenariat

La Préfecture maritime du Bénin et l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) d’Abidjan se donnent la main pour la formation de cadres béninois chargés de l’action de l’Etat en mer. La cérémonie de signature de la convention de partenariat s’est déroulée, ce jeudi 26 juin, à Cotonou.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 27 juin 2025 à 07h59 Durée 3 min.
#sécurité maritime interrégional (Ismi)

La mer n'est pas une zone de non-droit, c’est un territoire à surveiller et à protéger. Mais l’action de l’Etat en mer passe également par des hommes et des femmes suffisamment compétents. Consciente de cela, la Préfecture maritime du Bénin noue un partenariat avec l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) d’Abidjan, pour former les personnels des administrations béninoises chargées de l’action de l’Etat en mer.

Le partenariat est né d’une première collaboration fructueuse entre l’Ismi et la Préfecture maritime, selon le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin. « Il y a quelques années, de retour d'une session de formation à l'Ismi d'Abidjan, un jeune cadre béninois qui venait de terminer brièvement sa formation me disait: j'ai enfin compris que la mer n'est pas un espace vide, mais un territoire stratégique à défendre et à administrer. Ce jour-là, nous avons réalisé qu'un partenariat était en train de naître, non pas d'un protocole, mais d'une vision commune », confie-t-il.

A l’époque, 2022, l’Institut de sécurité maritime interrégional d'Abidjan, un centre régional de référence pour la formation des cadres civils et militaires en droit et sécurité maritime, a formé neuf cadres béninois pour renforcer les capacités du Bénin. « Cette première expérience, que nous accueillons avec gratitude, a été plus qu'un succès. Elle a été un moteur de transformation », assure le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo.

C’est fort de ce succès et vu les défis à relever en matière de sécurité maritime au large des côtes béninoises que la Préfecture maritime du Bénin a acté son partenariat avec l’Ismi. Le document signé couvre une période de trois ans, renouvelable.

« Ce partenariat permettra en effet de former des personnels compétents, existants dans les organisations de l'action de l'État en mer, le Port autonome de Cotonou, les institutions telles que la Préfecture maritime, la Marine marchande, les Douanes, l'administration des pêches, l'environnement marin, la Police, la mairie, la Marine nationale, les juridictions et également la formation des marins ou des compagnies maritimes béninoises. Ce qui à terme aura des répercussions positives sur le développement de l'économie maritime du Bénin », espère le Capitaine de vaisseau, Lazare Abé Aké, directeur de l’Ismi. Pour lui, cette cérémonie vient réaffirmer leur engagement commun pour l'amélioration continue de la qualité de l'éducation et de la formation.

« Cette cérémonie est certes courte, mais riche en symboles et en signification. Ce partenariat n'est pas seulement une formalité. Il exprime la volonté commune de construire, dans le golfe de Guinée, une gouvernance maritime solide, résiliente et indépendante », affirme le préfet maritime, convaincu que le partenariat sud-sud demeure un accélérateur de transformation. Le patron de l’Ismi ajoute : « ensemble, nous avons l'opportunité de créer un environnement d'apprentissage dynamique, qui répond aux besoins d'une économie maritime en perpétuelle évolution et en quête de plus de sécurité face à la montée de la grande criminalité maritime, que vous connaissez bien, la piraterie, la pêche illicite, le narcotrafic et les risques de pollution marine… ».

Hervé Corbel, chef du projet PasPort Enabel qui appuie l’initiative, apprécie ce mariage, tout en rappelant l’importance de la formation des personnels des administrations chargées de l’action de l’Etat en mer. Il conseille aux deux parties de bien documenter ce processus et ses résultats dans les rapports narratifs d'exécution de la Convention à venir, afin d’attirer d’autres partenaires techniques et financiers. En signant la convention, les deux partenaires posent ainsi les bases d'une collaboration enrichissante qui bénéficiera aux institutions, aux étudiants, aux personnels chargés de l'action de l’Etat en mer ; ce qui permettra in fine de relever les défis sécuritaires actuels et futurs en mer.