La Nation Bénin...
Ce
ne fut pas Yalta, ni Versailles, ni Nuremberg ! Mais c’est assurément un petit
instant qui, hélas, entre dans l’histoire. On aurait préféré qu’il s’agisse de
l’histoire de la télé-réalité du genre “Loana fait crac-crac dans la piscine”
plutôt que cette scène surréaliste de Trump et Vance, s’y prenant à deux pour
taper sur Volodymyr Zélynski, dont le seul tort reste d’incarner la résistance
du glorieux peuple ukrainien, admirable de résilience face à l’ogre russe qui
avait cru n’en faire qu’une bouchée par sa drôle de “Opération spéciale”.
Car, contrairement à la posture défendue par Trump dans un déni binaire de la réalité, dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, il y a un agressé et un agresseur. Il en est ainsi depuis toujours, depuis Attila le Hun jusqu’à Slobodan Milosevic ! Faire croire le contraire, comme Trump s’y emploie, est offensant pour la mémoire des enfants, des femmes et des jeunes Ukrainiens morts sous les bombes de Poutine.
Ceci reste la vraie marque d’irrespect, l’un des items qui ont marqué la surréaliste séquence de vendredi dernier au Bureau ovale entre Trump, Vance et le pauvre – mais si digne – Zélynski. Un trauma pour le bon sens.
Véritable fiasco d’un rendez-vous qui aurait dû être décisif si les hôtes s’étaient montrés à la hauteur de l’enjeu. Fiasco pour Zélynski, qui espérait sortir son pays d’une guerre ruineuse, mais dont les hôtes assurent paradoxalement le service après-vente du sale boulot de Poutine, par une révision consternante des faits. Fiasco également pour Trump, qui rêve du Prix Nobel de la Paix et jurait pouvoir régler le problème ukrainien en 24 heures. Et qui emprunte, pour y arriver, un raccourci aux dépens du droit international et de l’Ukraine, appelée à se coucher, à s’aplatir…, pour la gloire de la star de la Maison-Blanche et du tsar du Kremlin, complices déconcertants du saccage du droit international, du sacro-saint principe de l’intangibilité des frontières et de la faculté dévolue à chaque peuple de s’autodéterminer.
Où est passée la grande Amérique, magnifiée par Hollywood et qui brille en prenant la défense des plus faibles et en défendant des valeurs nobles ? Où est passée l’Amérique de l’État de droit ?
On a aujourd’hui peine à croire qu’elle est conduite par un "type" qui prétend restaurer sa grandeur (Make America Great Again), Trump, qui s’illustre plutôt par de piteuses déclarations et positions. Après la lamentable séquence de ce vendredi au Bureau ovale, nul doute qu’un renforcement de capacités en relations internationales – qui s’embarrasse bien des bonnes manières – ne serait pas pour nuire aux actuels président et vice-président des États-Unis.
Lueur
d’espoir toutefois : Trump est éphémère, seule l’Amérique est éternelle.