La Nation Bénin...
Cotonou abrite, jeudi 5 octobre, une réunion des ministres
en charge du Commerce et des Finances des pays du corridor Abidjan - Lagos sur
la facilitation des échanges. En prélude à la rencontre, les experts des Etats
concernés analysent les obstacles observés afin de proposer des recommandations
pour leur levée définitive.
Blocage de cargaisons de marchandises en transit et/ou
reconnues originaires de la Cedeao aux frontières, prélèvements illicites et
autres tracasseries routières … Les entraves à la libre circulation des
personnes et des biens perdurent dans les Etats membres de la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en général et sur le
corridor Abidjan - Lagos en particulier, malgré les dispositions communautaires
adoptées en la matière.
Afin d’y remédier, la Task Force sur le Schéma de libéralisation des échanges (Sle) de la Cedeao organise à Cotonou, avec l’appui de la Commission de la Cedeao, une réunion ministérielle de haut niveau. Cette rencontre est une recommandation de la soixante-troisième session ordinaire du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao tenue à Bissau, le 9 juillet dernier, en vue d’adresser les obstacles au commerce sur le corridor et de relever les défis dans un délai de 90 jours, rappelle Dr Mohamed Ibn Chambas, président de la Task Force.
Une réunion préparatoire des experts des cinq pays concernés à savoir Bénin, Nigeria, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire, se tient du 3 au 4 octobre. Cette rencontre permettra de faire des recommandations facilement exploitables qui seront soumises à l’examen et à l’adoption des autorités ministérielles, indique Salifou Tientoré, directeur de l’Union douanière et de la Fiscalité à la Commission de la Cedeao. « A ce niveau, souhaite-t-il, les discussions doivent être les plus franches possibles de manière à ce qu’on aboutisse à des propositions concrètes et des solutions palliatives aux difficultés qui sont constatées çà et là ».
Priorité
« La rencontre offre l’opportunité de nourrir des
réflexions autour de la mise en place d’une meilleure approche pour rendre
fluide et réelle la libre circulation des biens et services sur ce corridor qui
représente près de 65 % du trafic commercial du Sle de la Cedeao et du transit
des marchandises », estime Lamine Ami-Touré, chef adjoint du Bureau national de
la Cedeao au ministère de l’Economie et des Finances. « Il serait souhaitable
que les difficultés qui apparaissent soient réglées globalement sur tout le
territoire communautaire et sur le corridor», suggère-t-il.
La libre circulation des personnes et des biens et le droit
d’établissement restent des priorités de la région, afin d’assurer la promotion
et le renforcement du commerce intra-communautaire, selon Dr Ibn Chambas. « Les
dysfonctionnements constatés, signale-t-il, sont contraires aux protocoles de
la Cedeao sur le Sle d’une part, et à la règlementation internationale sur le
commerce du transit d’autre part. »
Avant de proposer des actions pérennes pour une libre
circulation des produits en transit et agréés au Sle sur le corridor
Abidjan–Lagos, les experts évaluent les raisons des blocages des cargaisons de
marchandises destinées à la mise en consommation, qui affectent dans une
certaine mesure les échanges avec les pays de l’hinterland comme le Burkina
Faso, le Mali et le Niger. Cette analyse permettra d’aboutir à une solution
acceptable par toutes les parties et en conformité avec les instruments
communautaires.
Les travaux ont démarré par le rappel des dispositions
communautaires sur les procédures de reconnaissance de l’origine communautaire
des produits, les procédures de règlement des contestations sur l’origine des
produits de la communauté, les dispositions sur le transit routier inter-Etats
de marchandises, la coopération douanière et l’assistance mutuelle?
La levée des obstacles aux échanges sur le corridor Abidjan – Lagos constitue un levier incontournable pour réaliser l’intégration régionale