Gouvernance économique et développement du secteur privé: Un appui budgétaire du Fad annoncé
Economie
GDIZ
Le Bénin bénéficiera d’un prêt Fad/Bad pour le Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp). Il s’agit d’un appui budgétaire dont la première phase porte sur 25,5 milliards F Cfa environ.
Par
Claude Urbain PLAGBETO, le 27 déc. 2023
à
05h36
Durée 4 min.
#Gouvernance économique et développement du secteur privé
Le Conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) devrait approuver un prêt Fad (Fonds africain de développement) d’un montant de 31,3 millions d’Uc soit environ 25,5 milliards F Cfa au Bénin (1 Uc = 814,207 F Cfa, équivalence monétaire en octobre 2023) pour le financement de la première phase du Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp I). Il s’agit d’une première intervention d’une série de deux opérations constituant un appui budgétaire programmatique, qui couvre les exercices budgétaires de 2023 et 2024, avec une enveloppe indicative globale de financement de 77,3 millions d’Uc.
Le programme fait suite à une requête du gouvernement de mai 2022 à travers laquelle le ministre de l’Economie et des Finances a sollicité un appui budgétaire d’un montant de 50 millions d’Uc soit environ 40 milliards F Cfa sur les ressources du Fad. Il prévoit une liste de réformes considérées comme des déclencheurs indicatifs pour la seconde phase (Page-Dsp II) et qui devraient se traduire par l’amélioration du climat des affaires, la promotion du secteur agro-industriel et le renforcement de l’action climatique.
Il est question d’accélérer les réformes structurelles pour un développement plus important du secteur privé, notamment dans la transformation sur place des produits agricoles. L’approche intersectorielle permettrait de capter la valeur ajoutée au niveau local et national et de générer une valeur ajoutée suffisamment importante pour réduire la pauvreté.
Le Page-Dsp s’inspire des préoccupations du secteur privé et des femmes entrepreneurs en matière de développement au Bénin. Sa conception a bénéficié de consultations élargies qui ont permis un dialogue de qualité avec l’ensemble des parties prenantes, notamment l’interprofession, le secteur privé et la société civile. Entre autres, focus sera fait sur les contraintes relatives aux délais d’obtention des agréments et licences et à la normalisation de produits agricoles.
Résultats attendus
Le programme entend contribuer à atteindre, à l’horizon 2024, l’augmentation des investissements privés à 30,2 % du produit intérieur brut (Pib) contre 29,9 % en 2022, d’après le Rapport d’évaluation (Bad, Novembre 2023). Il est également prévu l’accroissement du montant des investissements dans la Zone économique spéciale (Zes) de Glo-Djigbé à 20 milliards F Cfa cumulés en 2024 contre 11 milliards F Cfa en 2021. Le délai de paiement des créances des micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) par l’Etat sera réduit à 60 jours en 2024 contre 200 jours en 2021.
Autre résultat attendu, la valeur ajoutée des industries agroalimentaires devrait augmenter à 6,4 % du Pib en 2024 contre 6,1 % du Pib en 2022. Le pourcentage d’actrices et d’acteurs dans le secteur agricole intégrant systématiquement l’approche genre dans leurs interventions sera porté à 15 % en 2024 contre 10 % en 2022. Le Page-Dsp I envisage aussi d’améliorer le score de l’Indice de vulnérabilité à 40,2 en 2024 contre 39,9 en 2022.
Ce programme d’appui budgétaire s’inscrit dans les priorités du Document de stratégie pays (Dsp) 2022-2026 de la Bad pour le Bénin qui s’articule autour des deux domaines prioritaires à savoir
« Soutien à la transformation de l’agriculture et au développement industriel » et « Renforcement des infrastructures de soutien à la production et à la compétitivité économique». L’opération développe une complémentarité avec les interventions de plusieurs partenaires, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Délégation de l’Union européenne (Due) au Bénin. Selon les prévisions pour l’année 2024, le besoin en financement s’élève à 217,4 millions F Cfa. La Bad entend contribuer à hauteur de 11 % pour combler le déficit enregistré pour l’année 2023, estimé à 4,3 % du Pib .