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Guide du créateur d’entreprise au Bénin: De l’idée de projet à la formalisation de l’activité

Economie
Extrait du Guide du créateur d’entreprise en République du Bénin - Edition 2024 (Cci-Bénin, janvier 2024) Extrait du Guide du créateur d’entreprise en République du Bénin - Edition 2024 (Cci-Bénin, janvier 2024)

L’édition 2024 du guide du créateur d’entreprise est mise à la disposition du public. Fruit d’une synergie entre les chambres consulaires et autres structures d’accompagnement, le guide se veut une boîte à outils au service des entrepreneurs.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 24 janv. 2024 à 01h44 Durée 4 min.
#Guide du créateur d’entreprise au Bénin #l’idée de projet à la formalisation de l’activité

La création d’une entreprise au Bénin est soumise à l’accomplissement d’une formalité de création effectuée au niveau du Guichet unique de formalisation des entreprises (Gufe) de l’Agence pour la promotion des investissements et des exportations (Apiex). Elle est suivie, au titre des formalités d’enregistrement, de l’inscription de l’entreprise créée dans le «fichier unique des entreprises » de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Cci-Bénin).

Mais avant, le porteur d’idée doit suivre des étapes préalables à la création, lesquelles sont contenues dans Le guide du créateur d’entreprise en République du Bénin. Disponible en version numérique sur le site de la Cci-Bénin, l’édition 2024 dudit document se veut une véritable boîte à outils au service des entrepreneurs. Il fournit les premiers éléments de réponse et indique les services et démarches mis en place pour chaque étape du processus de création d’entreprise.

C’est le fruit d’une synergie entre la Cci-Bénin, la Chambre des métiers et de l’artisanat (Cma) et la Chambre nationale d’agriculture (Ca), en collaboration avec toutes les structures dédiées de l’écosystème de l’entreprise telles que l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme).

Au nombre des aspects clés auxquels les institutions et chambres consulaires pourront apporter des réponses, le guide insiste sur l’évaluation du profil et de la capacité entrepreneuriale du porteur d’idée, notamment son envie entrepreneuriale, sa détermination, ses traits de caractère, ses aptitudes. En plus de passer en revue les étapes de la création d’entreprise, il devra se former pour bâtir avec méthode son projet d’activité et piloter le démarrage de l’activité en toute sérénité. A cet effet, la Cci-Bénin propose une formation dénommée « Parcours du créateur » qui comprend la formation initiale ou continue fortement recommandée au créateur et au dirigeant d’entreprise pour favoriser la croissance et la pérennité de son entreprise.

Puis, il est question de bâtir un plan de financement (Business Plan) et de consulter les aides disponibles selon le secteur, par exemple le Fonds national de développement agricole (Fnda), le Projet d’appui à la compétitivité des filières et à la diversification des exportations (Pacofide), le Fonds national de microcrédit (Fnm). 

Facilités et exigences

Il convient de connaître les facilitations accordées aux entreprises, à travers le Code des investissements, les allègements fiscaux, la dématérialisation des démarches administratives. Le guide insiste aussi sur la connaissance de l’environnement réglementaire de l’activité. Le créateur d’entreprise devra se renseigner sur les exigences liées au secteur d’activité, en l’occurrence les qualifications requises, l’expérience professionnelle et autres obligations attachées à l’exercice de certaines activités dites réglementées.

Par exemple, l’ouverture d’un salon de coiffure est conditionnée à l’obtention d’un diplôme délivré par un centre de formation agréé par l’État béninois. Les activités liées au secteur alimentaire comme la transformation de fruits en jus, nécessitent l’autorisation de mise sur le marché (Amm) délivrée par l’ Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa). Dans les secteurs cosmétique et pharmaceutique, une autorisation de commercialisation (Ac) devra être délivrée par l’Agence béninoise de régulation pharmaceutique (Abrp).

L’utilisation d’une dénomination ou d’un nom commercial original de produit devrait faire l’objet de vérification et de dépôt de marque auprès de l’Organisation africaine de la propriété industrielle (Oapi) et d’une réservation de nom de domaine auprès de l’Agence nationale de sécurité informatique (Ansi) en cas de création d’un site internet référencé « bj ».

Le guide du créateur d’entreprise comporte également des renseignements sur les règles et usages en vigueur pour la comptabilité et la révision des entreprises, les impôts en vigueur et leurs taux, ainsi que sur des possibilités d’allègements pour les nouvelles entreprises. Outre les mesures incitatives à la création d’entreprise au Bénin, il recèle aussi des conseils pour la levée de fonds, la trésorerie de l’entreprise, les types d’assurances professionnelles ainsi que les points d’attention dans le domaine de l’import-export.

Mais au-delà, se faire accompagner par les structures ou dispositifs indiqués doit être le leitmotiv de tout créateur ou dirigeant d’entreprise. Car si la création d’entreprise est une aventure passionnante, la réussir requiert de la méthode, du sérieux mais aussi et surtout la référence aux bons interlocuteurs susceptibles d’aider à la concrétisation du rêve, à la prévention et à la gestion des difficultés.

Formes juridiques de l’entreprise

Le choix du statut juridique de l’entreprise dépendra de plusieurs critères dont la volonté d’entreprendre seul ou à plusieurs (Entreprenant, établissement, société), la nature de l’activité (production, vente ou prestation de services), l’existence d’un patrimoine privé à protéger ou à transmettre, le statut social et les incidences sur la situation personnelle du chef d’entreprise ou du dirigeant, le régime d’imposition des bénéfices et des revenus provenant de l’activité ayant pris la forme de société commerciale. L’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) offre la possibilité de choisir entre plusieurs types de sociétés : une société en nom collectif (Snc), une société à responsabilité limitée (Sarl), une société anonyme (Sa), ou une société en commandite simple (Scs). La société ainsi créée peut, avec le concours d’autres sociétés, créer une société en participation (Sep) ou un groupement d’intérêt économique (Gie).

Le coût total des formalités pour l’entreprenant solitaire s’élève à 10 000 F Cfa (immatriculation au Registre de commerce et de crédit mobilier - Rccm et carte professionnelle de commerçant), tandis que pour la société, il faudra débourser 17 000 F Cfa.