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La Banque mondiale sur les faits marquants de 2023: Les économies peinent à reprendre de la vigueur

Economie
Plombées par les effets conjugués de multiples crises, les économies peinent  globalement à reprendre de la vigueur Plombées par les effets conjugués de multiples crises, les économies peinent globalement à reprendre de la vigueur

Globalement, les économies peinent à reprendre de la vigueur. Tel est le constat de la Banque mondiale sur l’évolution du monde au titre de l’année de l’année 2023, qu’elle place par ailleurs sous le signe des inégalités.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 03 janv. 2024 à 05h34 Durée 4 min.
#La Banque mondiale sur les faits marquants de 2023
Plombées par les effets conjugués de multiples crises à savoir le changement climatique, l’insécurité alimentaire, les conflits armés et autres, « les économies peinent globalement à reprendre de la vigueur » après la pandémie de Covid-19 et les pertes considérables qu’elle a engendrées. C’est ce que révèle la Banque mondiale qui place 2023 sous le signe des inégalités. 
Selon l’institution, dans ce contexte de « poly-crises », il est plus que jamais difficile d’œuvrer en faveur du développement et plus que jamais primordial pour la Banque de parvenir à affronter et gérer les menaces actuelles et futures. Et les pays les plus pauvres du monde sont les plus durement touchés. Beaucoup d’entre eux, déjà surendettés, se trouvent toujours plus à court de ressources financières. L’institution révèle que l’extrême pauvreté a certes baissé dans les pays à revenu intermédiaire, mais qu’elle s’est aggravée dans les pays les plus pauvres, et les pays en situation de fragilité, conflit et violence. La persistance de la pauvreté dans ces pays complique la réalisation d’autres grands objectifs de développement mondiaux, indique la Banque mondiale. Aujourd’hui, près de 700 millions de personnes dans le monde vivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 2,15 dollars par jour (moins de 1 500 F Cfa), et le nombre de personnes sous le seuil de 6,85 dollars (moins de 
4 500 Fcfa) par jour a légèrement augmenté.
Une hausse de la dette
 
Par rapport à la dette, le Rapport sur la dette internationale (Idr) a célébré en 2023 son cinquantième anniversaire. Cette source de données et d’analyses, la plus complète et transparente, sur la dette extérieure des 121 pays à revenu faible et intermédiaire qui participent au Système de notification de la dette (Drs) de la Banque mondiale, avait révélé dans l’édition 2022 des risques croissants pour l’ensemble des économies en développement, qu’elles soient à revenu faible ou intermédiaire. Et le rapport avait aussi souligné des tensions de plus en plus aiguës dans les pays les plus pauvres du monde, accablés par le fardeau croissant du service de la dette. La tendance s’est poursuivie, selon le rapport publié en décembre 2023, dans lequel les pays en développement ont dépensé en 2022, un montant record de 443,5 milliards de dollars pour assurer le service de leur dette publique extérieure, et des dettes garanties par l’État. 
Dans les pays les plus pauvres admis à emprunter auprès de l’Association internationale de développement (Ida), le coût total du service de la dette a atteint le niveau sans précédent de 88,9 milliards de dollars, soit une hausse de 4,8 % par rapport à 2021. Selon la Banque mondiale, la hausse des coûts d’emprunt fait courir un risque de crise de la dette aux pays les plus pauvres. Sur le front de l’emploi, les plateformes numériques occupent désormais une place essentielle sur les marchés du travail du monde entier, mais seuls ceux qui sont en mesure d’y accéder peuvent en tirer parti. L’institution a également noté en 2023, la crise des réfugiés et le besoin impératif d’améliorer les politiques migratoires afin non seulement de trouver des solutions, mais aussi de stimuler la croissance économique et la prospérité.


Croissance en perte de vitesse

Selon la Banque mondiale, les perspectives économiques des pays en développement se sont assombries en 2023. Les quatre premières années de la décennie 2020 ont affiché des taux de croissance parmi les plus faibles depuis trente ans. A l’aube de la nouvelle année, le monde est à mi-chemin de 2030, échéance décisive pour l’atteinte des Objectifs du développement durable, pour la paix et la prospérité pour les peuples et la planète. Les prévisions de la Banque tablaient sur une croissance de l’économie mondiale de 1,7 % en 2023 et 2,7 % en 2024, avec un ralentissement marqué et généralisé. Elles ont été revues à la baisse pour 
95 % des économies avancées et près de 70 % des économies de marché émergentes et en développement.
Falling Long-Term Growth Prospects : Trends, Expectations, and Policies. Tel est le titre d’une étude de la Banque mondiale qui évalue pour la première fois les taux de croissance potentielle à long terme après la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Selon les conclusions de cette étude, au rythme actuel, la « vitesse limite » de l’économie mondiale, c’est-à-dire le taux de croissance maximal à long terme sans risque d’inflation, devrait tomber à son niveau le plus bas depuis trois décennies d’ici 2030. En cause, le déclin de la quasi-totalité des forces qui ont favorisé la prospérité depuis le début des années 1990, dont notamment une diminution de la population en âge de travailler.
Marchés des produits de base

Une escalade du conflit en cours au Moyen-Orient, qui vient s’ajouter aux bouleversements causés par l’invasion russe de l’Ukraine, risque d’entraîner les marchés mondiaux des matières premières en terrain inconnu, a alerté le dernier rapport Commodity Markets Outlook. Les prix mondiaux des produits de base ont chuté de près de 25 % en 2023 par rapport à 2022, la plus forte baisse depuis la pandémie. Le déclenchement du conflit au Moyen-Orient au début du mois d’octobre a entraîné une remontée initiale des cours, mais l’impact a été globalement limité. Pour la plupart des produits de base, les prix restent supérieurs à leur niveau moyen sur la période 2015-2019.
Selon la Banque, les cours du pétrole devraient atteindre en moyenne 90 dollars le baril sur le dernier trimestre 2023, avant de retomber à 81 dollars en moyenne en 2024, en raison du ralentissement de la croissance économique mondiale. Dans l’ensemble, les prix des produits de base devraient baisser de 4,1 % en 2024, de même que ceux des produits agricoles appelés à fléchir compte tenu de l'augmentation de l’offre, et les cours des métaux de base devraient également reculer de 5 % en 2024. Le rapport anticipe une stabilisation des prix des matières premières en 2025.