La Nation Bénin...
Un
diagnostic alarmant qui exige des actions urgentes pour la préservation de la
biodiversité. D’où le thème “Contribuer au plan pour la vie sur terre”, pour
commémorer la 30e édition de la journée internationale de la diversité
biologique. Le Bénin n’est pas resté en marge, et lance ce 22 mai à Cotonou,
une semaine d’actions.
“Contribuer
au plan pour la vie sur terre”. A travers ce thème de la 30e édition de la
journée internationale de la diversité biologique, les Nations unies appellent
à la nécessité pour tous les acteurs, y compris les Organisations de la société
civile, les partenaires techniques et financiers, les institutions de
recherche, les universitaires, les acteurs publics et autres, d’engager, en
synergie, des actions indispensables pour inverser la tendance de la perte de
la biodiversité. Le Bénin répond à cet appel, en mobilisant tout ce monde, au
démarrage des activités de la 5e édition de la journée nationale de la
biodiversité, avec l’appui de l’Ambassade de France et de l’Institut de
recherche pour le développement. Au titre des activités au menu de cette
semaine, des expositions de produits issus de la valorisation de la
biodiversité, des communications scientifiques et de recherches, une sortie
écologique et pédagogique des étudiants et autres acteurs à la Bouche du Roy à
Grand-Popo (aire protégée), une marche des acteurs intervenant dans la
préservation de la biodiversité. A en croire le Lieutenant Colonel Vincent de
Paul Béhanzin, président du comité d’organisation, à travers cette semaine de
célébration, le Bénin entend donner plus de visibilité aux actions en faveur de
la biodiversité sur le plan national.
En effet, le constat alarmant que partagent les experts internationaux est que 75 % des milieux terrestres, et 40 % des écosystèmes maritimes sont fortement dégradés. Environ 1 million d'espèces sont menacées d'extinction dans le monde. Un tiers des sols sont déjà dégradés et les spécialistes estiment que l’érosion des sols pourrait entraîner une perte de 10 % de la production agricole d’ici 2050, alors même que les sols renferment également une vie abondante et abritent environ 25 % de la biodiversité mondiale. La liste rouge de l’Union internationale pour la Conservation de la nature (Uicn, 2014) indique que sur 76 199 espèces évaluées, 22 413 soit 30 % sont en danger de disparition. Certaines espèces présentent des risques élevés d’extinction et concernent par exemple 41 % des amphibiens, 13 % des oiseaux, 2 % des mammifères et 34 % des conifères au niveau mondial. Il est donc apparu nécessaire de s’engager pour inverser la tendance.
Au
dire du Lieutenant-colonel Sévérin N’Tia, conseiller aux réformes du ministre
du Cadre vie et des Transports, chargé du Développement durable, c’est pour
matérialiser cet engagement que le Bénin a ratifié plusieurs accords bilatéraux
et multilatéraux, y compris la Convention sur la diversité biologique (Cdb) ratifiée
depuis 1994. Cet instrument vise notamment la conservation de la diversité
biologique, l’utilisation durable de ses éléments constitutifs et de ses
ressources génétiques, ainsi que le partage juste et équitable des avantages
qui en découlent. Au titre des actions menées ces dernières années au Bénin, on
retient entre autres la délégation de gestion des parcs Pendjari et W à une
organisation spécialiste de gestion des aires protégées, la création de ranchs,
notamment celui de Gbadagba dans la commune de Djidja qui a connu les premiers
lâchers de buffles et de cobs de Buffon qui avaient complètement disparu de ce
milieu écologique, plusieurs projets de restauration de paysages forestiers ;
la constitution des aires communautaires de conservation de la biodiversité
dans le site Ramsar 1017 et de la réserve de biosphère transfrontalière de
fleuve Mono.