La Nation Bénin...
Ce
lundi 22 avril marque la Journée mondiale de la terre. Célébré depuis 1970, cet
évènement vise à mobiliser la communauté internationale autour des actions de
préservation de cet écosystème. Si les menaces contre la terre sabotent les
efforts de préservation, la Journée mondiale de la Terre nourricière est perçue
comme un moyen de rallier le public à la cause et d'inscrire les questions
écologiques au cœur des actions au niveau national.
Notre
planète est fortement menacée. Les changements climatiques, la pollution de
l’air et de l’eau, l'utilisation de produits chimiques, de combustibles
fossiles et de plastiques, la dégradation des sols, les conflits, … sont autant
de menaces qui pèsent sur la terre. Ces phénomènes perturbent ses écosystèmes
et, ce faisant, nuisent aux espèces et les forcent à modifier leurs habitudes.
Des
chercheurs canadiens définissent cinq causes directes de la perte de la
biodiversité. Entre autres, la perte d’habitat, la surexploitation (la récolte
excessive) des espèces à un rythme plus rapide que leur capacité de
reproduction naturelle; les espèces envahissantes, souvent introduites par
l’homme, peuvent menacer les espèces indigènes et leurs écosystèmes.
Les
catastrophes naturelles sont tout aussi dramatiques. Dans ce registre, les
inondations (catastrophe naturelle la plus fréquente) les tempêtes, les
tremblements de terre, les températures extrêmes, les glissements de terrain,
la sécheresse, les incendies de forêt, l’éruption volcanique….
Au
Bénin, le Plan national sur la gestion durable des Terres 2018-2027, adopté en
Conseil des ministres le 6 février 2019 relève que la dégradation continue des
terres agricoles est une menace structurelle majeure pour l’atteinte des
objectifs du Programme d’actions du gouvernement (Pag). Elle concerne la grande
majorité des exploitations agricoles et a des répercussions sur les rendements
de toutes les cultures, sur les revenus et le développement économique
recherché.
Cette
année, la canicule a atteint son paroxysme. Selon l'observatoire européen
Copernicus, « le dérèglement climatique continue de montrer ses effets puisque
le mois de mars 2024 a été le dixième mois consécutif à battre un record de
chaleur ».
Antonio
Guterres, secrétaire général de l'Onu va plus loin en faisant remarquer que
Juillet 2023 a été le mois le plus chaud sur Terre depuis le "début de
l'humanité" ; « la planète a connu des canicules meurtrières: la barre des
50°C a été franchie pour la première fois au Maroc, il a fait chaud jusqu'à
52,2°C dans la province de Xinjiang en Chine, des incendies ont ravagé les
forêts du Canada, en Sibérie et sur le pourtour méditerranéen ».
Bref,
la terre subit d’énormes menaces du fait de la pression anthropique. Autant de défis qui militent en faveur d’une
journée mondiale en sa faveur. C’est le 22 avril qui est retenu au niveau
international pour célébrer la terre. Cette Journée apparaît comme une
opportunité pour soigner cet écosystème des maux dont il souffre.
Se connecter à la nature
Selon les experts, cet évènement offre l’occasion de se connecter à la nature et de reconnaître la beauté et l'importance de la planète bleue.
Pour
les Nations Unies, la terre représente une demeure pour les humains. L’Onu
renseigne que l'Adn de la «Journée internationale de la Terre nourricière » est
«plus précisément de sensibiliser les gens aux défis auxquels fait face notre
planète, à partir de l'idée que la Terre et ses écosystèmes sont ce qui nous
nourrit et soutient nos pas tout au long de la vie. Bref, notre seule maison ».
En
réalité, les terres fournissent des services écosystémiques essentiels et leur
gestion durable assure les fonctions de soutien, de régulation y compris des
risques d’aléas naturels et de changement climatique.
Cette
journée nous rappelle donc l'importance de la conservation de la biodiversité,
qui est essentielle pour maintenir l'équilibre écologique de notre planète et
notre propre bien-être. Elle est aussi une occasion privilégiée d'agir pour
l'environnement.
Célébrée
depuis 1970, la Journée internationale de la Terre est devenue une
commémoration à l’échelle internationale en 1990 et mobilise des centaines de
millions de personnes dans le monde. Le Sommet de la Terre de Rio en 1992 a été
le déclic de cet engouement en faveur de la préservation de la planète
bleue. Depuis, la détermination ne s’est
estompée. La Cop 21 en a tracé également des sillons. En 2016, la Journée de la
Terre a été symboliquement choisie pour la signature officielle de l'Accord de
Paris sur le climat, qui avait été conclu fin 2015.
L’Institut
de recherches halieutiques et océanographiques du Bénin (Irhob) est aussi
conscient de l’enjeu. En janvier 2024, il a mobilisé les femmes des médias
autour des défis liés à l’observation de la terre. Cette rencontre assortie
d’une feuille de route a permis aux femmes journalistes de mieux se positionner
pour des actions en faveur de la Terre.
«
Si nous abîmons l’environnement par nos gestes, nous nous détruisons nous-mêmes
», relève Zacharie Sohou, directeur général de l’Irhob.
Promouvoir les bonnes pratiques
Si nous convenons que la protection de la terre participe de son équilibre et de notre bien-être, nous devons faire le nécessaire dans ce sens au quotidien. Cela tient compte des bonnes pratiques en faveur de la Terre nourricière. Au Bénin, les acteurs n’ont de cesse de prôner des gestes écologiques tels que la réduction des sachets plastiques, la préservation de l’eau, le recyclage des déchets, la plantation d’arbres...
Le
thème de l’édition 2024 intitulé, «Planète contre plastique », vise à
sensibiliser aux effets de la pollution plastique sur la santé humaine et
planétaire. Les éditions antérieures ont porté sur une série de questions
environnementales, allant du changement climatique et de l'énergie propre à la
protection des espèces en passant par les avantages de la plantation d'arbres.
Pour
cette édition, le Traité historique des Nations unies sur les plastiques est
mis en exergue. Il devrait être adopté d'ici la fin de l'année 2024. Au niveau international, les acteurs
exhortent les communautés à mettre fin à la pollution plastique d'ici à 2040.
De leur côté, les organisateurs de la Journée mondiale de la Terre encouragent
la réduction de 60 % de la production de plastiques d'ici à 2040. De quoi
soulager le ministère du Cadre de vie et du Développement durable et les
activistes de la lutte contre les sachets plastiques au Bénin.
Le
Bénin s’est approprié la cause planétaire en ratifiant diverses conventions des
Nations Unies : la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques le 30 juin 1994, le Protocole de Kyoto le 25 février 2002, l’Accord
de Paris le 24 octobre 2016, la Convention sur la diversité biologique, le 30
juin 1994….
Le
Plan national sur la gestion durable des Terres 2018-2027, renseigne que notre
pays se fixe prioritairement comme ambitions d’atteindre la neutralité en
matière de dégradation des terres d’ici à 2030 à travers la restauration d’au
moins 50 % (soit 1,25 million ha) des terres dégradées au cours de la période
de référence 2000-2010, et limiter à 5 % (398 200 ha) la perte des terres non
dégradées (forêts et savanes), afin de préserver les écosystèmes terrestres et
aquatiques avec une amélioration nette du couvert végétal de 12 % (1 364 604
ha).