La Nation Bénin...
Ce
lundi 3 juin, Genève accueille la 112e Conférence Internationale du travail
(Cit), souvent décrite comme le parlement international du travail. Cet
événement annuel majeur réunit plus de 5 000 représentants des gouvernements,
des employeurs et des travailleurs des 187 États membres de l'Organisation
Internationale du Travail (Oit). Les délégués discuteront d'un large éventail
de questions, parmi lesquelles la protection des travailleurs contre les effets
du changement climatique et les risques biologiques, le travail décent dans
l'économie des soins, les principes et droits fondamentaux au travail et la
situation des travailleurs dans les territoires arabes occupés. La conférence
sera marquée par le « Dialogue stratégique » de haut-niveau en vue du Sommet
pour le développement social qui se tiendra en 2025 et par la tenue du premier
Forum de la « Coalition mondiale pour la justice sociale ».
Du
3 au 14 juin, l’Organisation Internationale du Travail (Oit), seule agence
tripartite du système des Nations Unies, tiendra sa conférence annuelle durant
laquelle seront élus les membres du Conseil d'administration pour le mandat
2024-2027, organe essentiel pour la mise en œuvre des politiques et programmes
de l'Oit.
Conformément
aux dispositions de la résolution adoptée par la Conférence Internationale de
l’Oit en 1980, le Directeur général présentera, le 6 juin, le rapport annuel
dans lequel se trouvent les conclusions de la mission chargée d’établir une
évaluation de la situation des travailleurs dans les territoires arabes occupés
(Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, Gaza, Israël, Golan syrien occupé). À
la suite des événements du 7 octobre 2023, l’Oit avait publié en novembre 2023
son premier « Bulletin sur l’impact du conflit sur le marché de travail et les
moyens de subsistance ». Il révélait qu'au moins 61% des emplois à Gaza, dont
près d'un quart en Cisjordanie, avaient été perdus en 1 mois. Avant le conflit
actuel, la situation dans la bande de Gaza, sous blocus depuis 2006, était
particulièrement grave avec l'un des taux de chômage les plus élevés au monde
soit 46,4 %.
Le
vendredi 7 juin, se tiendra un « Dialogue stratégique » avec les
co-facilitateurs du Sommet mondial pour le développement social de 2025 :
l'Ambassadeur de Belgique, Philippe Kridelka, et l'Ambassadeur du Maroc, Omar
Hilale, tous deux Représentants permanents auprès des Nations Unies, à New
York. Cette session permettra aux délégués d'échanger des idées et d'engager
une discussion constructive sur les préparatifs du sommet.
Premier Forum de la Coalition mondiale pour la justice sociale
Près
de 4 milliards de personnes ne bénéficient d’aucune forme de protection
sociale. L’Oit estime qu’environ 27, 6 millions d’individus dans le monde, dont
3 millions d’enfants sont forcés de travailler dans un système d’esclavage
moderne d’où l’importance de la tenue, le 13 juin, du premier Forum de la
Coalition mondiale pour la justice sociale. Cette initiative multilatérale,
dirigée par l'Oit, vise à accélérer les progrès en vue de la réalisation des 17
Objectifs du Développement Durable (Odd) dont la date butoir est 2030. Il
s’agit aussi de promouvoir la justice sociale à l'échelle mondiale alors que,
pour la première fois en 20 ans, la pauvreté a augmenté dans le monde. Depuis
sa création en novembre 2023, la « Coalition» a reçu une adhésion de 65 États
membres, de nombreuses organisations d'employeurs, de travailleurs,
d'universités, de la société civile, et des partenaires du système des Nations
Unies ainsi que diverses banques régionales de développement. Tous sont décidés
à unir leurs forces pour remédier aux lacunes en matière de justice sociale.
Une
discussion normative sur la protection contre les risques biologiques au
travail sera également à l'ordre du jour de la Cit. Elle se poursuivra jusqu'en
2025, et vise à établir de nouvelles normes internationales spécifiques pour
mieux préparer les travailleurs et les lieux de travail à ces risques. Cette
démarche fait suite à l'élévation de la santé et de la sécurité au travail au
rang des principes fondamentaux et droits au travail en 2022.
Soutien aux travailleurs de l'économie des soins
L'Oit
recommande des mesures concrètes pour protéger et valoriser les travailleurs de
l'économie des soins, qui sont souvent des femmes et des migrants. Cette
économie, essentielle pour l'avenir, nécessite des discussions approfondies
pour combler les écarts salariaux et améliorer les conditions de travail, en
particulier dans le contexte des disparités entre les pays du Nord et du Sud.
Au
cours d’une rencontre avec les membres de la presse accréditée auprès des
Nations Unies à Genève, le Directeur général de l'Oit, le Togolais Gilbert
Houngbo, a souligné l'importance de s'adapter aux nouvelles réalités du monde
du travail, telles que les plateformes numériques, les changements
démographiques et le travail à distance. Il a déclaré que l'Oit s'engage à
adapter les principes et droits fondamentaux au travail pour répondre à ces
défis, en tenant compte des transitions justes dans les domaines du climat et
de l'énergie, ainsi que des impacts de l'intelligence artificielle.