La Nation Bénin...
Au
terme de la 6e et dernière étape du 20e Tour cycliste international du Bénin,
Romuald Hazoumè, président de la Fédération béninoise de cyclisme (Fbc) et
directeur du Tour, dresse un bilan nuancé de l’événement. Satisfait du niveau
de performance des coureurs béninois et de la valorisation de la culture
nationale, il révèle néanmoins des insuffisances organisationnelles à corriger
pour les prochaines éditions.
La Nation : Président, est-ce que ce 20e Tour s’est déroulé comme vous l’aviez imaginé ?
Romulad Hazoumè : A peu près. Mais j’attends de lire les rapports de mes collègues pour faire le point sur les remarques et les difficultés rencontrées. Nous avons eu plusieurs problèmes, notamment en matière de sécurité sur le dernier tronçon, ainsi que quelques couacs organisationnels qu’il faudra corriger à l’avenir. Cela dit, une grande satisfaction demeure. Nous sommes tous rentrés en bonne santé. Certes, quelques-uns présentent de petits bobos et un coureur était un peu souffrant mais rien de grave. Il n’y a pas eu d’incident majeur et c’est déjà très encourageant.
Vous avez échangé avec le commissaire de l’Uci. Quelle est sa position ?
Le
commissaire de l’Uci est dans son rôle. Il reste très rigoureux, même s’il sait
plaisanter avec nous. Pour connaître son avis, il faudra attendre son rapport.
Mais nous espérons obtenir cette année un rapport « vert », signe de conformité.
Quel regard portez-vous sur le niveau des cyclistes béninois ?
Nos
coureurs ont fait preuve d’un excellent niveau. Quand vous parvenez à rivaliser
avec des athlètes ayant participé à plusieurs Tours de France, cela prouve que
vous avez du potentiel. Nos coureurs ne se sont pas laissé faire, notamment
lors de la 5e étape. Mais lorsqu’on a derrière soi le « Tgv » sud-africain,
cela devient compliqué. Les Sud-Africains reprennent tout, surtout quand le
maillot jaune est en danger.
Est-ce que la bonne organisation du Tour du Bénin sera plus tard victime de son succès ?
Je ne pense pas, mais nous devons faire preuve de vigilance à tous les niveaux, autorités, organisation, sponsors. Il reste encore des lacunes à combler. Nous travaillons souvent dans l’urgence, et ce n’est pas tenable. Une bonne organisation commence trois mois avant, avec un budget bouclé deux mois avant. Là, c’est toujours un stress. Je ne crie pas, je ne m’énerve pas, mais je ne suis pas satisfait non plus. Et quand je suis silencieux, c’est que je ne suis pas content.
Cette édition a mis l’accent sur la culture. Etait-ce une volonté assumée ?
Absolument. Un Tour cycliste, ce n’est pas qu’une compétition sportive, c’est aussi une vitrine pour le pays. Il vend des images, de la culture, du folklore. A chaque étape, nous avons valorisé l’identité culturelle des régions traversées. De Nikki à Parakou, en passant par Agbangnizoun et Toffo, nous avons montré des paysages magnifiques. C’est aussi cela le rôle du Tour : promouvoir le tourisme et révéler les atouts du Bénin.
Et vous, personnellement, comment vous sentez-vous ?
Je tiens debout. Ceux qui me connaissent sauront, à la manière dont je parle aujourd’hui, dans quel état je me trouve. Mais je tiens. Merci à vous.
Romuald Hazoumè, président de la Fédération béninoise de cyclisme et directeur du Tour