La Nation Bénin...
Quel impact l’intelligence artificielle (Ia)
a-t-elle sur les médias ? Et quelles transformations connaissent ceux-ci du
fait de cette innovation créative? La préoccupation est au cœur du 6e Sommet
mondial des médias, ouvert ce lundi 14 octobre à Urumqi, la capitale de la
région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Ce
meeting a réuni essentiellement des responsables des médias des cinq
continents.
Ce
qu’il ne faut pas manquer, c’est l’élan...”. Ce dicton chinois, rappelé par Fu
Hua, président de l’Agence de presse Xinhua, pose avec précision la
problématique du thème axial du 6e Sommet mondial des médias. Évènement
conjoint de Xinhua et du gouvernement régional du Xinjiang, il a réuni 500
participants venus de 106 pays au Centre international des congrès et des
expositions de la région. Essentiellement, des responsables des médias venus se
pencher sur les domaines d’application des outils de l’intelligence
artificielle, notamment la conception de contenus médiatiques, ainsi que les
approches constructives d’utilisation de cette technologie génératrice.
Hôte
de l’événement, Fu Hua a relevé la perspective dans laquelle doivent s’inscrire
aujourd’hui les médias: s’approprier l’évolution technologique, au risque
d’étre marginalisés. “L’histoire de développement des médias est faite aussi de
révolutions technologiques”, souligne-t-il, dans son allocution inaugurale. Selon
le patron de Xinhua, l’Ia est un outil formidable, aujourd’hui incontournable,
qui vient renforcer l’efficacité journalistique, à travers une synergie
d’actions entre l’homme et la technologie. Ce, dans une perspective de respect
des normes déontologiques et éthiques dans le traitement de l’information.
Conscient de la dimension que prend l’utilisation désormais de l’Ia dans l’exercice journalistique, le président de Xinhua appelle toutefois à son exploitation responsable en vue de contrer efficacement les fake news. D’où, marque-t-il la disponibilité de Xinhua à constituer un laboratoire transnational pour faciliter l’accès aux données data à tous les médias, à travers la mutualisation d’une plate-forme multilatérale, destinée à renforcer le partage des technologies via un partenariat sud-sud agissant.
Praticiens de l’Ia, les médias sont les témoins privilégiés de l’évolution de cette technologie qui révolutionne la profession, note Chen Wenjun, Secrétaire général du département de la communication du Comité central du Parti communiste chinois. Ajoutant que l’utilisation à bon escient de cette technologie est au cœur des débats, car insiste-t-il, tout en façonnant l’attractivité des médias et en améliorant leur productivité, l’Ia doit être mise au service du bien, en l’occurrence de l’information vraie.
”La technologie, c’est la première force de production de qualité pour les médias, qui doivent suivre l’évolution de l’Ia, réaliser des transformations systématiques de ce fait”, plaide Chen Wenjun. A l’instar de Yu Jijun, membre du comité éditorial de People’s Daily, le quotidien étatique chinois, selon qui les médias doivent intégrer la transformation qu’induit l’Ia, un outil formidable quant au traitement de l’information, exhorte-t-il. Aussi, invite-t-il les journalistes à y adapter leur mode de travail, en raison de l’impact que cette technologie a sur l’industrie médiatique, tant sur les contenus, la collecte que le traitement et la diffusion de l’information.
Illustratif de cette tendance, People’s Daily s’incrit dejà dans cette dynamique, à en croire Yu Jijun. Notamment pour mieux cerner les attentes des abonnés, améliorer l’interaction avec eux, faire de l’innovation créative pour améliorer l’esthétique de ses offres, pour rendre plus attractif son contenu... “Il y a désormais l’Ia à tous les niveaux d’intervention du journal, confie-t-il. Une perspective que ne contredit pas Gan Ling-Sze de l’Agence Reuters qui s’auréole de 100 millions de dollars d’investissement dans cette technologie.
Tout
au bonheur de Yuang Bingzhong, qui clôture la cérémonie d’ouverture de ce 6e
Sommet mondial des médias, non sans rappeler la symbolique de la ville d’Urumqi
qui l’accueille, car au-delà de la communauté médiatique, dit-il, ce sommet se
veut également un creuset de brassage interculturel.
Depuis
sa fondation en octobre 2009, le Sommet mondial des médias gagne en intensité,
en contribuant à l’évolution des médias, ne serait-ce qu’à travers l’échange de
bonnes pratiques, indique le modérateur de la conférence.Yuang Bingzhong fait
valoir que le thème retenu, cette année, s’aligne sur les tendances actuelles
dans les médias. D’où le sommet, cette année, se fixe-t-il comme objectif
d’établir une forme de consensus sur l’utilisation efficiente de l’Ia dans
l’industrie des médias■