Elu en novembre 2015, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, sollicite de ses compatriotes un deuxième mandat à l’élection présidentielle couplée avec les législatives le 22 novembre prochain. Occasion de dresser le bilan du Programme national de développement économique et social (Pndes), boussole de l’action gouvernementale, dont la mise en œuvre fait état de belles réussites. Un socle argumentaire solide pour Roch Marc Christian Kaboré dans la perspective des joutes électorales.
Soucieux de la bonne gouvernance politique et économique, c’est la gestion axée sur les résultats chevillée au corps que le président Roch Marc Christian Kaboré a conduit ces cinq dernières années le Burkina Faso. Le mérite de l’actuel président est d’autant plus grand que son gouvernement s’est trouvé confronté au terrorisme deux semaines après son installation: « Le Burkina ne cèdera pas face au terrorisme, dussions-nous tous y laisser nos vies », a-t-il martelé au lendemain d’une attaque terroriste à Koutoukou, preuve de sa détermination à combattre cette gangrène.
Impératif sécuritaire auquel le gouvernement a fait front ardemment, sans perdre de vue la demande sociale et les impondérables économiques. Comment procéder autrement, quand on sait l’attente, grande, née de l’insurrection populaire de 2014 qui a conduit à son avènement à la tête du Burkina Faso ? Encore que s’y sont ajoutées, une fronde sociale sans commune mesure qui a rendu la tâche ardue au gouvernement post Balai providentiel, puis la crise liée au coronavirus qui a affecté ici comme ailleurs les embellies notées ou envisagées!
Social
L’ère Kaboré s’est distinguée par une gouvernance à l’écoute des populations, et une attention particulière accordée au secteur social. Cela se traduit par la gratuité décrétée des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. Une mesure inédite et forte, d’une valeur de plus de 104 milliards correspondant à environ 60 millions d’actes gratuits réalisés entre 2016 et 2019. Ce qui impacte les couches les plus vulnérables. D’autant plus que les plateaux techniques des hôpitaux et centres de santé ont été renforcés, de même que les conditions d’exercice du personnel soignant ont été améliorées. Pour améliorer l’accès des Burkinabè à un système de santé de qualité, le gouvernement met l’accent depuis 2016 sur la construction d’infrastructures sanitaires, la formation de spécialistes et le recrutement d’agents communautaires. Il accorde ce faisant une attention particulière à la protection de la mère et de l’enfant. La gratuité des soins au profit des femmes et des enfants de moins de 5 ans, a été complétée par la gratuité de la planification familiale, opérationnelle sur toute l’étendue du territoire national à partir du 1er Juillet 2020.
Depuis 2016, les investissements dans la construction d’hôpitaux, de centaines de centres de santé et de promotion sociale (Csps), dans l’équipement de centres hospitaliers ou encore l’achat de centaines d’ambulances ont eu pour corollaire l’amélioration du taux d’accès aux soins de qualité. A la date du 30 juin 2020, on dénombre, entre autres, la construction et l’équipement de 191 nouveaux Csps, la normalisation de 303 Csps, la transformation de 32 Csps en maternités, la transformation du Centre hospitalier régional de Ouahigouya en Centre hospitalier régional universitaire. Avec ces investissements, le rayon moyen d’action théorique est passé de 6,8 km en 2016 à 6,3 km à la fin de l’année 2019, sans prendre en compte le secteur privé ; il est de 5,8 km avec le privé, pour une norme internationale de moins de 6 km.
Des avancées dont le président Roch Marc Christian Kaboré s’enorgueillit particulièrement en raison de ce que ces mesures touchent les plus faibles dont les femmes. Autres mesures phares qui impactent les femmes, restent la réhabilitation de 3000 forages et la construction de plus de 7000 autres nouveaux. Toujours au registre social, on note aussi la politique de microcrédits aux femmes, soit plus de 10 milliards investis pour permettre aux femmes d’exercer des activités génératrices de revenus. « Ce qui a permis de semer l’espoir dans le cœur de millions de Burkinabè », clame fièrement Simon Compaoré, président du Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir.
Education
Le Programme national de développement économique et social, dans le secteur de l’éducation, a donné priorité aux infrastructures et à l’amélioration de la qualité de la formation. L’augmentation des capacités d’accueil du système éducatif s’est traduite par la construction et l’équipement de salles de classe pour la résorption des écoles sous paillotes, la normalisation des écoles incomplètes ainsi que pour le développement de l’éducation préscolaire. Une dynamique qui intègre 45 % de la population burkinabè, constituée de jeunes âgés de moins de 15 ans. Avec comme vision d’assurer une éducation de base de qualité à tous et de réaliser l’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 16 ans.
Ceci passe par l’amélioration des infrastructures et de la qualité de l’éducation primaire et secondaire ainsi que l’opérationnalisation des établissements de formation technique et professionnelle.
Au titre des performances y attachées, on note une amélioration de l’offre au niveau préscolaire avec 147 établissements de 249 salles de classe construits au cours du quinquennat. Aussi, 395 éducateurs et moniteurs de jeunes enfants sont recrutés, de même que 90 agents d’encadrement. Au primaire, pas moins de 2578 salles de classe ont été construites pour mettre un terme aux ‘’écoles sous paillotes’’ qui ne faisaient pas la gloire du système éducatif burkinabé. En correction aux écoles de moins de 6 classes, 1405 autres classes ont été construites et équipées, assorties du recrutement de 8500 enseignants.
L’augmentation des infrastructures scolaires s’est accompagnée d’un accroissement des effectifs des éducateurs et moniteurs de jeunes enfants et enseignants du primaire. 27 391 nouveaux enseignants sur une prévision initiale de 31 094 ont été recrutés pour répondre au besoin de formation des élèves. Les secteurs de l’enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle ne sont pas du reste du programme présidentiel mis en œuvre depuis 2015.
497 nouveaux collèges ont été érigés en dépassement de l’objectif initial de 310 !
De même, sont construits, 69 lycées, puis 8 lycées scientifiques et 5 lycées professionnels dans les 13 régions du Burkina… A cela s’ajoutent 48 Centres permanents d’alphabétisation et de formation, 11 Centres d’éducation de base non formelle, 12 Centres pour la promotion de la culture scientifique et technologique, 11 193 centres pour adultes et 2 047 centres non formels pour adolescents…A noter, outre le recrutement pour formation de 7417 jeunes diplômés pour l’enseignement, un protocole d’accord gouvernement/syndicats portant sur une amélioration conséquente des rémunérations dans le secteur de l’enseignement, passant notamment par une bonification d’échelon accordée aux agents. Acquis appréciables suivis de résultats notables. Ainsi, de 58,19 % en 2016, le taux d’achèvement au primaire est de 61,7 % en 2019. Et le taux brut de scolarisation au préscolaire de 3,9 % en 2016 connait une hausse à 5,2 % en 2019. Les chiffres s’améliorent également au post-primaire général où le taux d’achèvement passe de 24,24 % en 2016 à 38,20 % en 2020. Avec une embellie de la parité filles/garçons au niveau du post-primaire et un taux d’achèvement satisfaisant. Toutes choses qui témoignent de l’amélioration des conditions, de l’égalité et l’équité d’accès à l’éducation.
Dans l’enseignement supérieur, les principaux acquis se rapportent de même au renforcement des infrastructures, du personnel enseignant et administratif, à l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants ainsi qu’à l’amorce de la mise en œuvre des réformes annoncées. Outre la construction d’amphithéâtres de grandes capacités, on note l’érection de bâtiments administratifs et de laboratoires, et l’implantation de centres universitaires dans sept chefs-lieux de région. L’ambition du développement de l’offre en matière d’enseignement supérieur, s’est traduite par la mise en place d’une université virtuelle de même que des espaces numériques ouverts sur les campus de Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouagadougou. Avec à la clé la distribution de 5000 ordinateurs dans le cadre de l’initiative « Un étudiant, un ordinateur portable ».
Energie solaire : le Burkina, locomotive sous-régionale
Rattraper son retard dans le secteur de l’énergie électrique pour le bonheur des ménages et au profit des entreprises. Les objectifs du président actuel du Faso, inclus au Programme national de développement économique et social, visent à assurer l’accroissement de la production d’énergie électrique, sa disponibilité et son accessibilité. Un accent particulier est mis sur l’énergie solaire, alors que des efforts en termes d’efficacité énergétique sont demandés à chaque acteur pour limiter les pertes. L’ambition nourrie par le gouvernement du président Kaboré d’en finir avec la détresse énergétique à laquelle les Burkinabés ont été toujours confrontés à travers des délestages chroniques, s’est concrétisée à travers la réalisation de la centrale photovoltaïque d’une puissance de 33,7 Mwc à Zagtouli. Depuis septembre 2017, dans cette région de l’Ouest burkinabé, trône au soleil fièrement sur 60 hectares, la plus grande centrale en Afrique de l’Ouest avec 33,7 Mwc, et 129 600 modules photovoltaïques bénéficiant de 3000 heures d’ensoleillement annuel. Soit une production annuelle de 56 Gwh injectée dans le réseau de la Sonabel, la Société nationale d’Electricité du Burkina, grâce au financement du budget national burkinabé, avec l’appui de la France à travers l’Agence Française de Développement et de l’Union Européenne. Ce pactole solaire, qui intègre le mix énergétique accroit les capacités du Burkina en termes de production, de transport et d’accès à l’énergie, atteignant plus de 200 MW. Ce qui permet de résorber la détresse énergétique chronique auparavant au Burkina Faso.
Ainsi, l’offre énergétique à partir de 2017 est constituée de 64,9 % de production nationale, dont 12,53 % d’énergies renouvelables, et 35,1 % d’énergie importée. Avec une plus-value en termes de prix, car en allant vers le solaire, le coût de production électrique est réduit d’un quart, soit 45 F Cfa/Kw. C’est dans cette optique qu’une Agence de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique (Aneree) a été créée. Avec pour priorité, la promotion de l’exploitation de l’énergie solaire et notamment contribuer à corriger les disparités entre le milieu urbain et le milieu rural. Pour atteindre l’objectif de 500-600 Mw, la puissance installée est passée de 300 à 412,37 MW entre 2015 et 2020, grâce à la mise en service de plusieurs centrales thermiques et solaires. Effort significatif, la part des énergies renouvelables dans la production totale a atteint 18,36 % en 2019, contre 6,4 % quatre ans plus tôt.
Electricité pour tous
Au total, l’accroissement de l’offre d’électricité nationale atteint plus de 200 MW, grâce la construction de centrales solaires et à la coopération énergétique avec le Ghana et la Côte d’Ivoire, réduisant la fréquence des délestages. Ceci n’est pas sans la réalisation des centrales solaires de Zagtouli (33 MWc) et de Ziga (1,1 MWc), qui viennent en appui aux centrales thermiques d’Aggréko de 50 MW, aux parcs thermiques de 4 centrales de Bobo, Fada et Kossodo dont les capacités sont renforcées.
Toutes ces avancées ont permis de réaliser des progrès également dans le domaine de l’électrification, avec un taux de couverture électrique nationale passé de 33,32 % en 2015 à 38,68 % en 2019. Il en est de même des indicateurs d’accès des ménages à l’électricité, qui affichent un accroissement continu sur les quatre dernières années. Le nombre de localités électrifiées est passé de 625 en 2016 à 1 049 à fin 2019.
En matière d’amélioration de l’accès des populations à l’électricité, 225 localités supplémentaires ont été électrifiées depuis 2016, portant leur total à 738 en 2019. Cela a été rendu possible grâce à l’exécution de plusieurs projets, parmi lesquels : l’interconnexion électrique de plusieurs villes du pays à travers les lignes Kongoussi-Djibo, Kaya-Dori et Ouagadougou-Ouahigouya ; la mise en œuvre du Projet d’électrification des zones périurbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ; l’électrification de localités rurales par l’utilisation de systèmes solaires photovoltaïques par l’Agence burkinabé d’electrification rurale; l’électrification par système solaire photovoltaïque de 385 infrastructures sociocommunautaires dans 120 villages des communes rurales des régions Centre et Hauts-Bassins, ainsi que dans 100 quartiers des arrondissements de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ; l’installation de 450 kits solaires pour les écoles et Centres de santé et 1400 lampadaires solaires dans 175 localités rurales. Au titre de l’initiative prioritaire « backup solaire », 2680 kits solaires ont été installés entre 2016 et 2020 au profit des ménages et des Pme/Pmi non connectés au réseau électrique, pour un objectif fixé à 6000 en 2020.
Plusieurs réformes majeures ont été menées dans l’optique de soutenir la production, la distribution et l’accès des populations et des entreprises à l’énergie. La plus importante est la loi N°014-2017/AN du 20 avril 2017, portant réglementation générale du secteur de l’énergie, qui vise à faciliter les investissements privés dans le secteur. Bien que le réseau de transport reste le monopole de la Sonabel, le nouveau texte renforce le désengagement de l’Etat en vue de soutenir l'industrialisation, d’accroître la production et de jouer sur les prix en facilitant la réalisation de Partenariats Public-Privé (Ppp). L’adoption en 2017 du schéma directeur national de production, de transport et de distribution de l’énergie vient compléter la réforme dont les retombées ont été immédiates : six contrats PPP portant sur des projets de centrales solaires photovoltaïques ont été paraphés pour un montant total de 140,8 milliards de
F Cfa , alors que neuf contrats au total ont été signés depuis 2015 tous secteurs confondus, incluant les transports et les infrastructures routières. L’ambition affiché reste de porter la puissance installée à 497,6 Mw en 2020 avec 30 %
de part d’énergies renouvelables dans la production totale. Aussi, lesdites réformes devraient-elles se poursuivrent dans le secteur, notamment pour la concrétisation du second compact Mcc sur l’énergie dont la signature est intervenue en août 2020, et qui devrait permettre de renforcer les actions en matière d’amélioration de l’offre énergétique. De même que l’achèvement et la mise en service de plusieus centrales, notamment celles thermiques de Kossodo, de Pâ, Koudougou, Kaya, Kodéni, etc. Le mix énergétique intègre aussi les barrages hydroélectriques au nombre desquels, le barrage de Samendeni.
Samendeni
Un débit de 2x9 m3, une capacité de stockage de 1 050 000 000 m3, deux turbines de 1,37 Mw chacune, une production annuelle de 18 Gwh. A 50 kilomètres au Nord-Ouest de Bobo-Dioulasso, se dresse, majesteux, le barrage de Samendeni tel le cheval de Yenenga sur la boucle du fleuve Mouhoun, dans le département de Bama, province du Houet dans les régions des Hauts-Bassins. Il s’inscrit dans le Programme de Développement Intégré de la vallée de Samendeni (Pdis) qui recèle une centrale hydroélectrique de 18 Gwh, devant contribuer à l’accroîssement de la production énergétique burkinabè. Selon le président du Burkina Faso, lors de son inauguration, son exploitation va engendrer la croissance du Pib de près de 2 % et l’augmentation de la production nationale de céréales de près de 3 %, ainsi que la création d’au moins
100 000 emplois
Une économie plus résiliente
Transformer l’économie burkinabè et la rendre plus attractive et compétitive. Tel est le cheval de bataille du président Roch Marc Christian Kaboré. Avec comme boussole, le Programme présidentiel décliné en Plan national de développement économique et social (Pndes). Ce référentiel de l’action gouvernementale, qui définit les orientations pour les politiques sectorielles et les plans locaux de développement, s’est traduit par l’amélioration de la gouvernance économique, financière et administrative du Burkina Faso, des réformes profondes, dont celles des systèmes fiscal et douanier ayant permis d’élargir l’assiette fiscale et les reccetes de l’Etat grâce à l’automatisation et la digitalisation des paiements, avec chevillée au corps une gouvernance vertueuse.
Aussi, des pôles de croissance ont-elles été promues sur la base des potentialités régionales. C’est ainsi qu’en 2016 a été lancé le Programme d’urgence pour le Sahel (Pus) d’un coût de 455,34 milliards de F Cfa. Le Pus, c’est notamment 224 projets d’investissements à hauteur de 134,5 milliards… La volonté affichée par le président Kaboré d’assainir les finances du Burkina Faso et de les orienter vers une gestion efficiente et porteuse de résultats, s’est concrétisée par le basculement dans le budget programme en 2017 qui fait du Burkina le premier pays de l’Uemoa à adopter la gestion budgétaire axée sur les résultats. Cela a abouti à des résultats probants: les recettes fiscales sont passées de 14,2 % en 2015 à 17,8 % en 2019.
Cette transformation structurelle, ajoutée à l’innovation dans la mobilisation des recettes, permet désormais le financement à plus de 60 % du Programme national de développement. D’où les réalisations majeures, notamment en matière d’infrastructures et d’agriculture. L’engagement du président du Faso pour la construction, la réhabilitation, l’entretien et l’aménagement des routes bitumées, des voies urbaines et des pistes rurales s’est concrétisé, en effet, au cours du quinquennat à travers le Programme national routier 2016-2020. Au total, ce sont 359 kilomètres de routes qui ont été bitumées entre 2016 et 2019. Pour 2020, le Burkina Faso ambitionne de porter la proportion des routes bitumées à 28,9 %. Aussi, Depuis 2016, plus de 2033 kilomètres de pistes rurales ont été aménagées et 712 kilomètres sont en cours de réalisation. Ce qui a permis le désenclavement du milieu rural, d’améliorer la connexion entre les villages et les chefs-lieux de province, et d’intensifier les relations commerciales entre les villages.
Trois questions à Mathias Somé
« Le plus important est de travailler pour le bien-être des populations »
Quels sont les grands axes d’action du gouvernement ?
Pour le quinquennat, le chef de l’Etat avait pour priorité de moderniser l’administration. Dans tous les pays, c’est l’administration publique qui organise les actions de développement, et si cette administration n’est pas structurée, cela ne marchera pas. La deuxième priorité, c’est de travailler sur le capital humain. Si le capital humain n’est pas de bonne qualité sur le plan technique, structurel, cela ne pourra pas non plus marcher. Le troisième axe est de travailler sur les secteurs qui vont développer l’économie et créer des emplois. Ce sont là les priorités du gouvernement.
Cinq ans après, où en est-on ?
Le quinquennat s’est passé dans un contexte difficile. Contexte caractérisé par une insécurité que personne n’a vu venir. Le deuxième facteur est que le gouvernement a hérité d’un budget assez fragile parce que le gouvernement de transition précédent a pris des engagements avec les partenaires sociaux que le chef de l’Etat n’a pas voulu remettre en cause, car selon lui l’administration est une continuité. Le troisième facteur qui a handicapé la mise en œuvre du programme présidentiel, c’est la fronde sociale. Pourtant, c’est un régime qui a fait assez de réalisations dans un domaine comme la Santé, avec la gratuité des soins qui a été décrétée pour compléter l’accès et l’utilisation de services de soins pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes. Ce qui n’a été jamais fait auparavant. En même temps, le gouvernement travaille à mettre en place l’assurance maladie universelle.
Le deuxième domaine est le domaine des infrastructures. Que ce soit dans les zones urbaines ou rurales, c’est le régime qui a fait le maximum de réalisations dans le pays. Dans le domaine de l’éducation, il y avait plein d’écoles sous paillottes et c’est le gouvernement qui a construit énormément de classes en dur. Dans certains ministères comme celui de la Justice, de l’Administration territoriale, de la Défense, des ministères de souveraineté, il a fallu que le chef de l’Etat prenne des décisions fortes au détriment des investissements pour permettre de gérer la situation caractérisée par le contexte sécuritaire et social.
Quel est le rôle du Bureau de suivi que vous dirigez ?
Le suivi consiste à voir avec les ministères quelles sont les actions du domaine qui cadrent avec les actions prioritaires. Le Bureau de suivi conçoit des mécanismes de suivi dont le renforcement de la culture de redevabilité. Le chef de l’Etat a dit : que vous soyez nommé ou élu, vous devez savoir que vous devez rendre des comptes aux administrés, aux partenaires qui nous accompagnent et aussi mettre en place la bonne gouvernance. Le citoyen doit savoir ce que vous faites pour son bien et comment vous le faites, et il peut vous interpeller. Nous sommes en train de travailler sur ce qu’on appelle le système d’information sur les opérations de développement. C’est une application qui va permettre à toute l’administration de rendre publiques certaines informations qui permettent aux citoyens de telle ou telle commune de savoir ce qui se fait. Le citoyen doit pouvoir suivre l’impact des actions du gouvernement sur sa communauté en matière d’eau, d’électricité et autres. Quand on est élu, c’est pour assurer le développement de la communauté par délégation et répondre aux besoins des populations en eau potable, en sécurité, en éducation de qualité, en soins de santé de qualité, en agriculture et nutrition, en électricité, en création d’emplois et autres…
Aussi, au nombre de 626 engagements contenus dans le programme d’action gouvernementale, nous avons fait l’évaluation et nous avons sélectionné 147 engagements-transfert. Un engagement transfert est un engagement dont la réalisation entraine d’autres engagements. Nous avons choisi cette approche pour accélérer l’atteinte des objectifs. Nous avons choisi six domaines clés que sont l’éducation, la santé, l’eau, l’énergie, l’agriculture et les infrastructures. Nous avons focalisé le suivi sur ces domaines où les attentes des populations sont fortes. Ce qui nous a permis d’avoir des résultats probants dans tous les secteurs.
Du Pont « commercial » à Boromo au pont de la « vie » de la Sirba
« Le vrombissement des machines à longueur de journée depuis notre accession aux affaires démontre à souhait que notre pays est un vaste chantier permanent. En l’espace de 5 ans, des voies bitumées sont réalisées partout au Burkina Faso, des voies rurales réhabilitées ou créées pour faciliter la mobilité de nos braves populations des campagnes ; plus de 1000 kilomètres de goudron ont été posés, ou sont en cours de réalisation ». Ces propos de Simon Compaoré, président du Mpp, parti au pouvoir, résument assez bien le bilan du président Roch Marc Chrisitian Kaboré, ne serait-ce qu’en matière de réalisations infrastructurelles.
Sirba !
Construit en neuf mois conformément au délai contractuel pour un montant de 2,040 milliards de FCfa, sur le budget de l’État, le pont de la Sirba, inauguré le 25 septembre 2018, reste avec ses 309 mètres, le plus long pont réalisé au Burkina Faso depuis l’accession du pays à l’indépendance. Il soulage les usagers et les riverains de la RN18 et profite à toute l’économie de la province de la Gnagna et, plus largement, à la région de l’Est, qui dispose d’un vaste potentiel touristique, halieutique, cynégétique et agropastoral. Mais de loin, ce qui fait la joie des populations des régions bénéficiaires, reste que cet ouvrage remplace ce qui est autrefois le « pont de la mort », autrement dit l’absence de pont naguère qui contraignait des riverains qui y perdaient la vie, à se renseigner sur le niveau de l’eau avant d’envisager la traversée. Ce qui fait du coup du pont de la Sirba « le pont de la vie » qui rend les cœurs joyeux dans la province de Gnagna. Plus aucune évacuation sanitaire vers Fada N’Gourma, de l’autre rive à l’hôpital de réfrence n’est caution au péril, mais elle se déroule avec aisance aujourd’hui, sans devoir faire de grands détours.
Boromo !
Trois jours après l’inauguration du pont de la Sirba, le 28 septembre 2018, le président Kaboré a inauguré le pont mixte de Boromo long de 106,2 mètres et ayant coûté 6,5 milliards de francs CFA. Bâti sur le fleuve Mouhoun, ce pont occupe une position stratégique. Et pour cause, il facilite le trafic interrégional et international sur la RN1 qui relie Ouagadougou à la Côte d’Ivoire, au Mali et à la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso. C’est, selon Jean Wenceslas Kyelem, directeur général des Infrastructures routières au ministère des Infrastructures, le premier pont mixte acier-béton du Burkina, car composé d’un tablier en béton armé reposant sur une charpente métallique de 180 tonnes. En somme, deux ouvrages emblématiques des réalisations faites sous le quinquennat de Roch Marc Christian Kaboré.
Faire reculer l’insécurité alimentaire
L’économie agrosylvo-pastorale, halieutique et faunique, occupant près de 80 % de la population active burkinabè, le président Kaboré en a fait une priorité. Sa vision pour le secteur agricole s’articule autour de l’amélioration de la productivité et du niveau de vie des agriculteurs, afin de faire reculer l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Au cours de son mandat, le Burkina Faso s’est donné les moyens de concrétiser cette vision en investissant dans l’intensification des aménagements hydro-agricoles, dans l’aménagement des zones hydro-agricoles et des retenues d’eau, l’accélération de la mécanisation et la mise à disposition d’intrants, ainsi que l’accompagnement financier du monde rural.
Le programme présidentiel qui prévoyait d’aménager 25 000 hectares de nouveaux bas-fonds à la fin du quinquennat, affiche un taux d’exécution de 96 % à septembre 2020. Plus de 32 000 hectares de superficies agricoles ont été aménagées entre 2016 et 2020, dont 22 000 hectares de bas-fonds et 235 000 hectares de forêts pour la production de bois-énergie. De quoi obtenir dans ce domaine des taux de réalisation des objectifs du Pndes allant de 70 % à plus de 205 %. Pour la campagne agricole en cours, le gouvernement a aménagé 6 000 hectares de bas-fonds,
4 000 ha de périmètres irrigués et 739 ha de périmètres maraichers au profit des producteurs. Ces investissements ont permis le maintien de la couverture des besoins céréaliers à au moins 100 % ces deux dernières années (109 % en 2018 et 102 % en 2019), grâce à un accroissement de la production céréalière (+5,2 % en moyenne entre 2016 et 2019). Malgré la survenue de nombreux aléas climatiques, acridiens et sécuritaires, le gouvernement a intensifié les investissements pour le renforcement des aménagements agricoles, la construction de retenues d’eau en vue d’accroitre la productivité agro-sylvo-pastorale et halieutique. Pour la présente campagne agricole, il est attendu 5 670 000 tonnes de céréales, 1 586 000 tonnes de cultures de rente et 941 000 tonnes d’autres cultures vivrières. Afin d’assurer la disponibilité de l’eau au profit des agriculteurs, 9 nouveaux barrages ont été construits entre 2016 et 2019 pour une capacité supplémentaire de 1104,8 millions de m3, 24 autres ont été réhabilités. Sur la même période, le ministère de l’Agriculture a subventionné l’acquisition de plus de 116 000 tonnes d’engrais, 35 000 tonnes de semences et 56 000 unités d’équipements agricoles, dont 1 051 tracteurs et 1 000 motopompes. 1 034 689 hectares d’espaces pastoraux ont également été aménagés, avec 438 parcs de vaccination construits. De quoi permettre d’augmenter sensiblement le taux du cheptel vacciné. Au total, 14 nouveaux barrages, dont celui de Samendéni, stratégique avec sa capacité d’un milliard 50 millions de m3, ont été construits, et 25 autres ont été réhabilités. Globalement, les engagements en matière d’aménagements agricoles sont pratiquement tenus, avec des taux de réalisation allant de 70 % a plus de 205 %.
D’autres acquis importants dans le secteur, sont la sécurisation foncière à travers la mise en place de près de 200 services fonciers ruraux et bureaux domaniaux, de 2016 à 2019, afin d’améliorer la proportion des actes fonciers délivrés et de contribuer à la création de fermes modernes ; le vote de la loi n°017-2018/an du 17 mai 2018, portant code des investissements agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques ; la création de l’assurance agricole, et surtout de la Banque agricole du Burkina lancée le 29 mars 2019 pour accompagner le financement du monde agricole.
Le label coton du Faso
Parmi les engagements présidentiels liés à l’industrie agricole, y compris en partenariat avec le privé, il faut citer l’unité d’égrenage de coton biologique de Koudougou inaugurée en 2019 pour renforcer la transformation de cette ressource de rente nationale.
Un fleuron de l’économie burkinabè reste la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex).
Principale société d’égrenage du pays, la Sofitex assure excellemment sa mission de développer l’agro-industrie cotonnière, d’assurer la qualité et le label du coton burkinabé. Dans cette perspective, des progrès ont été enregistrés ces cinq dernières années, notamment sous la férule de son directeur général, Wilfried Yaméogo, qui se réjouit des mesures gouvernementales prises en vue de booster cette filière stratégique pour l’économie burkinabè qui, selon lui, ne s’est jamais autant bien portée.