La Nation Bénin...
Sidi Ould Tah a une réputation de bâtisseur et de
stratège. Cela a, sans aucun doute, milité en sa faveur pour sa désignation à
la tête de la Banque africaine de développement (Bad). L’ancien ministre de
l’Économie et des Finances de la Mauritanie sait qu’il est attendu sur de
nombreux chantiers avec des réponses concertées et audacieuses.
Sidi Ould Tah n’est pas tant un réformateur. Ce qui
fait sa particularité, c’est sa vision pour l’institution dont il prend
désormais les rênes. En devenant le neuvième président de l’institution
panafricaine pour les cinq prochaines années, le Mauritanien qui a quitté
récemment ses fonctions à la tête de la Banque arabe pour le développement
économique en Afrique (Badea) qu’il a dirigé pendant une décennie, sait sur
quoi il est attendu. Après plus de 35 ans d’exercice dans la sphère de la haute
finance, Sidi Ould Tah entend insuffler une dynamique nouvelle à l’institution
panafricaine dès sa prise de fonction à compter du 1er septembre prochain.
Il devra surfer sur la continuité des "High
5", éclairer, nourrir, industrialiser, intégrer et améliorer la qualité de
vie des populations…, les cinq priorités établies par son successeur. Mais
c’est surtout faire face aux exigences actuelles dans un contexte
international, où le retour de Trump au pouvoir semble chambouler la donne
financière internationale, qui semble le plus dur pour lui. Pas assez pour se
faire des soucis pour le nouveau président de la Bad qui, comme son
prédécesseur, l’homme au nœud papillon, ne manque pas de moyens pour y faire
face. Sidi Ould Tah sait que le bilan du Nigérian Akinwumi Adesina qui a fait
tripler le bilan de l’institution, la passant de 93 à 318 milliards de dollars
ne permet aucun laxisme. A 60 ans, il a le défi de la restructuration des
économies africaines.
D’ailleurs, les premiers mots du nouveau président
sont rassurants. A peine élu, Sidi Ould Tah a prononcé un bref discours. «
J’aimerais remercier l’Afrique pour la confiance qu’elle vient de m’accorder.
Je vous remercie pour cet honneur dont je mesure la responsabilité et le devoir
qui l’accompagne ».