Cicr: Décès d’un ancien Président emblématique

Né à Rome, Cornelio Sommaruga a consacré sa vie au service des autres, guidé par un profond sens de la justice et de la compassion. Diplômé en droit de l'Université de Zurich en 1957, sa carrière s’est rapidement orientée vers la diplomatie et l’humanitaire. Le diplomate originaire du Tessin (Canton de la suisse italienne), a dirigé le Cicr pendant une période cruciale de l'histoire mondiale, de 1987 à 1999. Sous sa direction, l'organisation a été confrontée à des défis sans précédent, notamment la guerre en ex-Yougoslavie, le conflit en Tchétchénie et le génocide au Rwanda. Son leadership visionnaire et son engagement indéfectible envers les victimes de conflits armés ont été salués à l'échelle internationale. L'une de ses réalisations les plus marquantes a été son initiative de lever l'exigence selon laquelle les délégués du Cicr devaient être obligatoirement des citoyens suisses. Il a ainsi ouvert la porte à une représentation plus diversifiée et inclusive au sein de l'organisation. En tant que fervent défenseur de l'indépendance, il a œuvré pour préserver la neutralité politique de l'institution, convaincu que seule une approche impartiale pouvait garantir son efficacité sur le terrain. Sa contribution à la réconciliation avec la communauté juive, symbolisée par sa participation à un événement commémoratif au camp d'extermination d'Auschwitz en 1995, a été un moment marquant de son mandat. Il a reconnu les erreurs passées du Comité et a plaidé pour un dialogue constructif et une réconciliation durable. Après avoir quitté la présidence du Cicr en 1999, Cornelio Sommaruga est resté actif dans le domaine humanitaire et diplomatique. Il a continué à œuvrer pour la paix et la justice en tant que président du Centre International de Déminage Humanitaire à Genève et en tant que membre éminent de plusieurs organisations internationales.                     

Qu'est-ce que le Cicr?

Le Comité International de la Croix-Rouge (Cicr), créé en 1863, fournit une assistance humanitaire aux personnes touchées par un conflit ou une situation de violence armée et fait connaître les règles qui protègent les victimes de la guerre. Institution neutre et indépendante, son mandat découle essentiellement des quatre Conventions de Genève de 1949 qui garantissent la protection des blessés, des malades et des naufragés des forces armées, des prisonniers de guerre et des civils lors de conflits armés. Les quartiers généraux sont basés à Genève. Le Cicr emploie du personnel basé dans plus de 100 pays. Principalement financé par des dons provenant de gouvernements et de Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, son budget pour 2024 est de 2,1 milliards de francs suisses, ce qui représente une baisse de 13 % comparé à l’année précédente. Cette situation a déjà entraîné la suppression de 1 800 postes. Depuis octobre 2022, le Cicr est dirigé, pour la première fois de son histoire par une femme, Mirjana Spoljaric Egger, diplomate suisse originaire de Croatie